Présidentielle 2025 : le rejet de Kamto est sans base légale selon le Pr Abah Oyono
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Le rejet de la candidature de Maurice Kamto pour l’élection présidentielle de 2025 continue de susciter l’indignation. L’argument principal avancé par ELECAM, à savoir la "pluralité d’investiture", est vivement contesté dans les milieux juridiques. Le professeur Abah Oyono, expert en droit public, affirme que cette notion est totalement absente du code électoral camerounais, et qu’elle constitue une pure invention administrative.

Dans ses déclarations, le Pr Oyono pointe une dérive grave : celle d’une institution électorale qui outrepasse ses prérogatives pour imposer des conditions non prévues par la loi. Selon lui, aucune disposition légale ne permet à ELECAM de rejeter une candidature au motif qu’elle est soutenue par plusieurs partis. Ce silence du texte sur la question rend donc illégale toute interprétation restrictive fondée sur la pluralité d’investiture.

Cette position révèle une crise de légalité électorale profonde au sein du processus démocratique camerounais. L’absence de base juridique dans cette décision remet en cause l’intégrité du scrutin à venir, mais surtout la neutralité supposée des instances en charge du processus électoral. En introduisant une règle inexistante, ELECAM crée un précédent dangereux qui fragilise les principes républicains.

L’invalidation de Kamto sur ces bases est perçue par une large frange de la population comme une manœuvre politique visant à affaiblir l’opposition. Cette perception est renforcée par le fait que d’autres candidatures sont validées sans examen aussi rigoureux, alimentant un sentiment d’injustice institutionnelle.

Alors que le pays se prépare à une échéance électorale majeure, les voix s’élèvent pour exiger une remise à plat du processus. Des juristes, des acteurs de la société civile et des organisations internationales appellent à un respect strict des lois existantes. La crédibilité du processus démocratique repose sur l’impartialité des institutions et sur le respect du droit écrit, non sur des inventions opportunistes.

Face à cette situation, l’urgence est à la clarification juridique, à la transparence électorale et à la responsabilisation des organes de contrôle. Car toute élection dont les règles sont modifiées en cours de route perd automatiquement sa légitimité, et avec elle, la confiance des citoyens dans l’avenir démocratique du Cameroun.

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