Le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc), parti au pouvoir, occupe au quotidien pendant  des dizaines de minutes,  la Crtv, et Cameroun tribune où, des pages entières sont consacrées à l’actualité du parti dont Paul Biya est le président.

Au Cameroun comme partout en Afrique centrale, sous-région francophone  qui a le mérite d’héberger des monarques républicains subtilement appelés président de la République ou chefs de l’Etat, les biens de l’Etat, se confondent aux biens du parti au pouvoir. Aperception plus que dangereuse qui a formaté l’Agent de l’Etat camerounais  comme une marionnette qui perdrait toute raison si, il ne servait pas férocement le Rdpc, et dans le Rdpc.

Depuis plus d’un mois que Paul Biya, président de la République et patron du Rdpc que d’aucuns traduisent volontiers les initiales par « Rendons définitivement pauvre le Cameroun », la Cameroon radio television (Crtv), média audiovisuel et le quotidien Cameroun tribune,  tous deux vecteurs d’informations à capitaux publics, ne se privent pas de consacrer de longs reportages quotidiens sur le renouvellement des organes de base du parti. Dans ses différentes éditions de journaux, la Crtv, consacre parfois une dizaine de minutes au parti au pouvoir,  et Cameroon tribune qui n’a rien trouvé d’autre à faire depuis que le pays fait face  à Boko Haram, que de relayer les mille et une soporifiques motions de soutien au chef de l’Etat, ne fait pas dans la dentelle.

Alors que dans les discours officiels on chante « la rectitude morale, la République exemplaire, la lutte contre la corruption, les détournements de biens publics » et tutu quanti, le Rdpc, parti politique administratif tenant les cordes de la bourse au Cameroun depuis plus 33 ans, ne prêche point par l’exemple. Le Rdpc, use et abuse de tous les moyens de l’Etat. Il n’y a qu’à voir lorsque cette formation politique tient une manifestation : voitures administratives, bureaux, logistique, fonds publics, policiers, gendarmes  et autres  Agents de l’Etat, sont grossièrement mis à contribution. Résultat des courses, le pays se retrouve avec une administration publique paralysée.

Du palais des congrès de Yaoundé qu’occupe gratuitement le parti de la Flamme qui enflamme les Camerounais de misère, aucune explication n’a été donnée jusqu’à ce jour. De la Crtv et de Cameroon tribune qui se confondent maladroitement aux médias personnels du  Rdpc, personne n’en dit mot. Dans un pays qui compte près de 300 partis politiques, qu’en serait-il de ces médias à capitaux publics si, ils devaient jouer d’équité, et faire des reportages quotidiens sur leurs activités quotidiennes ?

La Crtv consacre près de six heures de direct pour les seuls congrès du Rdpc. Et pourtant, d’autres partis politiques, ont du mal à voir leur congrès mentionné par les médias d’Etat, si, les leaders de ce parti, ne sont pas suffisamment intelligents pour, payer rubis sur ongle, les communiqués.  A contrario, les communiqués relatifs aux activités du Rdpc, sonnent comme une obligation pour les médias à capitaux publics. Vivement que les 300 partis  existant au Cameroun, et qui du reste  survivent à une indigence et à une précarité orchestrée, bénéficient désormais aussi de l’hospitalité du palais des congrès de Yaoundé pour leur siège.