Entreprises publiques : Des sources budgétivores pour l’État
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Selon un rapport technique du Fmi publié au mois de mai dernier, l’endettement d’une trentaine de ces structures au Cameroun représentait 15% de son Pib, en 2019.

Les entreprises publiques constituent des sources majeures de risques budgétaires au Cameroun. L’information est révélée par le Rapport technique (mai 2021) du Fonds monétaire international (Fmi). Élaboré par le département des Finances publiques de cette institution de Bretton Woods, ledit rapport est intitulé « Cameroun : renforcer la surveillance, la gouvernance et la maîtrise des risques budgétaires dans la gestion des entreprises publiques ».

Selon ses données, l’endettement de 38 entreprises publiques (dont l’identité n’a pas été dévoilée) au Cameroun, représentait, à la fin de 2019, 15% de son Produit intérieur brut (PIB). Ce pourcentage équivaut à 2% du Pib en dettes fiscales et 4% du Pib en dettes rétrocédées par l’État. S’il existe des facteurs conjoncturels pour expliquer ce manque de résultats, (concurrence, pandémie, crise dans certaines régions), ils ne peuvent expliquer tous les problèmes rencontrés dans la gestion des entreprises publiques au Cameroun. La Société nationale du raffinage (SONARA) ; la Cameroon National Railway (CAMRAIL) ; Cameroon Developpment Corporation (CDC) ; les Cimenteries du Cameroun (CICAM) ; Société nationale du transport de l’électricité (SONATREL) et Cameroon Postal Service (CAMPOST), les six dernières années, ont présenté un risque global élevé. S’agit du cas de SONARA, pour ne prendre que cet exemple, suite à l’incendie dont a été victime cette structure, elle n’a pas pu restituer les 31 milliards Fcfa d’une échéance de remboursement d’un prêt que l’État lui avait rétrocédé et dont il assurait le paiement vis-à-vis des prêteurs.

Le suivi des entreprises publiques et l’analyse des risques budgétaires y associés ne sont pas effectués de manières exhaustives et cohérentes pour plusieurs raisons. Le périmètre du portefeuille de l’État et le suivi de ces structures publiques, indique le rapport, ne sont pas complets. En outre, l’absence d’un répertoire unique et exhaustif ainsi qu’une remontée régulière de l’information amènent à une augmentation des facteurs de risque et leur impact sur la situation financière de l’État.

Par ailleurs, les opérations entre l’État et les entreprises publiques bien que multiples, ne sont pas bien identifiées, ni publiées, et sont suivies d’une manière fragmentée. À la fin 2019, la situation financière de neuf entreprises publiques parmi les 38 analysées présente des capitaux propres négatifs, et 16 d’entre elles présentent des pertes sur au moins deux ans pendant la période de 2017-2019. Il est donc urgent, indique le Fmi, d’entreprendre pour ces entreprises des analyses de risques appropriées pour définir les actions à mener.

Il faut tout de même le signaler, depuis 2017, les pouvoirs publics ont mis en œuvre certaines mesures pour améliorer la surveillance et la gouvernance des entreprises publiques. La mayonnaise tarde à prendre. Il s’agit d’une plateforme mise en place au sein du ministère des Finances pour l’échange des informations sur les entreprises publiques. Au fil du temps, indique le rapport, des efforts des pouvoirs publics vont croissants, notamment avec l’élaboration d’un rapport annuel de la Commission technique de réhabilitation des entreprises publiques (deuxième édition en 2020 portant sur les résultats de l’année 2019) et la production en 2020 sous la coordination de la direction générale du budget, d’un premier rapport sur l’état du portefeuille de l’État

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