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© Correspondance de : Benjamin Zebaze
- 30 Aug 2015 04:24:55
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CAMEROUN :: Affaire Semengue : Benjamin Zebaze s’explique auprès des internautes de Camer.be :: CAMEROON
Chers lecteurs de Camer.be et chers frères.
Depuis quelques temps, votre site préféré reprend les articles que je produits pour le compte de mon journal « Ouest Littoral ». Je constate que le nombre de « hits » varie de 3000 à 14 000 selon les articles ; ce qui est relativement important. Je constate en plus que les réactions sont aussi bien positives que négatives et entraînent souvent des débats haineux entre mes compatriotes.
Je suis dans la presse depuis 1989. Je n’ai peur de personne dans ce pays ; ni de Paul Biya, ni du Général Semengué, ni de tous ces pontes du Rdpc (ou proches) qui nous détruisent.
En revanche, j’ai de la peine, beaucoup de peine lorsqu’à cause d’un de mes écrits, un compatriote ordinaire se sent offensé. C’est pour cela que si réellement j’en ai offensé ces jours, je m’en excuse publiquement.
Dans le cas de mes derniers articles sur le général Semengué, les réactions nombreuses et quelques fois très loin de mes intentions, n’ont poussé à envisager d’envoyer ce courrier à l’attention des quelques 7000 personnes qui ont suivi cet épisode à travers le site camer.be. L’idée est de mieux me faire connaitre et surtout d’indiquer le pourquoi des ces articles ; ceux qui continuerons à me détester, au moins le feront en connaissance de cause.
I- Sur mon « tribalisme » supposé
Je voudrais d’abord évacuer quelque chose de faux parmi vos réactions. Je ne suis pas l’ennemi d’Elimbi Lobé, même si nous sommes parfois en désaccord. Celui qui le prétend ne nous a pas encore vues dans un restaurant, discutant chaudement sur nos désaccords, autour d’un plat chaud. Le Cameroun a besoin de nombreux Elimbi Lobé pour assainir un peu nos mœurs politiques. Cela ne m’empêche pas, y compris dans mon journal, de le critiquer quand il le mérite, quelquefois sévèrement. C’est le jeu de la démocratie et de la liberté d’expression.
Quelqu’un m’a aussi dit qu’aucun bamiléké ne m’avait mandaté pour parler en son nom. Si j’étais méchant, je lui demanderais quel bamiléké l’a mandaté pour me demander qui m’a mandaté pour parler en son nom : on ne s’en sortira pas.
Mes débuts dans la presse
A la fin de mes études en France en 1987, je suis rentré immédiatement au pays où j’ai crée un journal « Challenge Hebdo » et la première imprimerie privée d’Afrique centrale spécialisée dans la production des journaux tabloïds. Les journaux des opposants politiques de Rca, Tchad, Gabon venaient s’y faire imprimer avant que le gouvernement camerounais ne détruise l’essentiel de cette structure par des méthodes barbares : mais là, c’est une autre histoire.
Le premier article que j’ai signé en tant que patron de presse était sur Roger Melingui, alors Directeur de l’ONCPB (plus tard, ministre du Budget) qui venait d’être mise en cessation de paiement. Tout l’édifice mis en place par le président Ahmadou Ahidjo pour protéger les producteurs de café et cacao venait de s’effondrer parce que l’argent avait pris une destination inconnue. J’ai été alors le premier journaliste camerounais dès 1990 à affronter le régime en insistant sur le fait que tout ce qui concerne les postes où l’argent circule abondamment, Paul Biya place des gens de la même origine géographique que lui et leur laisse une totale liberté pour porter atteinte à la fortune publique. Qui peut me donner tort aujourd’hui ?
J’ai tout de suite été étiqueté comme tribaliste. Les supporters de Paul Biya n’ont plus jamais lu la suite des propos que je martèle depuis 25 années : bien qu’une minorité de ce qu’on appelle « bétis » pillent le pays (en compagnie de nombreux bamiléké et d’autres), le peuple « béti » est l’un des plus mal lotis dans le Cameroun du « Renouveau ». Un exemple : un enfant de famille pauvre né à Ebolowa, Akonolinga… a moins de chance de réussir sur le plan scolaire qu’un autre né dans une ville ou village de l’Ouest, non pas parce qu’il est plus bête, mais parce que dans n’importe quelle ville de l’Ouest, on a au minimum 5 villes universitaires presque à portée des yeux : Dschang, Bafoussam, Bamenda, Buéa, Douala.
