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© Le Jour : Propos recueillis par Jean-Bruno Tagne
- 10 Dec 2015 04:00:00
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CAMEROUN :: Mathias Owona Nguini : « La brutalité est un moyen de pression » :: CAMEROON
Enseignant de sciences politiques, il analyse la violence sur la scène politique camerounaise.
Comment avez-vous accueilli il y a quelques jours la nouvelle de la bastonnade des militants du Mrc par des forces de l’ordre ?
J’ai effectivement appris que des militants du Mrc avaient été molestés par les forces de l’ordre, constituées essentiellement des éléments de la gendarmerie nationale. Parmi les militants en question, il y a Alain Fogué, Sosthène Médard Lipot et Okala Ebodé. C’est une situation malheureuse parce qu’elle n’est pas pour faire une bonne publicité au Cameroun en ce qui concerne les droits de l’homme. Le Mrc n’est pas un cas isolé. Vous avez été témoin d’une interpellation musclée de Jean- Marc Bikoko, on a aussi vu comment la présidente du Cpp, Kah Walla avait été publiquement rudoyée par les policiers, etc. comment analysez-vous cette récurrence de la violence contre les hommes politiques et les leaders de la société civile ? Ces actes de violence semblent être liés à des consignes qui sont données aux responsables et agents des forces de l’ordre par des responsables politiques et administratifs. Cela illustre la persistance des attitudes autoritaires. Le recours à la brutalité est un moyen de pression ou de contrôle politique.
N’est-ce pas contreproductif ? Les militants du Mrc étaient une petite poignée et leur manifestation serait peut-être passée inaperçue n’eût été ce coup de pouce brutal des gendarmes…
Cette manière de se comporter est tout à fait contreproductive. Les militants du Mrc, comme vous l’indiquez étaient en petit nombre. Par ailleurs, ces militants ne conduisaient pas une activité particulièrement dangereuse ou bruyante de nature à attirer l’attention des passants. C’est finalement l’intervention brutale de ces éléments des forces de l’ordre qui a donné de l’intérêt à la situation. Déjà au début des années 1990, on a connu des violences contre les opposants et autres activistes de la société civile. Doit-on en conclure que le Cameroun s’installe dans une culture de la violence politique ? La violence est devenue une tradition qui s’est peut-être assouplie. Les forces de l’ordre ont considérablement assouplis leurs méthodes d’intervention. Mais il n’en demeure pas moins qu’elles recourent de temps en temps à des actes de brutalité qui renvoient à cette tradition de violence politique au Cameroun. C’est une situation malheureuse parce qu’un jour ou l’autre elle pourrait entraîner des réactions en chaîne pouvant installer le Cameroun dans une conjoncture tendue. On a vu ce que la violence politique à Abong- Mbang avait suscité entre la fin 2007 et 2008...
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