Extrême-Nord : Razzia à Mokong
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Des voleurs ont saccagé ce village de l'arrondissement de Mokolo.

Les populations de l'arrondissement de Mokolo, dans le département du Mayo Tsanaga, ruminent leur rancoeur contre les autorités. Vendredi dernier, vers minuit, des hommes armés ont attaqué le village de Mokong, à une trentaine de kilomètres de Mokolo. Ils sont arrivés au centre de santé du village en voiture. D'aucuns prétendent que c'était un pickup 4x4. Ils ont forcé la porte. Ils n'ont rien trouvé dans la salle d'accueil. Ils se sont alors dirigés au domicile d’Angèle Asta, le chef du centre. Ils l'ont forcée à les suivre pour ouvrir son bureau, dans lequel se trouve un coffre-fort. La dame les a suivis sans la moindre résistance.

40 commandos

Une fois devant le coffre-fort, ils n'ont pas pu l'ouvrir. Ils ont menacé leur captive. Celle-ci, apeurée par leur détermination et la violence dont ils faisaient montre, a craint pour sa vie. D'ailleurs, ils lui promettaient la mort. Angèle Asta les a renseignés que seule la caissière a les clés du coffre. Elle leur a indiqué son domicile. Ils sont allés la chercher. Pendant tout ce temps, un villageois curieux les suivait à la trace. Comme fasciné, il observait les faits et gestes des bandits. Il n'a alerté personne, se contentant d'épier.

A force, il s'est fait remarquer. Les bandits l'ont arrêté. Ils l'ont roué de coups et l'ont ligoté. Ils ont ensuite ouvert le coffre. Ils y ont dérobé 750.000 F.Cfa et se sont dirigés vers la clinique ophtalmologique. Ils l'ont cassée et ont volé plus de 300.000FCfa. Non satisfaits de leur butin, ils se sont attaqués à un bar en face des deux établissements. Le boutiquier dormait derrière son comptoir. Ils l'ont réveillé et lui ont demandé sa caisse. Il la leur a tendue. Elle ne contenait que 25.000 FCfa. La modicité de sa recette a poussé les truands à s'en prendre au commerçant.

Ils lui ont demandé pourquoi il avait si peu d'argent en caisse. Ils n'ont pas entendu les excuses de l'infortuné. Ils l'ont passé à tabac avant de le ligoter. Les bandits seraient restés quelque temps sans pouvoir se décider à attaquer une autre cible. Dans ce village de paysans, il n'y avait rien d'autre à piller. Ils sont repartis plus de trois heures après leur arrivée. Tchoubado, habitant de Mokolo, est sûr de lui quand il accuse les forces de maintien de l'ordre.

« Ce sont les seuls à être autorisés à circuler librement après 22 h. Ils en profitentpour faire ces braquages. Avant, c'étaient des commerçants qui étaient pris pour cible. Ils en ont tué un en novembre dernier. Les populations avaient demandé qu’on lève les restrictions de circulation pour qu’elles puissent organiser leur défense. Les autorités n'ont jamais accepté », affirme-t-il. De fait, les populations de Mokolo ont manifesté en septembre et novembre 2015 contre ces braquages.

Quatre militaires ont été pris en flagrant délit. Ces derniers temps, le Bir a renforcé ses patrouilles dans la ville de Mokolo. De nuit, au moins 40 commandos d'élite sillonnent en permanence la ville. C'est peut-être pourquoi les bandits se sont rabattus sur un village environnant moins protégé.

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