Comment un parent pauvre au Sud du pays fait pour que son enfant effectue de bonnes études universitaires moins chères dans une institution étatique ? Yaoundé est la ville la plus proche, à des coûts hors de sa portée. Voilà la réalité de la Région du Sud ; de nombreux « bétis » et leurs voisins de l’Est devraient se joindre à moi pour dénoncer cette discrimination du « Renouveau », plutôt que de me traiter de tribaliste.
En gros, Paul Biya a placé ses « frères » à tous les postes importants : quand ils ne sont pas à la tê te d’une institution comme au Senat, à l’Assemblée nationale, au premier ministère… ils sont secrétaires généraux, c'est-à-dire des N°2 plus puissants que les N°1. Que quelqu’un me prouve le contraire. Le nombre de prisonniers pris dans les griffes de l’opération dite « Epervier » est d’ailleurs là pour venir à mon secours.
Ne pensant qu’à eux, ils instrumentalisent la peur du nordiste, le péril « anglo bami »… pour motiver leurs frères qu’ils laissent pourtant dans la misère totale, et à qui demain on reprochera d’être de la même origine que Paul Biya, un Biya qui a si mal géré le pays alors qu’ils n’y sont pour rien. C’est ce que je répète inlassablement depuis 25 ans.
C’est vrai qu’en choisissant le nom « Ouest Littoral » pour mon journal, cela n’a pas facilité les choses. Fasciné par les journaux « Sud ouest » et « Ouest France » en France, étant originaire de l’Ouest, mon épouse et ma mère du littoral, cela m’est apparu comme une évidence que j’assume.
Ma situation personnelle
Je répète aussi depuis des années, inlassablement, que mes origines familiales et conjugales ne me permettent pas d’être un « tribaliste » au sens où on l’entend au Cameroun. Je suis certes un bamiléké décomplexé, c’est dire qui n’a ni peur, ni honte de l’affirmer partout où nécessaire.
Mais je suis aussi un « bassa » et un « bakoko » fier de par ma mère. Je revendique des liens avec les « bétis », puisque ma première épouse, avec qui nous avons eu trois magnifiques enfants est « béti » par sa mère et Bassa par son père. Je suis un « douala » par alliance, mon épouse actuelle avec qui j’ai une charmante fille étant de cette ethnie. Ma belle mère, aujourd’hui décédée, était « sierraléonnaise ».
Je répète cela à chaque fois pour montrer que très peu de camerounais sont comme moi, en contact quotidien avec toutes les ethnies du Cameroun.
Je sais qu’être de père bamiléké fait de moi un « suspect naturel » : je rappelle tout simplement que Mme Foning était la petite sœur de mon père, que Jean Nkueté (Sg Rdpc) a grandi chez mon grand-père en compagnie de Française Foning et mon père, que la première épouse de Paul Biya Jeanne Irène Biya venait régulièrement chez nous à Dschang, que j’allais chez Paul Biya premier ministre régulièrement avec mes parents, que le président du Senat Niat est déjà venu chez moi à Dschang sur mon invitation à l’occasion d’une fête que j’organisais, que le général Pierre Semengué est un grand ami de ma famille… Et pourtant, quel journal est aussi dur que le mien quand il s’agit de dénoncer les agissements de l’Etat-Rdpc ?
Jamais, un journal dont je suis propriétaire ne défendra les intérêts des bamilékés Albert Dzongang, Yves Michel Fotso, Victor Fotso, Nganou Djoumessi, Ngamo Hamani, Siyam Siewé, Jean Nkueté, Maurice Kamto, Madeleine Tchuinté et tous ses « élus » de l’Ouest qui ne pensent qu’à leurs intérêts propres et jamais à ceux des autres, notamment les plus pauvres. Qui font si mal à une Région dynamique en donnant l’image de cupides corvéables à merci.
II- L’affaire Pierre Semengué
Pour en revenir sur l’affaire objet de ce courrier : le général Pierre Semengué est un ami de ma famille, je l’ai dit. Anani Rabier Bindzi, avec qui il a passé l’interview controversée, est un ainé et un ami de très très longue date. Nous habitons le même quartier et je lui rends visite régulièrement.
Mais je ne peux pas laisser passer ce qui a été dit au cours de cette interview sans réagir. Laissez croire que mes ancêtres « Bassa » et « bamiléké » n’ont rien subi des Français dans les années 50 et 60 est pour moi une provocation intolérable. C’est surtout inutilement blessant, d’autant plus que le président de la République française venait de faire baisser la tension en reconnaissant les crimes de son pays dans cette partie du pays. C’est ce qui a motivé mes articles et la fausse interview sur le sujet qui a plu ou énervé selon :
- Je tiens à préciser que je n’ai pas refusé de publier le droit de réponse du Général sur Camer be. Il se trouve dans mon édition papier de jeudi dernier. Il sera republié mardi prochain. Je ne sais pas comment fonctionne le site. Je vais envoyer la lettre intégrale et j’espère qu’elle sera publiée.
