Psychose : Sale temps pour les « chill »
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Suite au décès d’une étudiante au sortir de ce type de fêtes entre jeunes, les jeunes filles de la même tranche d’âge se méfient désormais.

La semaine dernière, internet n’a cessé de trépider. Facebook, whatsapp, instagram, tous les moyens étaient bons pour sensibiliser sur les dangers du « chilling ». Mardi dernier, le corps sans vie de Gaëlle Tatiana Medjo, étudiante en sciences économiques à l’université de Yaoundé 2, était retrouvé au lieudit montée Jouvence de Yaoundé. D’après les témoignages, c’est en revenant d’une de ces soirées courues ces derniers temps, qu’elle aurait été poignardée par un « ami whatsapp ». Un meurtre qui tourne les projecteurs sur ce nouveau type de rencontres et de célébrations.

Issu du verbe « to chill » en langue anglaise, « chilling » signifie se relaxer, se reposer, etc… C’est en ce terme que depuis quelques années, les jeunes désignent des regroupements à un lieu précis dans le but de se relaxer tous ensemble. Lors de ces fêtes « peu conventionnelles », pas besoin de nourriture comme à l’accoutumée, si oui, des aliments faciles à grignoter. La part belle est faite à l’alcool qui occupe la majeure partie des invités.

L’idée ici est de profiter du temps passé simultanément pour communiquer et vivre de « bons moments ». Jusque-là, rien de bienméchant. Seulement, depuis peu, « chill » rime avec alcool, tabac, chicha, jeux érotiques, sexe et quelques fois même drogue. Un cocktail explosif qui mène très souvent à des orgies ; le véritable but de ces rassemblements. Il y a trois ans, Claudia se faisait presque violer à l’une de ces soirées. Invitée par un ami d’enfance, c’est en toute confiance qu’elle s’y rend accompagnée de deux amies. Quelques minutes après avoir bu son premier verre, elle a des maux d’estomac, ce qu’elle n’a jamais eu auparavant.

S’en suivent de violents maux de tête et une fatigue qu’elle n’arrive pas à contrôler. Au vu de ce malaise, ses hôtes l’installent dans une chambre non-loin de l’endroit où se trouvent les autres invités. Une heure passée, c’est en voulant se rassurer qu’elle va mieux, que l’une des amies de Claudia se rend compte que la porte est désormais bloquée de l’intérieur. En voulant forcer, elle entend la voix d’un jeune homme à l’intérieur lui demandant de s’en aller.

Après un remue-ménage qui alarme les autres, la porte est forcée et l’on y découvre Claudia dans un état second, la robe relevée et la fermeture ouverte. « La seule chose qu’elle disait c’est laissez-moi, je suis fatiguée » raconte son amie. C’est au milieu d’une grosse dispute que Claudia et ses amies sortent de lamaison où a lieu le chill. De cette nuit, Claudia ne sait rien. Seuls les témoignages de ses amies lui permettent d’imaginer ce qu’elle aurait vécu si jamais l’on ne l’avait pas sauvée. Des analyses prouvent qu’elle a été droguée à une poudre assimilée à « la drogue du violeur ».

Des cas comme celui de Claudia et Tatiana se répètent. Aveuglés par les émissions vues à la télévision, ou par souci de faire comme leurs amis, des adolescents se rendent à ces fêtes, ignorant ce qui s’y passe réellement. Pendant ces « chill », la boisson servie est très souvent du whisky. Car son degré d’alcool est plus élevé. On y organise des jeux dont le seul but est soit de poser des actions compromettantes : montrer ses fesses ou ses seins, des fois même son sexe, embrasser un tel, feindre l’acte sexuel, etc. Dans le cas où on refuse de s’exécuter, on est sommé de boire une quantité d’alcool « cul sec », sans interruption.

C’est après avoir consommé plusieurs litres d’alcool que les participants sont favorables à des idées extrêmes, telles que s’adonner à des orgies ou « des partouzes ». Ceux qui sont réticents sont jugés « mous » et sont hués par leurs amis «  plus cools ».

© Le Jour : Inès Ntsama

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