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© Mutations : Georges Parfait Owoundi
- 16 Nov 2016 04:25:43
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CAMEROUN :: Gestion des Crises : L’attitude ambiguë de Paul Biya :: CAMEROON
Le régime adopte une réaction à géométrie variable à chaque catastrophe qui touche le Cameroun.
Le 21 octobre 2016 est entré dans la mémoire collective des Camerounais comme étant le «vendredi noir». 79 de leurs compatriotes (chiffre officiel) ont perdu la vie dans un accident resté comme la plus grave catastrophe ferroviaire qu’ait connu leur pays. Le président de la République, absent au moment des faits arrive trois jours plus tard. Il annonce la gratuité des soins aux rescapés blessés, l’ouverture d’une enquête et surtout, décrète une journée de deuil national le lundi 25 octobre. Cependant, on ne le voit ni à la messe célébrée en la cathédrale Notre dames de Yaoundé, où il est représenté par son ministre de l’administration territoriale et de la Décentralisation, René Emmanuel Sadi, encore moins sur le lieu du drame dans la ville de Eséka.
Paul Biya entre dans son palais et n’en ressort que quelques jours après lors de la visite de son homologue, le Tchadien Idriss Deby Itno. On se souvient alors qu’il avait à peine quatre années de pouvoir (1986), lorsqu’il était survenu sa première grande situation d’urgence. L’éruption de gaz au lac Nyos qui a fauché la vie à plus de 1500 Camerounais. Des spécialistes venus du monde entier ainsi que des experts de toutes natures se rendirent sur le terrain, sans que nulle part on ait aperçu la trace du locataire d’etoudi.
Il faut attendre Nsam en février 1998 pour voir un Paul Biya sur le terrain du sinistre et au chevet des rescapés à l’hôpital central de Yaoundé. Lagdo en 2012 accueillera le couple présidentiel, à la suite des inondations, mais cette fois après qu’une partie de l’opinion se soit offusquée de l’apathie et de «l’indifférence» de celui qui avec un score à la russe, reçoit à chaque consultation électorale, les suffrages des Camerounais.
Les crises sécuritaires traversées par le pays sont elles aussi un terrain où la non présence du chef suprême sur le théâtre des opérations reste criarde. Si le conflit de Bakassi revêtait un caractère particulier de ni guerre, ni paix, celui de la lutte contre Boko Haram est tout autre.
Après avoir déclaré la guerre en mai 2014 sur le perron du palais de l’Elysée, le président Paul Biya ne s’est jamais déplacé pour une visite, même surprise, aux hommes au front comme on le voit ailleurs avec les présidents occidentaux. À cela il faut ajouter les honneurs rendus aux valeureux combattants qui sacrifient de leur vie pour l’intégrité territoriale du Cameroun.
Des cérémonies qui à chaque fois se déroulent sur la cour d’honneur du quartier général de Yaoundé, à un jet de pierre du palais de l’Unité. Un affidé à une fois parlé «du temps du président», peut-être faudrait-il à présent s’interroger sur la compassion du président.
Entre exigence régalienne et humanitaire, chacun se fait son idée sur les réactions de celui à qui la Constitution oblige de veiller sur la sécurité et le bien-être de tous les Camerounais. En attendant, Eséka attend, au-delà des discours et des célébrations, une présence rassurante et consolatrice de celui qui en ce moment devrait être comme dans les autres domaines «le premier affligé» du Cameroun.
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