- Je n’accepte pas qu’un Général vienne se vanter devant les médias d’avoir « coupé » les têtes de ses adversaires pour effrayer les populations tentées de joindre le « maquis ». Aucun être humain ne peut accepter une telle profanation de cadavres qui est d’ailleurs condamnée par toutes les lois internationales régissant les « périodes de guerre ». Rien que pour cela, le général Semengué ne mérite plus aucun égard de ma part. Dans son droit de réponse, que j’espère vous pourrez lire, il confirme bien avoir coupé des têtes, trois précisément. Ce serait une seule que cela serait déjà condamnable. Qu’est ce qui prouve que ces gens à la tête coupée étaient coupables ? Ont-ils été jugés ? Au nom de quel droit ont-ils été mutilés ?
- Je le proclame haut et fort : si le Général confirme ce chiffre de trois, je suis dans l’obligation de le traiter de menteur comme l’a déjà fait le Général Asso’o pour le putsch d’avril 1984. Parce que je me souviens de ma jeunesse à Dschang. Je vois les jours de marché toute la ville converger en courant vers le marché A. Je revois mon père m’enfermer dans la chambre avec ma sœur ainé. Un jour où il était absent, nous avons suivi cette foule : quelle n’a pas été notre traumatisme en voyant de têtes humaines accrochées sur des bambous ? Cette nuit là, dès 18 heures, il n’y avait plus personne dehors : seul un fou célèbre à l’époque répondant au doux nom de « Afoudaman » arpentait les rues vides en chantant : « Gon kamerun kà pon… », c’est à dire que ce « pays n’est pas bon ». Ces scènes ont été vécues dans tout l’Ouest et le Moungo notamment à Bafoussam : le carrefour où les têtes coupées étaient exposées s’appelle aujourd’hui le « Carrefour Maquisard » et est là pour rappeler à tous, les « exploits » des hommes aux ordres des officiers tels que Pierre Semengué.
- J’espère que ceux qui ont lu ma fausse interview comprennent maintenant mieux pourquoi j’insiste et j’insiste encore sur les têtes tranchées.
- Minimiser les crimes de la France et de l’armée post coloniale m’insupporte. Je revois une équipe de « commandos » (des militaires mal formés originaires du grand nord), comme on les appelait à l époque, investir le domicile de mon père dans le village crée par mon grand père Johny Baleng (Baleng dans la Menoua). Après avoir expulsé tout le monde, ils s’y sont installés pendant des années, violant, torturant…les nombreuses épouses de mon grand père (le père de Françoise Foning) qui en comptait 80, violant toutes les femmes et jeunes filles du village qu’ils trouvaient sur leur passage, et surtout terrorisant les populations.
- Je me revois, caché dans un coin de la maison, mon père paniqué, demandant à l’Evêque Ndongmo, son ami de très longue date, de ne plus venir lui rendre visite parce que l’armée venait régulièrement chez nous, fouillait tout jusqu’aux chambres des enfants terrorisés, mes parents couchés au sol. Je rappelle simplement qu’à ce moment là, mon père était néanmoins député à l’Assemblée nationale. Ce n’est qu’avec l’appui du commissaire Pondi, père du professeur d’université à l’Iric que nous avons pu obtenir un peu de répit.
- Pourquoi la fausse interview ?
- J’en ai marre qu’on se moque des Camerounais tout le temps. Le rôle d’un patron de presse comme moi est de permettre, entre autre, à ses lecteurs de mieux comprendre l’environnement dans lequel ils évoluent.
- L’intervention du Général Semengué avec Anani Rabier Bindzi sur la chaîne de télévision « Canal 2 internationnal », au départ visait les nationalistes en pays « Bassa » et à l’Ouest. Très curieusement, les attaques se sont concentrées sur l’Ouest qui est une cible facile, les populations étant dominées par une peur quasi congénitale. Jamais mes oncles « Bassa » ne laisseraient l’histoire de leurs ancêtres tronqués par de pseudo historiens.
