Me YONDO Black : pourquoi refuser d’accompagner Paul Biya vers un scrutin sans légitimité
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Au Cameroun, la scène politique se tend à l’approche de l’élection présidentielle prévue le 12 octobre. Face à un régime qui use de stratagèmes institutionnels et politiques pour conserver le pouvoir, de nombreuses voix s’élèvent pour appeler au boycott. L’avocat et homme politique Yondo Black dénonce un système verrouillé, incapable de garantir un scrutin transparent. Selon lui, toute participation à cette élection reviendrait à cautionner une mascarade destinée à assurer la réélection de Paul Biya, au pouvoir depuis plus de quarante ans.

Le rejet de la candidature de Maurice Kamto illustre, selon ses partisans, l’instrumentalisation des lois et des institutions pour écarter toute alternative crédible. Les manipulations présumées du Conseil constitutionnel et les ingérences dans le processus électoral alimentent un climat de défiance. Dans ce contexte, Yondo Black exhorte les forces de l’opposition à refuser de servir de faire-valoir à un régime qu’il accuse de cultiver la corruption, le tribalisme et l’incompétence.

Ce refus ne relève pas seulement d’un calcul stratégique, mais d’une exigence de survie politique pour le pays. Participer au scrutin, affirme-t-il, c’est offrir une légitimité à un système qui, depuis des décennies, maintient les citoyens dans la précarité et réduit l’espace démocratique. Il appelle à l’unité des forces du changement autour d’une position claire : ne pas se prêter à une élection dont le vainqueur est connu d’avance.

L’enjeu dépasse la simple compétition politique. Il s’agit, selon lui, de préparer un Cameroun nouveau, fondé sur des institutions fortes, la justice sociale et le respect des droits fondamentaux. Pour cela, il prône une rupture nette avec les pratiques qui ont plongé le pays dans la stagnation et le discrédit.

Refuser de participer à ce scrutin serait un acte symbolique fort, destiné à montrer que le peuple n’accepte plus de subir. Yondo Black rappelle qu’aucun changement durable ne peut naître d’un processus faussé dès le départ. Son appel est clair : laisser Paul Biya affronter seul une élection sans adversaires légitimes, afin que l’histoire retienne que le pouvoir aura triomphé sans gloire.

Dans un Cameroun traversé par les crises et les frustrations, la question n’est plus seulement de savoir qui gouvernera demain, mais comment restaurer la confiance entre gouvernants et gouvernés. C’est dans ce cadre qu’il place son mot d’ordre : pas d’élection tant que les conditions d’un véritable État de droit ne sont pas réunies.


Non, nous n’accompagnerons pas Paul Biya dans sa précipitation du Cameroun en enfer !

‘’ Personnellement, je ne suis ni du parti politique de Maurice Kamto, ni de sa communauté ethno-tribale, et ne suis membre avec lui de quelque organisation sociale que ce soit. Mais par amour de la patrie et dans l'intérêt de la Nation, j'appelle le peuple de l'opposition à lui apporter son soutien, tout son soutien, comme cela s'est vu sous d'autres cieux, afin que de nos efforts communs et de la volonté de tous, naisse un Cameroun nouveau." 

Voilà ce que j’exprimais il y a quelques années déjà dans un livre, rêvant d’un destin qui unirait nos populations dans la volonté partagée de devenir un peuple engagé à bâtir un Etat moderne où chacun avec son seul talent pourrait s’épanouir en donnant le meilleur de lui-même à la terre de nos ancêtres. Ce livre, je l’ai écrit comme un visionnaire.

L’exclusion de Maurice Kamto n’a pas fait que des victimes, outre le Cameroun en quête de sa libération du joug d’un maître qui n’envisage ni n’accepte qu’on sorte de son giron, elle a fait de manière éclatante des heureux au rang desquels ceux de l’opposition hypocrite, infiltrés patentés, qui ne voyaient pas d’un bon œil la montée en flèche, sans cesse grandissante, du charisme de celui qui n’est pas sans rappeler Prométhée enchaîné. 

C’était sans compter avec un homme devenu le premier d’entre tous par la seule force du décret et mu par le seul désir de demeurer, de s’éterniser et de mourir au pouvoir. Un projet funeste qui s’accommode mal de la recherche de l’excellence et qui draine nombre de péchés capitaux au rang desquels : corruption, népotisme, tribalisme, incompétence, arrogance, mépris de la loi, assassinats et crimes d’Etat, pour ne citer que ceux-là.

 Quelle considération un citoyen devrait-il avoir pour un individu qui a du mal à intégrer qu’être chef de l’Etat c’est être en permanence au service de la nation ? Or il n’échappe à personne que le spectacle que Paul Biya nous a toujours offert et maintenant plus fort que jamais c’est l’usage abusive de la photo d’un trentenaire     – pourtant il a officiellement 92 ans – qui est son mode de gouvernance. Aujourd’hui on en est arrivé à subir la surexploitation des ‘’ Très Hautes Instructions ‘’, toutes choses qui expliquent à suffire que le pouvoir est entre les mains d’une bande de jouisseurs n’ayant aucune légitimité, aucun sens de l’Etat, aucun sens de l’honneur.
Dès lors il est aisé de comprendre l’acharnement exercé contre un citoyen déterminé à en finir avec un tel système en menant le seul combat qui vaille pour redresser un pays abîmé, réparer des citoyens divisés, désabusés et fatigués, relever un Etat en lambeaux, et surtout adopter des institutions fortes en lieu et place de celles taillées sur mesure pour la gloire d’un seul homme qui n’hésite pas à violer ses propres lois au gré de ses intérêts, de ses humeurs ou des circonstances.

