Daniel Ruben Um NyoBe : Le crabe qui veut refaire l’Upc
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Le fils du nationaliste se fixe pour mission de redynamiser la formation politique de son père, en commençant par la base.

Daniel Ruben Um NyoBe  voit le jour le 24 avril 1957 dans l’un des nombreux refuges de ses parents, au plus fort du mouvement de contestation nationaliste, que d’aucun qualifieront de «maquis». Lorsque survient l’assassinat de son père, Ruben Um NyoBe, le 13 septembre 1958, le jeune Daniel Ruben est encore accroché au sein maternel. Plus attaché à sa grand-mère, il verra cette dernière périr des suites de coups de fusil le même jour que son père. Il porte encore les stigmates de la balle qui a arraché à la vie, celle qui a donné naissance à sa maman. Celle-ci a traversé la vielle dame et son petit-fils, qui n’a eu la vie sauve que grâce à l’effet ralentisseur du corps de sa grand-mère.

Abandonné à sa mère, par les compagnons de son regretté père, qui trouvait que les pleurs du bébé pouvaient révélés leur cachette, Daniel Um NyoBe  sera conduit au tribunal militaire en compagnie de sa mère. Ils en ressortent vivants, mais avec sur leurs épaules, le passif de l’activisme de leur parent et époux. Dans la réclusion de Boumnyebel, sur l’axe Yaoundé-Douala, reconnue comme base du nationaliste – même si on sait aujourd’hui que son véritable village c’est Song Ntep, non loin de Boumnyebel dans le Nyong et Kellé, région du Centre - le jeune Daniel ruben et sa mère traversent des moments difficiles, «austères» comme il les qualifie lui-même. Dans un contexte où le simple fait d’avoir une effigie de l’Union des populations du Cameroun (Upc), ou encore une photo de Ruben Um NyoBe  peut valoir une condamnation à la peine capitale, Daniel Ruben et sa mère se battent pour survivre.

Il n’est nullement question pour le jeune homme de changer de nom, tel qu’il lui est conseillé, afin de passer inaperçu. Il poursuit ses études, et avec l’aide d’une tante paternelle, au moment où il passe en classe de terminale, il est envoyé en Europe. Cette dernière a au préalable pris l’engagement auprès des autorités d’assumer toute velléité insurrectionnelle qui pourrait survenir de son neveu. «On est dans les années 82-83», tient-il à préciser.

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À 23 ans, le jeune fils de nationaliste apprend à vivre en exil dans un pays pas acquis officiellement au combat de son père. Avec l’aide des amis, il s’intègre, obtient son baccalauréat et s’engage dans des études en informatique. Le défaut de bourse l’oblige à exercer parallèlement des petits boulots pour subvenir à ses besoins, et aider la famille restée au pays. Revenu au pays 15 ans plus tard (1998), Daniel Ruben Um NyoBe  retrouve ceux des compagnons de son père qui ont survécu et qui, par ces temps de réouverture au multipartisme, essayent de raviver la flamme de l’Upc. Neveu de Frederick Augustin Kodock de regretté mémoire, et malgré leurs rapports familiaux, c’est en tant que simple citoyen qui vient voir les siens que Daniel Um NyoBe  arrive sur la terre de ses ancêtres. Mais son lien «génétique » avec l’Upc, l’oblige quelques temps après à avoir son mot à dire par rapport à la vie de ce parti politique si cher à sa famille.

Pour lui, «le combat pour le redressement de l’Upc repose sur le rassemblement des militants dès la base. Les problèmes à l’Upc sont ceux des cadres. Les militants à la base n’ont pas cet esprit de tendances et ils continuent de militer sans tenir compte de ces luttes. On ne peut pas être upéciste et divisé », dit-il avec regret. Pour ce faire, l’informaticien veut se poser en rassembleur dans l’Upc d’aujourd’hui, même s’il se considère comme un simple militant de base. C’est elle seule qui peut faire repartir le mouvement Upc tel que le pense Daniel Ruben Um NyoBe. Disposé à apporter sa contribution pour l’évolution de son parti et du Cameroun, il compte porter le projet de son père qui pour lui «reste d’actualité et est noble».

Invité au palais de l’Unité le 20 mai 2016, c’est dans la discrétion totale que le fils du « martyr » va se recueillir sur la tombe de son géniteur pour éviter toute interprétation populiste. À 59 ans, celui qui n’a toujours eu que sa nationalité camerounaise tient à se rapprocher de la terre de ses ancêtres pour se mettre au service du parti de son père. Pour un avenir dont seul les militants  décideront.

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