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© AFRIKSURSEINE : Ecrivan;Romancier Calvin DJOUARI
- 29 Jul 2025 16:39:29
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PRESIDENTIELLE 2025 AU CAMEROUN : MAURICE KAMTO FACE A SES CHOIX, LES CONSEQUENCES D’UN BOYCOTT :: CAMEROON
La publication des listes officielles des candidats à l’élection présidentielle de 2025 au Cameroun a fait couler beaucoup d’encre. Treize noms y figurent. Treize visages, pour beaucoup familiers de la scène politique, ont été validés par les institutions compétentes. Mais c’est surtout une absence qui fait débat : celle de Maurice Kamto, leader du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC), arrivé deuxième lors de la présidentielle de 2018. Certains y voient la main invisible d’un pouvoir manipulateur. Mais à bien y regarder, il ne s’agit pas tant d’une exclusion politique que d’une conséquence juridique découlant d’une décision volontaire : le boycott des législatives de 2020. Maurice Kamto est un juriste chevronné, un ancien ministre et un intellectuel reconnu.
Il connaissait donc parfaitement les implications de ce choix : en refusant de participer aux élections législatives, son parti s’est placé de lui-même hors du cadre légal permettant une candidature à la présidentielle. Ce n’est pas une surprise, ce n’est pas un piège, c’est une disposition claire de la loi. Il faut le dire avec clarté : on ne peut pas refuser d’entrer dans l’arène électorale à un moment, puis vouloir en être le centre à l’échéance suivante. L’élection présidentielle n’est pas un combat d’émotions, encore moins une tribune pour l’indignation sélective. C’est une affaire de stratégie, de légitimité, de respect du droit. Le Cameroun, pour toutes ses imperfections, avait laissé la porte ouverte en 2020. C’est le MRC qui a choisi de ne pas y entrer.
Un discours qui se victimise au lieu de se renouveler
Il est aujourd’hui curieux de voir certains militants du changement crier à l’exclusion, appeler à la rupture, menacer de chaos ou de désobéissance, alors qu’ils ont eux-mêmes renoncé aux voies légales. Les mêmes qui accusent le régime de tous les maux oublient souvent qu’en politique, les occasions perdues sont rarement récupérables. Et cela soulève une question plus large : pourquoi l’opposition camerounaise peine-t-elle autant à s’unir, à proposer une vision claire, à se projeter au-delà des individus ? Pourquoi tout semble se résumer à un seul homme, comme si l’alternance dépendait uniquement de lui ? Le Cameroun n’est pas en manque d’intelligences ou d’élites. Ce qu’il manque, c’est une culture de responsabilité politique. Kamto, malgré ses qualités, a commis une erreur. Elle est lourde. Mais il faut l’assumer au lieu d’en faire un nouveau chapitre de victimisation politique.
Le droit avant les émotions
Refuser la légalité pour ensuite exiger la légitimité, c’est une contradiction insoutenable. Oui, le pouvoir en place a ses défauts. Oui, le système a souvent fonctionné à sens unique. Mais le respect du processus, aussi imparfait soit-il, est la base de toute démocratie. On ne peut pas prétendre représenter un peuple et refuser d’entrer dans les cadres qui permettent de parler en son nom. Ceux qui choisissent de boycotter les institutions perdent temporairement le droit de les revendiquer.
Une leçon pour l’avenir
Cette présidentielle de 2025 restera comme une élection sous tension, sans doute sans véritable espoir d’alternance. Mais elle aura au moins le mérite de rappeler une vérité essentielle : en politique, chaque choix a des conséquences. Et l’accession au pouvoir ne se fait ni par incantation, ni par pression populaire seule, elle se construit, elle se prépare, elle se mérite. Le Cameroun a besoin de leaders lucides, cohérents, capables d’inspirer sans diviser, de mobiliser sans manipuler, et surtout de respecter les règles du jeu démocratique, même quand elles ne sont pas parfaites. Le peuple, lui, reste en attente. Plus exigeant, plus vigilant. Et de moins en moins dupe.
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