Docteure Adjimi Soya Dorine Ingrid : l’éclosion d’une génie, 

Le 22 juillet dernier, dans les amphithéâtres de la Faculté de Médecine de Douala, campus 3, un moment de grâce a illuminé les lieux : Adjimi Soya Dorine Ingrid, désormais Docteure en Médecine, a soutenu brillamment sa thèse, consacrée à un sujet d’une profonde actualité médicale : « Profil des affections respiratoires basses et facteurs associés aux décès à l’hôpital Jamot de Yaoundé ». À l’issue de cette soutenance, elle a obtenu la mention très honorable avec les félicitations du jury, couronnant ainsi un parcours exemplaire. Ce jour-là, l’émotion était non  seulement palpable et  tangible, habitait chaque regard, chaque silence. Pour ceux qui l’ont vue grandir, comme moi, c’était l’aboutissement universitaire ; c’était l’accomplissement d’un destin.

Il y a vingt ans, je quittais le Cameroun. Elle n’était alors qu’une petite fille de quatre ans, qui faisait timidement ses premiers pas dans un jardin d’enfants. Depuis, chaque année a été un chapitre nouveau dans le roman d’une vie consacrée à l’excellence. Studieuse par nature, rigoureuse par conviction, Dorine a traversé avec brio toutes les étapes de sa scolarité, décrochant son baccalauréat dans la section anglophone avant de réussir, avec éclat, le concours d’entrée en médecine. Elle poursuivra ses études en section francophone, naviguant aisément entre les deux langues officielles du Cameroun,  l’anglais et le français,  avec la même aisance que dans sa langue maternelle, le Vuté, héritage d’un parent engagé sur la réussite de ses enfants de façon exemplaire. Dans un pays où les médecins issus de certaines communautés sont encore rares, Dorine représente  une exception brillante, une étoile qui brille avec éclat au firmament du mérite. Première de classe depuis la maternelle, elle n’a jamais eu besoin d’être rappelée à l’ordre pour étudier : l’école était sa passion, son souffle, sa vocation. L’obtention du diplôme de médecine est un beau parchemin, elle est également  le fruit de longues années d’efforts intenses : des nuits blanches, des sacrifices silencieux, des doutes surmontés, et cette résistance mentale qu’on ne forge qu’au feu de l’endurance.

La médecine n’est pas un art dans lequel on triche. C’est une discipline où l’on sait, ou l’on ne sait pas. Et Dorine sait. Sa maîtrise, sa clarté d’élocution, son esprit de synthèse – même dans le temps imparti à la soutenance –  ont émerveillé son auditoire. Cette réussite est aussi celle d’un entourage solide : des parents visionnaires, qui ont cru en leur fille et lui ont offert les conditions de sa réussite ; des encadreurs dévoués, qui ont su transmettre le savoir avec rigueur et passion ; des camarades qui, dans l’échange intellectuel, ont enrichi sa formation. Tous ces artisans silencieux de la réussite méritent, eux aussi, sa  reconnaissance. À travers elle, c’est toute une jeunesse camerounaise qui trouve un modèle, un repère. Elle démontre qu’il est possible de réussir au Cameroun, de se former avec rigueur, et de porter haut les couleurs de son pays,  non pas malgré les conditions locales, mais grâce à elles, lorsqu’elles sont mises à profit avec sérieux et discipline. Aujourd’hui, la petite Adjimi est Docteure. Rien que ces mots suffisent à remplir nos cœurs de joie. Elle est la preuve vivante qu’un encadrement rigoureux, un amour pour le savoir et une éducation solide peuvent sculpter des destins d’exception. Bravo, chère Dorine. Que le Seigneur continue de t’accorder discernement et sagesse dans la pratique de ton noble métier. Puisses-tu être un phare pour les générations futures, une gardienne bienveillante de la vie, une ambassadrice de l’excellence camerounaise.

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