GUERRE CONTRE BOKO HARAM : Bataille perdue à l’ONU
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Paul Biya, Muhammadu Buhari, Idriss Déby et Mahamadou Issoufou aux abonnés absents d’une rencontre de haut niveau traitant des conséquences humanitaires de la guerre sur les populations du pourtour du Lac Tchad.

En marge du sommet des  Nations unies sur le développement durable, tenu à New York au siège de l’ONU du 25 au 27 septembre, le Fond des Nations unies pour le Développement (PNUD) a organisé une rencontre sur le thème: «Investir sur la jeunesse pour la paix et la sécurité dans les pays du Lac Tchad attaqués par les terroristes». Paul Biya, le président camerounais, était annoncé pour prendre la parole devant les participants à cet événement. Mais le président du Cameroun a brillé par son absence. Absents aussi étaient les présidents de Nigéria, du Tchad et du Niger. Une occasion en or de s’entendre et de tisser une stratégie d’attaque a été ratée par les pays qui subissent les assauts de Boko Haram. L'événement, présidé par le Directeur exécutif du Fonds des Nations unies pour la population (FNUAP), le nigérian Babatunde Osotimehin, a-t-il déplu à Paul Biya et consorts du fait de l’accent mis sur la crise humanitaire causée par Boko Haram, spécialement chez les adolescents, les femmes et les enfants? «2,5 millions de personnes -dont 1,5 millions d'enfants- ont été déplacées depuis mai 2013», a déclaré Kyung-wha Kang du Bureau de l'ONU pour la coordination des affaires humanitaires.

Il ajoute: «Ceci est la plus rapide crise de déplacement de l'Afrique». Ajoutez à cela que des milliers des gens ont été tués, par la faute de Boko Haram. Pour le PNUD, c’est assez pour saper des décades de développement. A en croire le Dr Osotimehin, les affres de Boko Haram nous valent aujourd’hui «des taux de mortalité élevés, une faible espérance de vie, un faible accès à l'emploi, un manque d'accès à l'éducation, à la santé sexuelle et reproductive, à la connaissance et aux services.»

Au cours de cette réunion, dont prenait part l’ancien président nigérian Olesegun Obasanjo, il a été observé que Boko Haran règne et gagne en popularité dans une partie territoriale ne bénéficiant en rien des politiques de développement et de croissance des différents Etats. Sans fioritures, l’ONU se dit convaincue que les jeunes se détourneraient de Boko Haram si jamais les Etats du Golfe de Guinée travaillaient pour le développement économique et l’emploi des jeunes. «Nous sommes confrontés à une grande population de jeunes gens qui sont sensibles aux influences [extrémistes], qui ont besoin des opportunités de l'éducation et de l'emploi, si elles sont de voir qu'il ya un avenir pour eux», a déclaré Gordon Brown, Envoyé spécial de l’ONU pour l'éducation mondiale. «Il est dit que vous pouvez survivre pendant 40 jours sans nourriture, sans eau huit jours, et huit minutes sans air,» a- t-il dit, «mais pas pour une seconde sans espoir.» Pour faire face à Boko Haram, Oesegun Obasanjo appelle à l’utilisation de la force militaire.

Appel à l’aide

Une journée avant la réunion du PNUD, c’est le Secrétaire général adjoint des Nations unies aux affaires humanitaires, Stephen O'Brien, qui appelait la communauté internationale à aider davantage les populations du bassin du lac Tchad, qui sont durement affectées par une profonde crise humanitaire et les violences commises par le groupe terroriste Boko Haram. «Nous devons faire davantage pour ces gens et ces communautés, pas seulement parce que c'est notre devoir, mais parce que cette région est à un carrefour connectant l'Afrique du Nord, le Golfe de Guinée riche en ressources, et l'ensemble de la région du Sahel, de l'Atlantique à la mer Rouge», a déclaré M. O'Brien lors d'une réunion de haut-niveau sur cette région organisée par le Bureau des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA), au siège de l'ONU à New York.

Selon lui, on entend relativement peu parler des horreurs qui sont commises dans le bassin du lac Tchad, alors que d'autres crises humanitaires ailleurs dans le monde accaparent l'attention internationale. «Et pourtant, cette région est le théâtre d'une crise de déplacement qui évolue rapidement, avec 2,3 millions de personnes qui ont été forcées de quitter leurs maisons depuis mai 2013», a ajouté le chef de l'humanitaire de l'ONU. Un quart de million de personnes ont fui leur pays pour se réfugier dans les pays voisins. «Beaucoup ont parcouru des centaines de kilomètres du Nigéria au Cameroun, au Tchad et au Niger, dans des conditions épouvantables »

© Integration.org : Celestin Ngoa Balla

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