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© Le Jour : Prince Nguimbous
- 21 Dec 2015 01:50:34
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CAMEROUN :: Autoroute Yaoundé Douala : Calme précaire à Lobo :: CAMEROON
Après six jours de protestation, les populations ont décidé hier d’enlevervleurs barricades pour que les travaux se poursuivent. Retour sur cette énième manifestation des riverains.
14h ce 17 décembre 2015, un homme vêtu des haillons est assis devant une barricade érigée en pleine route dans la localité de Lobo, lieu-dit Nkongmesse. C’est avec des morceaux de bois et des pierres que les populations de cette localité ont décidé de bloquer le passage aux engins de l’entreprise chinoise chargée d’exécuter les travaux de construction de l’autoroute Yaoundé-Douala. La présence de ces barricades en pleine chaussée justifie l’arrêt immédiat des travaux de construction de l’autoroute. La raison avancée par les villageois est le retard enregistré dans le processus d’indemnisation. A en croire les manifestants, depuis pratiquement six jours, aucun engin de la société chinoise ne peut traverser la barricade.
A une dizaine de mètres de la barrière érigée par les populations en colère, l’on aperçoit une veille cabane, dont le maître des lieux s’appelle Roger Koa, un cultivateur. Cet habitant de Lobo est parmi les personnes qui attendent d’être indemnisées depuis le début des travaux de construction de l’autoroute Douala Yaoundé il y a environ deux ans. Avec l’évolution du chantier sa case devrait normalement disparaître parce qu’elle a été construite sur la zone des travaux. « Je vis ici dans cette maison avec mes deux enfants et mon épouse. Mes plantations de cacao ont disparu, je n’arrive pas à inscrire mes enfants à l’école depuis septembre dernier. C’est nous qui avons décidé de bloquer les travaux parce que les autorités ne respectent pas leurs engagements. Dans quelques mois, mon domicile sera détruit et je ne sais pas où j’irai vivre. Cela fait plus de deux ans que nous attendons l’argent, on ne nous dit rien jusqu’à présent. » Témoigne Roger Koa.
Nous n’avons plus de terre
Depuis quelques jours, plusieurs habitants de Lobo disent avoir interrompu également leurs activités agricoles pour manifester leur mécontentement. Les barrières ont été érigées devant les trois bases occupées par l’entreprise chinoise. « Nous avons décidé cette fois-ci de durcir le ton parce que les autorités ne veulent pas nous écouter. Chaque fois certains ministres viennent ici pour nous dire que les dossiers avancent. Dès qu’ils retournent le dos, notre calvaire recommence », déclare Emérentine Oyo’o, cultivatrice à Lobo. Les populations de Lobo disent ne plus jouir comme avant de leur terre. « J’avais une plantation de cacao d’environ deux hectares, deux champs de manioc, et plusieurs arbres fruitiers. Aujourd’hui, je n’ai plus rien. Nous ne savons même plus où aller puiser de l’eau parce que les chantiers ont engloutis nos cours d’eau. Trouver une bonne eau potable reste un calvaire pour nous. On a demandé à l’entreprise chinoise de nous approvisionner en eau potable mais depuis que nous avons repris la grève, cette entreprise nous a suspendu la livraison d’eau », témoigne un habitant.
Hier, entre le lieu-dit komkadack et Nkolmeyang, les sites faisant l’objet des travaux de terrassement affichaient un calme plat. L’on apercevait uniquement des camions et les pelleteuses de l’entreprise chinoise. Bref les travaux étaient pratiquement à l’arrêt. Selon les manifestants, le préfet du département de la Lékié, descendu mercredi dernier sur les sites barricadés, n’a pas pu calmer la colère des manifestants. « Chaque fois les autorités nous demandent d’attendre alors que les travaux ne font qu’avancer. Nous voulons qu’on nous paie normalement cette fois-ci, sinon les travaux ne vont pas reprendre.
Une grève suspendue
Hier aux environs de 16h, plus de 300 personnes se sont retrouvées au lieu-dit Nkolmeyang, où se trouvait l’une des barricades érigées par les manifestants. Ce regroupement des habitants avait pour but d’écouter une délégation venue de Yaoundé qui avait pour mission de convaincre les populations à enlever leurs barricades pour que les travaux se poursuivent normalement. La délégation était composée de Benoît Ndong Soumhet, du sénateur par ailleurs chef supérieur de Mvognam, Jean Mama, du professeur Vincent Ntuda Ebode et des autorités municipales et administratives de Lobo. Aux environs de 16h30, les barricades des manifestants ont été enlevées en présence des personnalités venues de Yaoundé. Selon les informations obtenues sur place, le processus d’indemnisation pourrait débuter dès janvier prochain.
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