Nominations des proviseurs : Un tsunami de faible amplitude
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Ernest Ngalle Bibehe a plus muté les chefs d’établissements que mis hors circuit des responsables convaincus de mauvaises pratiques managériales.  

Pour l’une des rares fois, les préoccupations liées à l’éducation ont changé la grille des programmes de la Crtv. Le journal de 13h, qui dure habituellement 30mn, s’est poursuivi mercredi, 7 septembre 2016, jusqu’au journal en langue anglaise, à 15h. Immédiatement après, on a continué à lire de longs mouvements de responsables au ministère des Enseignements secondaires.

Après deux semaines de blocage et d’attente stressante, les proviseurs sont enfin libérés. Heureux ceux qui, comme Elisabeth Ntonga, proviseur du lycée Général Leclerc, à Yaoundé, sont restés à leurs postes. La plupart des responsables ayant fait plus de cinq ans au poste ont été mutés. Dans la capitale, de nombreux villageois prennent place au banquet. Précédemment directeur du Cetic de Heye, Bienvenue Libimane Bolla devient proviseur du lycée technique de Nkolbisson. L’ancien titulaire, Dominique Engongodo, s’en sort sans poste après avoir géré « un titre foncier » d’une décennie, a comme le lui avait reproché le ministre lors d’un passage au sein de l’institution.

Son homologue du lycée de Biyem-Assi, Jean Kontchou, et quelques autres sont appelés à diriger des établissements de moindre importance, dans la périphérie. A Douala, la capitale économique, deux proviseurs parmi les inamovibles de l’ère Bapès, sont appelés à faire valoir désormais leurs compétences dans des établissements de brousse, dans les Bamboutos et le Noun, à l’Ouest. Pascal Bias et sa collègue ne sont pas présentés comme des modèles de management. A Bafoussam, la mort déclarée de Michel Ngueti, le proviseur du lycée bilingue de la ville, lui a porté bonheur.

Combattu pour motif d’« allogénie », il atterrit au mythique lycée classique pour remplacer Tadée Wafo, tellement puissant qu’il s’en sort avec deux strapontins : le lycée périphérique de Tougang et un autre à Babadjou dans les Bamboutos. M. Djipap quitte le lycée technique "canadien" après une décennie pour celui de Banengo, où il est remplacé par M. Foka.

Chantal Chouloh, ancienne candidate malheureuse à la députation dans la Mifi, quitte le lycée de Bandjoun où l’on a dit qu’elle avait déménagé depuis le mois de juin pour celui de Bapi, très peu intéressant. Après une décennie perdue à Mbougong, Dieudonné Ghomsi revient au lycée bilingue de Mbouda où il est passé il y a une décennie, avant d’être emporté par la guerre contre le Dr Clément Kouam qu’il avait osé aller remplacer au lycée classique de Bafoussam.

Mais dans l’ensemble, le tsunami attendu n’a pas eu lieu. Statistiquement, et selon la plupart des enseignants rencontrés hier, il y a eu plus de permutations qu’une véritable volonté de produire une nouvelle classe de chefs d’établissements. Une poignée de censeurs est entrée dans la liste, là où jusque-là, on privilégiait les inspecteurs pédagogiques régionaux ou nationaux, parfois déconnectés des réalités de terrain. Beaucoup de chefs qui avaient peur de perdre leurs fauteuils, en raison de leur implication réelle dans des nombreux réseaux de vente de poste et de chantage à la carrière ont été maintenus. De même, la logique tribale qui commande la nomination de ces responsables dans leurs localités d’origine n’a pas été brisée.

Plus grave, plusieurs malades physiques sont restés en poste alors que des missions avaient été déployées sur le terrain pour mettre une image sur ces fonctionnaires.

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