Six personnes se sont enfuies des geôles de la secte après 210 jours de captivité.

Visiblement épuisés, les six hommes dans leur survêtement de médiocre facture étaient une grande attraction lundi dernier à Maroua. Arrivés à Fotokol depuis le 5 janvier, ils ont été reçus presque en « héros ». Armand Njine, Idrissou Njueptampuoui, Charles Talla, Ousman Pouamoun, Mathurin Solal, Cédric Ngatchou les six « héros » de circonstance ont été montrés à la presse. Ils ont rapporté aux journalistes le récit de leurs 210 jours de captivité chez les redoutables Boko haram.

C'est le 11 juin 2015 que ces transporteurs ont été violemment abordés sur la route nationale n°1. Les camions dans lesquels ils étaient ont subi un spectaculaire braquage. Il était10 h. Des hommes venus de nulle part, sur la route cabossée, tiraient à une fréquence infernale. Impuissants, eux, obéissaient docilement. Ils ont suivi leurs assaillants au Nigéria. Ceux-ci vont leur faire parcourir neuf villages. Leur changeant à chaque fois de cache. Ils auraient été battus, torturés, en tout cas très mal nourris.

Ils ont une chance lorsqu’en début d'année, les armées harcèlent leurs tortionnaires de trop près. Les combattants de Boko haram sont pris de panique. Ils courent dans tous les sens. Ils se soucient plus de sauver leur existence plutôt que leur captif. C'est la débandade. Une opportunité se présente. Un flottement. Et nos six compères partent de leur côté. Dans leur fuite, ils aperçoivent un drapeau. Il est vert-rouge-jaune.

C'est le Cameroun. Ils sont à Fotokol. Ils y arrivent. Ici, constatent-ils, abondent des soldats du Bir qui gardent la ville. Les six hommes sont accueillis gentiment. L'on prend grand soin d'eux. Le chef de la 4ème région militaire interarmées dépêche son hélicoptère personnel pour ramener les exotages à Maroua. Les soins et la nourriture y sont meilleurs. Ils ont repris des forces et mardi dernier, le gouverneur de la région de l’Extrême-Nord les a présentés au public lors d’ une cérémonie pour montrer à Boko haram que plus que jamais le Cameroun est déterminé à l' éradiquer.

Pour le bel exemple de résilience, les anciens captifs ont eu une démonstration de la générosité du chef de l’État. Au nom de ce dernier, ils ont reçu chacun 500.000 F.Cfa « pour rejoindre vos familles et vous permettre de reprendre vos activités », a affirmé le gouverneur de l’Extrême-Nord.