Terrorisme : Comment Boko Haram se reconstruit
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Les raids meurtriers de cette secte en territoire nigérien laissent penser qu’elle s’est réorganisée pour devenir une véritable armée.

Les politiques étaient allés très vite en besogne en indiquant que Boko Haram est affaibli et réduit à des actes kamikazes, signes de son essoufflement. Ce refrain entendu dans les fora ces derniers mois n’ont jamais convaincu les observateurs avertis qui ont toujours pensé qu’une telle organisation ne meurt pas si facilement.

En réalité, ces combattants ont saisi ce temps pour se réorganiser et devenir encore plus meurtrier. Plus barbare. En témoigne, les attaques au Niger ces deux dernières semaines. Le ministre de la Défense du Niger explique que l’attaque de Bosso était « massive, mécanisée ». Il conclut que « le monstre s’est reconstruit pendant que nous étions là, en train d’attendre de mettre en place la force multinationale et que nous nous étions tous retirés sur nos frontières respectives. Cela met maintenant à l’ordre du jour la nécessité de repenser Boko Haram ».

On a affaire à une armée

Repenser Boko Haram, c’est justement avoir le courage politique de dire que cette secte est une vraie menace et la combattre doit être une priorité absolue pour les Etats concernés. « On pensait qu’ils étaient réduits à faire des attaques kamikazes, qu’ils étaient dans des attaques asymétriques. Maintenant ils ont reconstruit leurs forces militaires.

Nous avons en face une armée. Ils nous ont donné l’impression qu’ils n’existaient pas en termes de capacité militaire. D’ailleurs nous tous avons dit cela. Aujourd’hui nous avons compris que nous nous sommes trompés. Donc il faudra nécessairement retourner au Nigeria les combattre là où ils sont, c’est-à-dire au Nigeria, et les vaincre sur place et cette fois-ci de manière durable », ajoute le ministre nigérien de la Défense.

Pour lui, il s’agit d’une armée régulière. Selon ses informations, Boko Haram a attaqué « avec des véhicules qui étaient montés par des armes collectives, avec des armes lourdes et des vrais combats militaires ». Après l’attaque de Bosso, le président nigérien s’est rendu au Tchad demander l’aide de son homologue Deby. Tout en déplorant que la Force mixte des pays riverains du lac Tchad ne soit pas assez opérationnelle, Idriss Déby Itno a promis une action rapide aux côtés du Niger.

« Puisque Boko Haram agit avec ses moyens, nous allons agir avec nos moyens. Et nous serons en mesure, je pense, de protéger au moins nos populations », avait-il déclaré.

« C'est la guerre, nous avons perdu certaines batailles, nous en avons gagné d'autres, mais ce qui est important, c'est que nous sommes certains de gagner la guerre. Et deuxièmement, ce qui est important, aucun morceau de notre territoire n'est occupé et ne sera occupé. Nous porterons la guerre et nous la gagnerons avec nos partenaires avec lesquels, nous avons tous un intérêt commun, vaincre l'ennemi », promet Massoudou Hassoumi, affichant la volonté de laver l’affront.

Sur le mode opératoire, il explique « quand nous irons avec l'armée tchadienne, nous ne reviendrons pas… cela va permettre à nos populations qui sont déplacées dans la zone de revenir dans leurs villages, parce que la guerre sera portée de l’autre côté. Nous aurons ce qu’on appelle une profondeur stratégique ».

La zone des conflits serait alors Malam Fatori et Damasak d’où seraient partis les assaillants. Au Bénin aussi, l’inquiétude est grande. Les services de sécurités là-bas sont en alerte maximale.

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