Complication : L’assurance maladie, une affaire d’élite
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La non couverture maladie est la principale du sousdéveloppement dans les pays africains, donc le Cameroun.

Pourquoi les Camerounais ne souscrivent-ils pas à l’assurance maladie, un produit qui leur permet de se soigner qualitativement sans pour autant dépenser beaucoup des sous ? Les spécialistes de la question ont des réponses. Pour Georges Djandja, responsable régional d’une entreprise d’assurance à Yaoundé, le premier blocage c’est la pauvreté.

« L’assurance maladie coûte cher. Le pouvoir des achats des Camerounais ne leur permet pas de se souscrire. Imaginezvous qu’il faut au moins 350.000 Fcfa par individu. Pour souscrire toute une famille, il faut avoir vraiment un revenu consistant.» L’assureur se désole de la non implication de l’Etat dans la couverture maladie des Camerounais surtout ceux n’appartenant pas au corps des fonctionnaires. Il croit d’ailleurs savoir que moins de 25% des Camerounais ont une assurance maladie. Un autre responsable du volet assurance dans une société parapublique pense qu’il s’agit aussi de l’ignorance.

« Les gens ne savent même pas que ce produit existe et qu’il y a souvent des facilités et que chaque travailleur peut bénéficier de cet avantage ». Il s’empresse d’ajouter qu’il y a aussi un problème de culture. « Vous savez qu’il y a un débat dans certaines religions ou des traditions qui pensent que ces produits ne sont pas adaptés. Il faut trouver des formules adaptées ».

A côté de ces raisons,  certains évoquent la réputation même des compagnies d’assurances. « L’idée répandue dans le public est que les assureurs sont là pour se faire de l’argent sur notre dos. Donc, on peut cotiser sans que le moment venu, la compagnie règle vos facture des soins » croit savoir notre source. Innocent Kuaté, un autre assureur évoque les mêmes raisons en précisant par contre que s’agissant de l’assurance maladie, la compagnie ne gagne en réalité rien du tout. Il s’agit de ce qu’il appelle la « gestion pure ».

Pour venir donc à bout de cette situation, adjuvant du sous-développement, le Cameroun a entrepris une réflexion sur l’Assurance maladie universelle (Amu). Il est classé d’ailleurs parmi les pays africains où cette idée est menée avec satisfaction. D’un autre point de vue, le Cameroun prend en charge la maladie telles que le Vih/Sida, la tuberculose, la lèpre, le paludisme etc. Seulement, elle n’est qu’au stade de la réflexion, donc des faits palpables comme le cas du Togo près de 80% de la population ont une couverture maladie.

Hughes Tchibozo propose qu’il faut établir une plate-forme solide ente le secteur public et le privé. De même, les compagnies d’assurance doivent faire jouer la loi du grand nombre. Ce qui permettrait aux Camerounais de cotiser en nombre et à moindre coût. Pour lui, la question du risque est un métier. Il invite d’ailleurs les assureurs à être proactifs, faire des propositions concrètes aux gouvernants. « Les gouvernants de leur côte gagneraient à impliquer ces assureurs dans les montages  institutionnels.

Et la solution globalisante c’est de trouver des solutions aux sources des financements. Celles issues du budget de l’Etat et des collectivités territoriales décentralisées et autres apports des partenaires ont des limites », regrette le spécialiste. Il faut donc explorer ce qu’il appelle les « sources innovantes ».
 

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