Un homme de 35 ans a été arrêté le 3 Mars 2016 à Ebolowa pour trafic de trophées d'éléphants. L'homme a été appréhendé peu de temps après son arrivée à Ebolowa en provenance d'un petit village appelé Nyabessan situé à proximité du parc national de Campo Ma'an dans la région du Sud. L'opération a été réalisée par la Délégation Régionale des Forêts et de la Faune du Sud, en collaboration avec la police judiciaire. The Last Great Ape Organisation (LAGA) a fourni une assistance technique tout au long du processus.

Selon des sources impliquées dans cette opération, quand il est arrivé à Ebolowa, il a immédiatement sollicité les services d'une moto -taxi pour sans doute rattraper quelqu'un parce qu'il avait passé plusieurs coups de fil avant de s'en aller. Il transportait un sac gonflé contenant trois queues et des sabots d'éléphants frais, tel qu'il a été découvert après son interpellation.

Les mêmes sources affirment que les enquêtes ont déclenchées à la suite de la découverte de la vente récente par le suspect des pointes d'ivoire à un "Alhadji" qui était parti de Yaoundé pour Ebolowa. Une enquête préliminaire sur ses activités a révélé qu'il a été pendant longtemps été un braconnier qui faisait aussi du trafic, vendant de l'ivoire à des clients dont la plupart venaient de Yaoundé. Les investigations ont également révélé que la fréquence de ces ventes était une fois toutes les deux semaines, ce qui signifie que le suspect seul pourrait tuer environ 26 éléphants par an.

Il est allégué qu'il travaille en complicité avec un gendarme, qui lui fournit la couverture nécessaire et met à sa disposition des informations sur le mouvement des agents de la faune en service de contrôle et en retour, le trafiquant ravitaille l’homme en viande de brousse et argent après chaque mission dans les forêts. il a également été rapporté qu’Il a souvent loué une arme à feu à raison de à 25 000 F CFA par mission laquelle consiste en la recherche et l'abattage des éléphants dans le parc national de Campo Ma'an. Des sources internes font état de ce que lorsqu' il ne peut pas trouver facilement des troupeaux d'éléphants du côté du Cameroun, il traverse la rivière du Ntem pour se retrouver du côté de la Guinée équatoriale où il est sûr de les rencontrer.

L'homme qui est actuellement derrière les barreaux devrait être poursuivit pour abattage illégal d'une espèce faunique protégée et détention illégale de ses parties. Conformément aux dispositions de la loi faunique de 1994, toute personne trouvée en possession des parties d'une espèce de faune protégée est réputée avoir tué l'animal et est passible d'une peine d'emprisonnement maximale de 3 ans et d'une amende maximale de 10 millions de F CFA.

On estime que 38 000 éléphants sont tués chaque année pour alimenter le commerce illégal de l'ivoire qui est en plein essor en Asie. La hausse du prix de l'ivoire avec des profits croissants attire beaucoup de criminels dans l'affaire et la sous-région Afrique centrale qui abrite l'éléphant de forêt est fortement implique. Une étude récente a révélé que plus de 60% de la population d'éléphants de forêt ont été décimés au cours des dix dernières années. Et si un seul braconnier peut tuer jusqu'à 26 éléphants par an, alors la situation se rapproche de calamité pour l'éléphant d'Afrique. Ce sont des statistiques effrayantes pour le monde de la conservation et surtout pour les agents de la faune qui ont la responsabilité de stopper l'extinction de l'éléphant. Cela explique pourquoi le ministère des Forêts et de la faune fournit une impulsion appropriée aux initiatives d'application de la loi sur la faune, depuis le début de cette année