On l’aime, ou on ne l’aime pas, Maurice Kamto s’est imposé à toutes les consciences : les bonnes comme les mauvaises. Et pour ceux qui doutaient encore de la qualité de son leadership, ils ont pu observer combien il était maître du jeu au cours des sept dernières années, fixant le cap, instaurant les débats suivant une stratégie bien pensée qui a eu l’heur de convoquer la clarification. 

Il a tout subi : les haineux, les tribalistes, les ‘’ juristes du quartier ‘’, les seconds couteaux et les apparatchiks du parti au pouvoir, les opposants ambulants, et de manière indirecte quelques chefs traditionnels bien ciblés... En un mot comme en mille, on ne donnait pas cher de sa peau. 

A l’approche de la présentation des candidatures à l’élection présidentielle du 12 octobre prochain la fébrilité était de mise dans les rangs du grand parti. Nul ne savait par quel bout le digne fils de Baham allait s’y prendre après qu’il les ait tous épuisés autour de la nullité du mandat impératif dans lequel il les a savamment enfermés.

Il rebondit dans un parti avec lequel on l’aurait le moins attendu : le Manidem d’Anicet Ekane. Panique en la demeure !
Il y a un temps pour tout, il y a un temps pour toutes choses sous les cieux. 
Voici venu le temps de la clarification.

Dans la précipitation, tout y passe : un candidat banni du Manidem est exhumé, un ministre fait pirater nuitamment le site internet de son ministère, un conseil électoral qui ne sait plus à quel saint se vouer refile la patate chaude au Conseil Constitutionnel. Et c’est à ce niveau que tout est mis en œuvre pour écarter définitivement le danger Kamto. 

Le monde entier a vécu les grossiers tripatouillages pour sortir le caillou qui gêne du jeu et permettre à un seul individu, au seul Camerounais valeureux d’assouvir son rêve de mourir au pouvoir : Paul Biya.LA HONTE !

C’est tout un enseignement qu’il faut tirer de cette séquence : le résultat de l’élection du 12 octobre est connu d’avance, Paul Biya sera proclamé vainqueur. Il ne peut en être autrement. Dans ces conditions, en quoi est-il nécessaire d’accompagner Paul Biya dans ce projet ?
Un seul mot d’ordre : PAS D’ELECTION

Pour être plus clair, pas d’élection signifierait que tous les candidats se réclamant de la réelle opposition (aujourd’hui 11) et donc du peuple du changement devraient renoncer à leur participation à cette mascarade enlevant ainsi toute légitimité à l’élection de Paul Biya.

Il est constant que quelque soit la candidature, fût-t-elle d’une union de l’opposition enfin retrouvée, qui arriverait en pole position, le régime, fort de sa pratique constante et de ses outils institutionnels, inversera les résultats pour déclarer son champion vainqueur et tourner en dérision une opposition qui ne se serait conscientisée que sur le tard. Le régime a constamment procédé de la sorte, pourquoi changerait-il subitement de logiciel par un effet magique ?

Et attirant l’attention des uns et des autres sur le projet d’escroquerie en cours qui tendrait à organiser une succession décriée, dynastique ou clanique, et qu’il faut stopper net, c’est le lieu d’exposer avec force la manipulation des lois pour créer un poste de vice-président, voie royale pour le gré à gré, ou encore l’application de l’article 128 du code électoral si généreusement rappelé à nos mémoires. Comme quoi on n’est pas si serein qu’on a tendance à le faire croire. Qui vivra verra !
Dans ces conditions pourquoi le peuple du changement devrait-il être associé à cette comédie pour permettre à un homme de mourir au pouvoir et de garantir l’impunité à ses courtisans qui ont pourtant des comptes à rendre au peuple souverrain ?

Il faut faire place nette et le laisser concourir tout seul, peut-être aura-t-il l’aptitude de réaliser qu’il aura triomphé sans gloire pour avoir vaincu sans péril.
Le peuple du changement n’a pas à attendre une quelconque consigne de vote, à rechercher un candidat consensuel qui sera forcément déclaré perdant en bout de course. Laissons Paul Biya y aller tout seul. Arrivé au pouvoir par un décret, il entend le transmettre par le même canal. Ceux qui l’accompagneront dans ce projet s’exposent aux sanctions de l’histoire, tôt ou tard.

Aller à une consultation majeure dans ces conditions, sans avoir soldé les comptes des années de braise, sans avoir pansé les plaies béantes, sans exprimer la volonté de trouver solution aux multiples crises et frustrations, en un mot sans consensus autour de la construction d’une nation et d’un Etat de droit, cela expose le Cameroun à une véritable déflagration dont il mettrait du temps à se relever.
IL EST TEMPS QUE LA PAROLE REVIENNE AU PEUPLE SOUVERAIN.

Il y a un temps pour tout, il y a un temps pour toute chose sous les cieux.
« Quand on défie le Dieu très haut en violant les droits de l’homme, quand on tord la justice dans un procès, le Seigneur ne le voit-il pas ? » Lamentations 3 : 35-36
NO MAKE ERREUR
J’ai dit !
Me YONDO Black

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