Dette publique : Le Cameroun pays à risque d’endettement élevé
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Dette publique : Le Cameroun pays à risque d’endettement élevé :: CAMEROON

Les récents développements et tendances de la Banque mondiale montrent que le pays vient juste de rejoindre cette catégorie avec sa dette publique qui s’élève à plus de 4 149 milliards de Fcfa.

Faut-il s’inquiéter du surendettement du Cameroun ? Si, répond la publication biannuelle de la banque mondiale « Africa’s Pulse ». Le 11 avril 2016 et dans les locaux de la Banque mondiale, l’institution a par vidéoconférence avec Washington Dc analyser les progrès économiques récemment enregistrés par l’Afrique et les défis à confronter. La contribution des villes africaines comme tremplin pour la croissance était également au menu.

Au cours de la présentation des récents développements et tendances des économies africaines à laquelle participaient Makhtar Diop, vice-président de la Banque mondiale pour la région Afrique, Punam Chuhan-Pole, économiste en chef par intérim, Région Afrique, Souleymane Coulibaly (économiste de la banque mondiale pour l’Afrique centrale à Yaoundé), la position du Cameroun a retenu l’attention. D’après le volume 13 de « Africa’s Pulse », les limites de l’ajustement budgétaire ont entraîné une aggravation du poids de la dette publique.

Plus grave, les conclusions de la dernière analyse de soutenabilité de la dette (2015) estiment qu’un nombre croissant de pays à faible revenu de l’Afrique subsaharienne sont désormais exposés à un risque « modéré » ou à un risque « élevé » de surendettement. Ledit rapport indique que « neuf des trente-cinq pays de l’Afrique subsaharienne (soit 26%) présentent un « risque élevé » de surendettement. Le Cameroun, le Ghana et la Mauritanie viennent tout juste de rejoindre cette catégorie, qui comprend également le Burundi, l’Erythrée, la République centrafricaine, Sao Tomé-et-Principe, le Soudan et le Tchad ».

La dette publique s’élève à 4 149 milliards de FCfa

En rappel, un rapport du Fmi fait conjointement avec la Banque mondiale sur l’analyse de la viabilité de la dette dont le Jour a obtenu une copie précise que la dette publique totale du Cameroun en fin 2014 s’élève à 4 149 milliards de FCfa. Sur la méthodologie de travail, Souleymane Coulibaly a expliqué qu’ « on prend le scénario de base, notamment les indicateurs des services de la dette, puis on regarde comment ils se comportent sur les 20 ans.

On tient aussi compte de la valeur actualisée de la dette chez les exportateurs, de la croissance du pib sur le long terme. » A ses yeux, tous les pays sont comparés sur la même base. « Si avec les données de base, il n’y a pas de problèmes, on essaie de faire certains chocs. Le problème se pose aussi parce que le gouvernement a emprunté sur les euros bonds. Ce n’est pas par méchanceté que la Banque mondiale a établi cela », a-t-il affirmé. Le problème se pose justement parce que le gouvernement a mobilisé plus de 2000 milliards non utilisés.

Fait contreproductif, « Il paie déjà les intérêts or plusieurs projets sont encore dans la phase de gestation. Le niveau de maturité des projets invite à réfléchir. On peut nous accuser mais cela ne résout pas le problème ». Au surplus, ce sont des citoyens qui paient les frais. On s’endette alors qu’on n’a pas identifié les projets. Le Cameroun d’après les estimations de la Banque mondiale est à 36 % du taux d’endettement en 2016.

D’après l’universitaire et spécialiste des finances publiques Ariel Ngnitedem, « Passer ainsi de risque faible à risque modéré et ensuite à risque élevé en à peine deux ans est une très mauvaise performance en matière d’endettement ; ce qui est pour le moins qu’on puisse dire particulièrement préoccupant à plus d’un titre. Non seulement les taux d’intérêts désormais applicables au Cameroun seront des plus élevés rendant l’argent issu de la dette extérieure de plus en plus cher mais aussi et surtout il y aura de moins en moins de bailleurs de fonds prêts à prêter au Cameroun. Qui plus est, les quelques rares qui accepterons de prêter au Cameroun à ces taux d’intérêts exorbitants imposeront des conditions draconiennes. »

Pour lui, il devient donc impérieux au nom de la solidarité entre les générations de s’assurer que l’argent issu de la dette, que les générations futures auront le devoir de rembourser, soit utilisé à bon échéant et notamment qu’il serve à financer des projets d’investissement publics à forte valeur ajoutée et pouvant produire la plus grande utilité pour le plus grand nombre.

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