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© Le Jour : Younoussa Ben Moussa
- 23 Jan 2016 09:00:25
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CAMEROUN :: Transport : Ce qui se fait et se dit dans les taxis de Yaoundé :: CAMEROON
Utilisé dans le transport en commun, le taxi reflète le contenu de la civilisation camerounaise
Le poste de police situé au marchéMokolo àYaoundé a une célèbre jurisprudence dans le règlement des différends entre taximen et usagers. « Nous travaillons dans un endroit assez difficile. Il y a toujours des problèmes. Mais en général ils sont les mêmes. Le poste est situé en face d’une flaque d’eau. Plusieurs taxis de Yaoundé sont troués et donc laissent entrer de l’eau sale et souvent de la boue. Lorsqu’ils entrent dans la flaque d’eau, certains de leurs clients se salissent.
Imaginer quelqu’un qui se rend à son bureau, et chemin faisant il se rend compte qu’une partie de son boubou, ou pantalon est couverte de la boue. Chaque matin, nous enregistrons les mêmes plaintes et nous avons toujours une seule solution : le taximan conduit sa victime à lamaison se faire changer. Et cette solution marche et arrange tout le monde », expose un policier.
L’insalubrité est le premier problème auquel font face les usagers de taxi à Yaoundé. Mokolo, 11h hier 21 janvier 2016. Le reporter emprunte un taxi à destination de Mballa II. Dans la banquette arrière, des débris de pain tartinés au chocolat sont visibles sur le siège. « Assois-toi non mon frère », lance t-il au reporter qui cherchait à nettoyer le siège. Ayant constaté cela le chauffeur cherche à se justifier accusant les élèves qu’il a transportés le matin. Il tiremachinalement unmorceau de tissus qui avait été unmouchoir et essuie d’une seule main ces saletés. Mais en réalité, il les a remplacées par un liquide noirâtre qui était sur le tissu. Il démarre en trombe, en mâchant la cola. L’odeur de la cigarette est insupportable. En réalité, il fumait.
« Oui je fumais,mais quand je vous ai pris, j’ai jeté le bâton.Moi je respectemes clients hein », se vante t-il en crachant. Dans un article d’humeur intitulé « dix choses à connaître avant de prendre un taxi à Yaoundé », le journaliste camerounais William Bayiha écrit : «il ne faut pas avoir peur de se salir. Quand vous entrez dans un taxi, évitez de mettre un pantalon clair quand il pleut et une chemise d’une couleur similaire en saison sèche. Quand il pleut, les autres passagers peuvent vous salir en prenant place à côté de vous. En saison sèche la poussière de certaines rues – de moins en moins quand même – s’incruste sur le dossier et est susceptible de laisser à votre belle chemise d’étonnantes traces marron ».
« Par dehors »
L’autre problème des taxis à Yaoundé, c’est la vétusté.Dehors, ils dégagent une épaisse fumée, à l’intérieur, les vitres sont souvent immobiles. « ll y a un an, en pleine ville de Yaoundé, je m’étais complètement mouillé parce qu’il n’y avait pas la manivelle pour monter les vitres et j’étais assis devant au cours d’une pluie », témoigne Paul Noah. Les portières pour l’essentiel s’ouvrent « par dehors ». L’expression est connue de Yaoundéens. Lorsque le chauffeur gare, et vous tentez d’ouvrir, il vous lance pendant qu’il cherche lamonnaie, « par dehors ».Or, toutes ces voitures dont certaines sont déséquilibrées ont une visite technique en bonne et due forme.
Mais on ne peut parler du taxi à Yaoundé, sans parler des taximan et leur goût prononcé pour les débats et autres discussions. William Bayiha écrit : « Et il y a la radio. Quand votre conducteur veut écouter son émission favorite ou le dernier X Maleya, ne vous interposez pas, surtout si vous êtes pressé. Il pourrait vous demander de descendre de son véhicule ». Enfin, il y a l’insécurité. Les braquages dans les taxis se multiplient presque chaque jour. Selon la police, plus de 10 cas d’agressions liées aux taxis pris en course ou en dépôt sont répertoriés chaque semaine. En général, les agresseurs ne sont pas arrêtés.
Une source policière confiait récemment à nos confrères de Cameroon tribune que, « les victimes sont surprises et n’ont pas le temps de relever le numéro du badge du chauffeur ». Elle ajoute que : « Les cas où les agresseurs sont arrêtés sont ceux où la victime a eu la présence d’esprit de relever le numéro de la plaque d’immatriculation du véhicule ou celui du badge du chauffeur. »
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