Mardi 6 septembre 2016, Yaoundé. Aux environs de 13 h, l’ambiance à l’espace réservé à la vente de petits ruminants au lieudit marché 8ème est plutôt surchauffée.

Un camion en provenance de Garoua vient de décharger des moutons. Lesquels sont immédiatement mis dans un enclos. Les acheteurs accourent aussitôt à la vue de ces moutons dodus. Ils pèsent entre 15 et 50 kilogrammes, renseigne Saliou l’un des vendeurs. «Ceux de 15 kilogrammes coûtent entre 50 000 et 80 000 francs Cfa. Ceux de 50 kilogrammes sont plus chers. Il faut débourser entre 300 000 et 400 000 pour s’en procurer», poursuit-il.

La vérité, c’est que ces moutons qui viennent de débarquer à Mbankolo seront acheminés au Gabon dans les prochains jours pour la fête de la Tabaski, explique un vendeur. Ces moutons sont des races séléctionnées: les «hounda Tchad», les «poufili» et les «goumaldi». Mais pour les commerçants, les moutons les plus prisés sont les goumaldi élevés à Garoua. Certains vendeurs estiment qu’ils sont beaucoup plus charnus et plus résistants que les autres. Mais plusieurs acheteurs comme Ahmed préfèrent les poufili. Cette année, les moutons coûtent plus cher.

«La situation sécuritaire à l’Extrême-Nord du pays a eu des conséquences négatives sur l’élevage des moutons», fait savoir Saliou. Les éleveurs ont été dépossédés de leurs cheptels. Par ailleurs, on évoque aussi la crise de pâturage. Un nombre important de moutons venait aussi du Tchad. «Ils étaient acheminés par la ville de Kousseri. Aujourd’hui, le tronçon Maroua-Kousseri est devenu un véritable parcours de combattant. En plus, il y a le péril sécuritaire», justifie Saliou.

Aussi, les vendeurs de moutons sont-ils contraints de sillonner les petits villages du Nord, de l’Extrême-Nord et de l’Adamaoua pour constituer leurs troupeaux. Des livraisons seront faites à Yaoundé dans les prochains jours. On déplore par ailleurs le prix élevé de chargement dans les camions: entre 5000 et 8000 Fcfa par mouton.