Affaire Lydienne EYOUM au Cameroun:Yondo Black Mandengue « Je vais solliciter une audience auprès du chef de l’Etat »
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Affaire Lydienne Eyoum Au Cameroun:yondo Black Mandengue « Je Vais Solliciter Une Audience Auprès Du Chef De L’etat » :: Cameroon

Dans son cabinet situé au quartier Akwa à Douala, Maître Black Yondo Mandengue, ancien bâtonnier de l’ordre et avocat au barreau du Cameroun est préoccupé. Sur sa table, un dossier brûlant, celui de Me Yem  Eyoum, Française d’origine Camerounaise, sa cliente qui vient de prendre 25 ans de prison, la fermeture de son cabinet et la confiscation de ses biens pour crime de détournement de deniers publics. Le sujet a occupé l’actualité et fait les choux gras de la presse au cours de la visite du président François Hollande au Cameroun. Nous avons approché Yondo Black pour faire parler la « têtutesse » des faits dans cette affaire qui a pris des proportions après la rencontre entre Biya et Hollande et laisser libre cours aux commentaires.

Yondo Black se méfie des journalistes.

Qui abordent le sujet parce que « Vous les journalistes, déformez mes propos » sur un dossier aussi frileux ou Me Eyoum joue sa liberté. Dans ce pays ou l’amour propre est à fleur de peau, la susceptibilité exacerbée. Et s’érige contre un journal de la place qui a titré « Yondo Black refuse la main tendue du chef de l’Etat » Faux « Je n’ai nulle part dit que le président Biya a menti aux Camerounais et à François Hollande en présentant les faits de façon erronée » L’avocat soutient mordicus que Yen Eyoum est en détention arbitraire.

Que pensez-vous du détournement « 1 milliard cfa » commis par Yen Eyoum dont est convaincu Paul Biya lors de sa déclaration à l’occasion de la visite de Hollande ?

A cette question, l’avocat tend une note « Honoraires et frais divers affaire Etat /ex oncpb C/SGBC » signé de Abah Abah Polycarpe, alors ministre des finances dans laquelle on peut lire « La somme saisie « par Me Eyoum alors conseil de l’Etat du Cameroun » et qui s’élève 2 155 971 808 CFA  se repartie ainsi qu’il suit : Etat : 1 059 618 453 CFA, avocats et huissiers : 1 096 353 355 CFA » L’Etat ayant intégralement perçu les sommes qui lui étaient dues et n’en déplaise à ceux qui pensent devoir faire de l’activisme autour de cette affaire à mon sens claire et limpide, je ne trouve pas d’objection à ce que les conseils et les huissiers perçoivent leur du. Conclut la note du ministre. La suite on la connait, l’emprisonnement.

Avez-vous déposé un recours en grâce ?

Pour l’heure, je suis quelque peu embarrassé quant à l’exercice du recours en grâce qu’il faut adresser au chef de l’Etat. Sa déclaration à l’occasion de la visite du président Hollande donne à penser qu’il est convaincu que Me Yen Eyoum a commis le crime de détournement de deniers publics qui lui est reproché, emboitant ainsi le pas à la cours suprême. Dans ces conditions, accorder la grâce serait verser dans l’arbitraire, alors que d’autres Camerounais, coupables du même crime continuent de croupir dans les geôles de la République. Ce n’est pas de ce Cameroun, ni de cette justice que nous voulons.
J’aurai été plus à l’aise en sollicitant le recours en grâce si le président Paul Biya avait répondu au journaliste que le président Français l’a saisi du cas de Me Yen Eyoum, mais sachant que nous sommes dans un Etat de séparation de pouvoirs, il avisera lorsqu’il aura le dossier en mains. Une telle réponse laissait la porte ouverte pour un recours en grâce, convaincu comme je le suis que la cour supreme a dénaturé les faits, forçant les portes pour aboutir à la condamnation.

Finalement alors…

Quoi qu’il en soit, je vais solliciter une audience auprès du chef de l’Etat, en espérant que ses sbires ne feront pas barrage, comme à l’accoutumée, afin de lui expliquer de vive voix mon obstination quant à voir libérer Me Lydienne Yen Eyoum, convaincu que ni elle, ni le ministre Engoulou aujourd’hui décédé, ni Mr Ngwem Honoré n’ont commis le crime de détournement de deniers publics qui leur est reproché. Les éléments constitutifs du crime au regard de la loi, faisant royalement défaut.

© Camer.be : Entretien avec Bernard BATANA

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