ALERTE : Beaucoup d'argent circule entre les réseaux terroristes
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En 2016 seulement, l’Anif a repéré des flux financiers de plus de 40 milliards de FCFA liés au financement du terrorisme. C’est ce que révèle le dernier rapport de la Conac publié le 22 décembre dernier.

L’année 2016 a confirmé l’Agence nationale d’investigation financière (Anif) comme pilier de la stratégie nationale d’amélioration de la gouvernance et de lutte contre le terrorisme et son financement. Ce rôle majeur aura surtout été consacré par l’adoption et la mise en application cette année-là du nouveau Règlement Cemac relatif à la prévention et à la répression du blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme en Afrique centrale. Qui « place l’Anif au coeur du contrôle des flux financiers illicites au Cameroun, devenant un véritable conseiller de toutes les autorités nationales en matière de recoupement de l’information financière ».

Le contexte sécuritaire, marqué notamment par la montée en puissance d’un mouvement sécessionniste dans les Régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, s’y prêtant, l’Anif, sans pour autant se départir de ses missions classiques de lutte contre le blanchiment des produits de la criminalité financière sous toutes ses formes, s’est davantage investie en 2016 sur la recherche des renseignements sur les flux financiers à destination des groupes terroristes ou insurrectionnistes. D’où le nombre important de dossiers transmis aux juridictions militaires.

Dans son rapport sur l’état de la lutte contre la corruption au Cameroun en 2016 publié le 22 décembre 2017, la Commission nationale anti-corruption (Conac) loue la participation active de l’Anif. La Conac révèle que du 1er janvier au 31 décembre 2016, l’Anif a au total reçu 474 déclarations de soupçon (DS) émanant des professions assujetties, c’est-àdire les banques, les établissements de microfinance, les notaires, les avocats, les assureurs, les experts comptables et autres.

En fin de compte, 73 dossiers liés aux trafics divers, à l’escroquerie, au financement du terrorisme, aux fraudes diverses, au faux et usage de faux, au détournement de deniers publics et au scamming ont été transmis aux autorités et juridictions compétentes. Globalement, les flux financiers ainsi repérés représentent un montant de 94, 61 milliards de FCFA. Parmi les dossiers transmis aux juridictions et autres autorités en 2016, le financement du terrorisme représente à lui seul plus de 30%, loin devant le détournement des deniers publics. Les banques s’affirment comme les plus grandes pourvoyeuses de DS « se rapportant aux opérations financières suspectées d’avoir des liens avec des groupes terroristes ou des mouvements insurrectionnistes ».

Les flux financiers repérés au Cameroun liés au terrorisme s’évaluent à 40,21 milliards de FCFA, contre 45,57 milliards de FCFA pour le détournement de deniers publics. C’est en 2015 que les infractions liées au financement du terrorisme ont pris de l’ampleur. Car depuis 2006, qui marque l’entrée en activité de l’Anif, les flux financiers nourrissant des soupçons de financement des activités terroristes ne représentent que 6,33% des flux financiers repérés par cette structure. Soit 50 313 825 677 FCFA sur un total de 794 715 497 247 FCFA. Le détournement des deniers publics seul pèse 337 121 329 714 FCFA. Soit 47,45% des flux financiers repérés par l’Anif.

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