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Y a-t-il la moindre logique dans les différents appels à une candidature de Paul Biya à l’élection présidentielle ?

Il y a longtemps que ça dure et pourtant on continue de s’en étonner. Longtemps ou juste avant les élections présidentielles au Cameroun, les appels à la candidature de Paul Biya se sont installées dans les habitudes. Au point même où l’on peut se demander si les signataires ne se livrent désormais pas tout simplement à un exercice de routine. Rien en effet ne permet de comprendre les récentes sorties des élites du Sud, des sénateurs du Centre, d’une promotion de diplômés de l’Ecole nationale d’administration et de magistrature (Enam)…

alors que rien, si ce n’est sa volonté, ne constitue un obstacle à une autre candidature de Paul Biya. Lorsque quelques semaines seulement après la victoire de Paul Biya à l’élection présidentielle de 2004 les premiers appels à sa candidature en 2011 ont été lancés, le contexte était tout autre. D’après la Constitution en ce moment-là, il était impossible pour le chef de l’Etat camerounais de briguer un autre septennat. Ces appels-là étaient donc d’abord des appels à une modification de la constitution. Ce qui s’est fait finalement en 2008, malgré la forte opposition d’une partie de la population camerounaise.

Paul Biya qui avait longtemps entretenu le mystère sur sa candidature s’est présenté et à été (sans surprise) réélu. L’élection de 2011, la première pour laquelle la candidature de Paul Biya n’était pas acquise d’emblée, n’a pourtant pas été la seule précédée par des « appels ». Malgré l’évidence de sa candidature en 2004, des personnalités, et pas des moindres, ont rivalisé de suppliques. L’un des appels les plus retentissants, parce qu’inattendu, a été celui des intellectuels. 200 enseignants de diverses universités du Cameroun ont publié le 27 janvier 2004 dans Cameroon Tribune un texte intitulé « L’appel de l’intelligentsia à Paul Biya ».

Certains des signataires de cet appel continuent une belle carrière. D’autres peuvent se plaindre d’avoir été oubliés. Mais des questions subsistent concernant leurs motivations. Les mêmes que l’ont peut se poser au sujet des appels qui fleurissent en ce moment : le constat que Paul Biya reste le seul bon choix pour le Cameroun ? La volonté de conserver des avantages acquis pendant ses années de pouvoir ? La volonté d’être appelé (ou rappelé) à des positions de pouvoir ? Ou alors les appels sont –ils tout simplement l’émanation de la volonté du chef de l’Etat de se maintenir au pouvoir ? ce serait quelque chose de déjà vu. Ici ou ailleurs en Afrique.

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