- Dire que les bamilékés possèdent toutes les terres dans le Moungo après avoir assassiné les « Sawa » ne résiste pas à l’examen, parce que le phénomène s’est répété partout dans le pays. En conclure que la France n’a rien à voir dans ce qui s’est passé dans la région, les populations de l’Ouest s’étant tué entre eux est révoltant. Si j’ai pu citer moi-même des exemples qui touchent ma famille, presque toutes les grandes familles à l’Ouest peuvent en faire autant.
- Conclure comme l’a fait notamment Rabier Bindzi, sans aucune réaction du Général, que la France est victime de chantage par de personnes cupides qui veulent monnayer la mémoire de leurs morts ne peut sortir que d’un esprit perturbé. D’autant plus perturbé que le président français a lui-même, je le rappelle, a reconnu les atrocités commises pendant cette période.
- Ce que le Général Semengue a dit « anciennement » à propos des têtes de nationalistes ou des maquisards (comme il veut) tranchées ne passe pas auprès de moi, et je suis étonné que nous ne soyons pas nombreux à crier au scandale. Qu’aujourd’hui, qu’il n’ait aucun remords et procède (voir son droit de réponse) même à un décompte macabre des têtes tranchées dépasse l’entendement.
- J’en ai profité pour revenir sur un sujet potentiellement porteur des germes d’une guerre civile au Cameroun. Fuir les problèmes comme certains veulent le faire ne résoudra rien. Le putsch du 06 avril 1984.
Les putschistes n’ont aucune excuse, car ce qu’ils ont fait aurait pu faire plonger le pays dans une guerre sans fin et coûter la vie à de millions de Camerounais.
Je conteste cependant avec fermeté, la vision idyllique des pontes du régime, notamment des Généraux Pierre Semengué et Asso’o Emane. Ils n’ont rien fait, ou presque, pour sauver le régime comme ils le prétendent. Le fait est que deux des personnes arrêtées, à savoir les capitaines Geurandi Mbara et Konaté Aladji étaient mes amis, car ayant été locataires de mes parents à Dschang. Si Guérandi Mbara n’a jamais nié sa participation au putsch, ce n’est pas le cas de Konaté Aladji qui a passé 7 années de prison pour rien. J’y reviendrais.
Ce qu’ils m’ont dit, chacun indépendamment de l’autre, est clair et leurs propos son corroborés par les faits. Les putschistes n’ont jamais voulu tuer personne. Les instructions du colonel Salé étaient claires. Persuadé que les hommes de Paul Biya n’avaient pas d’envergure, ils avaient prévus de prendre position sur les lieux stratégiques, faire un peu de bruit ; Paul Biya et les siens allaient se rendre sans problème ; du moins le pensaient-ils naïvement.
Mais comme des benêts, ils avaient sous-estimé le fait que la chape de plomb avec laquelle Ahmadou Ahidjo avait couvert le pays en plus de 25 ans était devenue insupportable pour les Camerounais. Les généraux Asso’o Emane, Douala Massango, Pierre Semengué…étaient à leur merci, comment s’en sont-ils sortis? Qu’on me montre les édifices qu’ils ont détruits ? Les points stratégiques (Ponts bâtiments…) détruits.
Leur surprise quand à la réaction des autres Camerounais a crée une débandade qui a permis aux renforts venus notamment de Koutaba de renverser la vapeur. Vous croyez que s’ils avaient abattu les officiers entre leurs mains, détruits des ponts stratégiques, bombarder la présidence de la République où ils avaient posté des chars… tous ces vantards seraient là aujourd’hui pour pavoiser ? Si on ne peut défendre leur acte, on doit néanmoins leur rendre justice sur un point : ils ne voulaient pas de carnage.
Lisez les livres des Généraux Asso’o et Semengué ; c’est tout simplement honteux et on a du mal à penser que des gens équilibrés puissent se livrer à une telle falsification de l’histoire. C’est pour cela que dans l’interview fictive parue dans mon journal mardi dernier, me basant sur leurs propres termes, j’ai grossis le trait pour montrer à quel point ils étaient ridicules.
- Plus grave, on en a profité de cet épisode pour vider tout le nord d’une élite. Mon ami de regretté mémoire le capitaine Konaté Aladji (décédé par accident de la route), a été arrêté parce qu’il commandait une base militaire à Nkongsamba. Le jour du putsch, un député du Rdpc l’aurait vu entrain de … « sourire ». Puisque sa sœur avait épousé un homme proche des « insurgés », il était un complice idéal : 5 ans de prison. Les cinq années passées, il a fallu qu’il m’envoie clandestinement des documents après sa septième année de prison pour que mon ami Pius Njawe et moi, engagions une terrible campagne de presse pour que les condamnés dans la même situation que lui soient libérés pendant les années dites de « braises » (en 1991).
