Le conseil présidentiel pour l’Afrique de Macron pourra-t-il sauver la France de sa décrépitude en Afrique ?
FRANCE :: POINT DE VUE

Le Conseil Présidentiel Pour L’afrique De Macron Pourra-T-Il Sauver La France De Sa Décrépitude En Afrique ?

« Tout le monde court vers l’Afrique. Nous avons une proximité qu’il faut savoir utiliser. A nous d’expliquer pourquoi avec la France ce sera mieux qu’avec d’autres » ces propos sont du Franco-Béninois Jules-Armand Aniambossou, camarade de promotion d’Emmanuel Macron à l’Ecole nationale d’administration (ENA).En deux phrase, celui qui vient d’être choisi par le président Français au sein du Conseil présidentiel pour l’Afrique résume leur mission sur le continent.

La mise en place de ce projet par le président Macron est une initiative de Lionel Zinsou, membre du think tank de réflexion pour contrer l’offensive chinoise en Afrique, et de Jean-Michel Severino, ancien patron de l’agence française de développement, le bras financier de la France en Afrique de 2001 à 2010, il maitrise les rouages, atouts et les contours économiques du continent.

La semaine dernière, le Président français a créé un Conseil présidentiel pour l’Afrique, composé de personnalités de la société civile.’’ Il s'agit de la complémentarité et non de la substitution par rapport à d'autres organismes qui s'occupent de relations France-Afrique’’ va expliquer Emmanuel Dupuy, président de l'Institut prospective et sécurité en Europe au quotidien russe Sputniks.

Parmi ses personnalités du Conseil présidentiel pour l’Afrique, Jules-Armand Aniambossou, Franco-Béninois, 55 ans, directeur général Afrique et Outre-Mer du groupe Duval, cet ancien promotionnaire du président Macron va dévoiler ce qui pourrait être les premiers thèmes des activités du conseil, la mobilité. ‘’ Il faut faire respirer les flux, considère ce dernier. Il ne s’agit pas d’ouvrir les vannes, mais d’offrir une respiration aux entrepreneurs, créateurs qui veulent se rendre en France et pour qui obtenir un visa, c’est la croix et la bannière. ‘’

Entre autres personnalités, Jean-Marc Adjovi-Boco, Franco-Béninois, 54 ans, ancien sportif et entrepreneur ; Diane Binder, Française, 37 ans, directrice adjointe du développement international du groupe Suez ; Yves-Justice Djimi, Français, 36 ans, avocat ; Liz Gomis, Française, 36 ans, journaliste et réalisatrice ; Jeremy Hadjenberg, Français, 43 ans, directeur général adjoint chez I & P ; Yvonne Mburu, Kényane, chercheuse et consultante en

santé ; Vanessa Moungar, Franco-Tchadienne, 33 ans, directrice genre, femmes et société civile à la Banque africaine de développement ; Nomaza Nongqunga Coupez, Sud-Africaine, 36 ans, entrepreneuse dans la culture ; Karim Sy, Franco-Libano-Malien, 49 ans, entrepreneur dans le numérique ; Sarah Toumi, Franco-Tunisienne, 30 ans, entrepreneuse.

Sans langue de bois, Jules-Armand Aniambossou va rassurer avec détermination « Tout le monde court vers l’Afrique. Nous avons une proximité qu’il faut savoir utiliser. A nous d’expliquer pourquoi avec la France ce sera mieux qu’avec d’autres », dira-il.

Si pour de nombreux panafricains la mise sur pieds de ce projet par le président Macron fait suite à la logique d’asservissement du continent avec cette fois ci la société civile africaine en première ligne d’écoute, à l’Elysée, ce groupe témoigne des nouvelles orientations du président Macron en Afrique, l’offensive économique.

Plus de 60 ans après la relation paternaliste entre la France et une bonne partie du continent africain, Paris cherche toujours la voix pour une coopération gagnante, l’Italie est le troisième investisseur mondial en Afrique et premier européen, le pays a bâti sa relation avec l’Afrique sous le model chinois de la Chine-Afrique .La création du conseil par le président Macron est perçu selon certains analystes tel un manque de confiance entre le nouveau patron de l’Elysée et les différents relais de la politiques étrangère de la France sur le continent.

Plus que jamais, les dirigeants français doivent se résoudre à l’évidence, comprendre les réalités du continent qui échappent à la vieille génération et aux vieilles pratiques franc africaines. Sur les questions du FCFA, contrairement à ce que certains dirigeants africains pourraient dire à Macron dans le but de le séduire ‘’l’allure des tendances actuelles des courants commerciaux et d’investissements, dans lesquels s’affirment les pays tels que la Chine, l’Inde, la Corée, le Brésil, etc., il est à craindre que la zone Franc, dans sa configuration actuelle, n’apparaisse au fil du temps comme le vestige d’une autre époque, en décalage avec le vécu des populations des pays membres, en déphasage avec les réalités du monde, déconnecté des aspirations et attentes multiformes d’une jeunesse qui forme plus de 80% de la population.’’ Explique Christian Penda Ekoka, économiste camerounais.

Michel Severino, un des parrains du conseil présidentiel est un Très conscient du potentiel de l’Afrique, et ambitionne d'accompagner 600 projets et de créer 20.000 emplois directs en Afrique dans les dix ans à venir.

Les entreprises françaises en Afrique doivent se mettre au travail dans un environnement devenu très compétitifs, les français perdent de plus en plus l’emprise qu’ils avaient sur les dirigeants africains et qui favorisait l’émergence de leurs entreprises sur le continent. Elles doivent comprendre que le temps des colonies est terminé.

Le 14 février 2014, le pétrolier Total s’est vu notifier par l’administration gabonaise un avis de redressement fiscal de 02 milliards de dollars au titre des années 2008 à 2010,des chefs d’états se prononcent officiellement contre le FCFA ,et plus dur encore, au Niger, ‘’il aura fallu plus de 18 mois de négociations au groupe nucléaire Areva pour renouveler le contrat d’exploitation de deux mines d’uranium. Pour obtenir satisfaction le groupe français a dû se plier aux exigences de l’État nigérien, à la recherche d’un contrat « équilibré »’’ signale la revue-Afrique.

Deux ans après l’arrivée de Dangoté sur le marché du ciment Camerounais, Cimencam ‘’ LaFarge’’ présent depuis près de 50 ans a perdu la première place en terme de parts de marchés. La France sur le continent dispose e encore de quelques leviers sur lequel elle peut s’appuyer pour une percée économique :

‘’La part de marchés de la France en Afrique a été divisée par deux au cours de la dernière décennie passant de 11 % à 5,5 %.’’ Etienne Giros, président délégué du Conseil français des investisseurs en Afrique (CIAN).

À travers le soutien aux PME, Emmanuel Macron veut positionner les entreprises du CAC40 sur le continent africain, agir ou les chinois sont absents car les entreprises chinoises pour citer l’exemple du Cameroun ne pèsent d’aucun poids sur le marché du travail et de création des valeurs .Plus de 80 % d’entreprises chinoises au Cameroun sont des établissements. ‘’D’après le ministère de l’économie du Cameroun, les opérateurs économiques chinois créent de plus en plus d’entreprises du type Etablissements (Ets), « sans gros investissements au départ et réalisant des bénéfices immédiats mais faibles »…Or la hausse des créations a peu d’impact sur l’économie réel du pays. Alors que les entreprises françaises, du type Sociétés anonymes ou Sociétés à responsabilité limitée nécessitent un « minimum d’investissement et sont plus orientées vers la production et donc de la valeur ajoutée, source de croissance ».’’ souligne Chine Magazine

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