- Entretemps, des membres de l’ethnie de Paul Biya se sont partagés tous les biens des putschistes ou supposés tels, exécutés à la va-vite et sans procès véritablement contradictoire : c’est la vérité et l’avocat commis d’office peut en parler mieux que moi s’il est encore vivant. Niat Njifendji (Président du Senat), Le ministre Tchiroma, Dakolè Daïssala, Marafa Hamidou Yaya…, puisqu’ils ont été eux aussi arrêté.
Un exemple me vient tout de suite à l’esprit. L’homme que les insurgés avaient choisi pour occuper éventuellement le poste de président de la République s’appelait Issa Adoum (Directeur Général du Fonader). Il avait pris un crédit auprès d’une banque d’Etat afin de construire un immeuble au quartier Bonapriso. La peine qui était la sienne lors du procès d’après putsch était la fusillade, pas la confiscation des biens.
Après son exécution, la banque, tenue par un proche de Paul Biya (sur le plan ethnique) aujourd’hui décédé, demande à ses ayants-droits de payer le solde du crédit. Ces derniers répliquent au créancier qu’il doit faire jouer l’assurance-vie car leur père est décédé. La banque veut qu’ils apportent la preuve de ce décès. Or, aucune famille des putschistes exécutés n’a pas pu obtenir jusqu’à ce jour, ni certificat de décès, ni de genre de mort. L’immeuble a été ensuite bradé à un ministre « béti » du gouvernement actuel (alors député Rdpc) à la grande colère mal refrénée de toute une communauté.
Ce type d’extorsion s’est répété partout et plutôt que de s’attaquer à un « écrivaillon » comme moi, les camerounais, toute ethnie confondu, devraient mettre la pression sur Paul Biya pour que ce problème, certainement le plus dangereux à affronter pour le futur dirigeant de notre pays soit résolu. Il est indispensable que de centaines des ayants-droits soient rétablis dans leur droit, dans l’intérêt de tous, surtout dans celui du « béti ordinaire » qui risquerait, une fois Biya parti, de payer les pots cassés. Cela ne sert à rien de s’en prendre au lanceur d’alerte que je suis ; il vaut mieux faire attention aux problèmes posés.
Ceux qui ont lu ma fausse interview, comprennent là aussi, mieux maintenant le sens de certaines répliques.
En conclusion
Il me faudrait l’espace d’un livre pour vous expliquer le pourquoi de ma réaction face à la dernière sortie du Général Semengué et la ligne éditoriale du journal « Ouest Littoral ».
Je devais néanmoins des explications aux quelques 5000 personnes en moyenne qui s’intéressent régulièrement aux écrits du pauvre « scribouillard » que je suis. Ceux qui aiment ce que je fais ou qui le détestent sont tous importants pour moi. Ce sont des frères et ils méritent mon respect.
J’affirme ici que le tribaliste n’est pas celui qui le dénonce, mais celui qui le pratique de manière inintelligente comme Paul Biya depuis le 06 novembre 1982. Voyez avec quel cortège il s’est déplacé la dernière fois pour aller « quelque part en Europe » ;l pas un seul membre de sa délégation qui ne soit pas « Béti ». S’il est vrai que c’est son droit le plus absolu, le nôtre nous permet de dénoncer ce tribalisme d’Etat.
Selon moi, le Général Pierre Semengué tronque l’histoire pour des motifs qu’il est le seul à maitriser. C’est indigne de la part d’un être humain de raconter, presqu’avec fierté, avoir participé à la mutilation des cadavres de ses adversaires.
Si on ne règle pas le problème des biens des putschistes ou supposés tels, l’après Biya risque d’être extrêmement violent.
Voilà ce que je tenais à dire à ceux qui ne me connaissent pas. Maintenant, ceux qui veulent continuer à me détester, le feront au moins en connaissance de cause. Je souhaite néanmoins que nous réservions nos insultes aux politiciens de tout bord, de toutes les ethnies qui pourrissent notre pays ; ils le méritent bien.
Quand à nous, retrouvons nous sur ma page facebook pour débattre. Le Cameroun nous appartient à tous, il faut éviter que ce que mon cousin, le professeur Gabriel Nlep de regretté mémoire, appelait le triangle « équilatéral dans lequel Bétis, nordistes et bamilékés veulent enfermer les camerounais », ne nous précipitent en enfer.
Quand à moi, sachez que je préfère mourir comme Un Nyobé (toute proportion gardée) que vivre comme Issa Tchiroma. A chacun son truc.
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