Nécrologie : Claude Zoundja est mort
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L’ancien président de la belle époque de Diamant de Yaoundé reconverti pasteur est décédé hier matin à Yaoundé.

Un grand promoteur du football camerounais est parti. La mort a encore frappé. Et cette fois-ci, c’est Claude Ndzoundja, l’ancien président de Diamant club de Yaoundé. L’homme qui a apporté une certaine révolution dans le football camerounais à la fin des années 80. C’est ce chef d’entreprise qui a inauguré le système de salaire aux joueurs de notre championnat camerounais, avec des salaires allant jusqu'à 500.000 FCFA pour ses joueurs.

Il avait réussi à faire de l’effectif de Diamand de Yaoundé, une constellation de stars du football camerounais. On peut citer à la pelle André kana Biyick, Emile Mbouh, Benjamin Massing, l’avant-centre Nkono, le gardien de buts Moubang Karim et bien d’autres grands noms du football camerounais, avec pour entraîneur Michel Kaham, revenu au pays. C’est Diamant de Yaoundé qui était l’équipe la plus fournisseuse de joueurs à l’équipe nationale, jusqu’en 1990. Et avec cette Dream team, Diamant disputait les sommets des compétitions au Cameroun.

« Tous ces joueurs le méritaient. C’était des porteurs de valeur. Je vous donne un exemple. Quand j’ai fait monter Diamant en première division, chaque joueur a touché comme prime, une somme de 5 millions de FCfa. Vous pouvez le vérifier, ils sont encore vivants. Et tout cet argent sortait de ma poche. J’adore le football. C’est pour cette raison que j’y ai mis de mon argent », confiait-il dans nos colonnes en 2015 dans une interview. Et il précisait : « Tous les joueurs de Diamant avaient un salaire à la fin du mois. Les meilleurs joueurs du Cameroun étaient donc obligés de venir au Diamant pour avoir les meilleurs salaires et les meilleures conditions de travail. En Coupe du Monde 90 par exemple, j’avais six joueurs dans l’équipe camerounaise et qui étaient presque tous titulaires. Je peux citer Kana, Mbouh, Massing, Kana, etc… C’est pour dire que j’avais une vision que les footballeurs appréciaient ».

Avec Diamant de Yaoundé, il a pu construire un palmarès élogieux en peu de temps. Deux fois finalistes de la coupe du Cameroun (1987,1989) chaque fois battu par tonnerre de Yaoundé. Demi-finaliste de la Coupe d'Afrique des vainqueurs de coupe (1988) éliminé par le CA Bizerte de Tunisie et vice-champion du Cameroun1991. Il se dit que c’est ce dernier revers de 1991 qui l’a sorti du football. « Alors que le championnat national de cette année-là est à dernière journée, le club de Yaoundé se déplaçait à Douala pour affronter Caïman. Diamant avait besoin que du point du nul pour être sacré champion. De son côté Caïman devait impérativement gagner pour se maintenir en première division. À la 90 ème minute, Diamant tenait son sésame jusqu'à ce fameux corner inscrit directement par Baudelaire Elessa aux ultimes secondes du match qui permit au club d'Akwa d'assurer son maintien. Diamant perdit le titre de champion du Cameroun au détriment de Canon de Yaoundé. Claude Ndzoundja n'ayant pas supporté annonça sa démission », indique une source.

Mort dans l’anonymat

Il s’était alors reconverti à une autre vie après le football : celle de pasteur. « Avec tout ce que j’ai eu comme conséquences : la méchanceté féroce des gens, l’ingratitude, etc… N’eût été ma croyance en Dieu, aujourd’hui, je ne serais plus rien. Mais grâce à Dieu, et grâce aux investissements qu’il m’a inspirés à l’époque, j’ai encore beaucoup de réserves », disait-il. Il est mort dans l’anonymat à son domicile situé au carrefour Scalom.

« Il a subi une opération à l’hôpital général, il y a cinq ou six jours. On l’a ramené à la maison ; le temps de récupérer, il est parti », nous a indiqué Angibeau Nguidjol, son fils adoptif, lui-même ancien joueur de Diamant de Yaoundé et Lion Indomptable. Avant de témoigner : « Je garde de lui un souvenir de quelqu’un d’aimant, de bon, de correct. Il m’a inculqué certains principes de la vie. Je pense avoir été bien éduqué par lui. J’ai eu la chance de l’avoir connu. Je ne sais pas si je pourrais transmettre tout ce qu’il m’a donné à mes enfants. Je lui disais souvent, ce que tu as fait pour moi avec ta femme, je ne sais pas si je serai capable de vous le rendre un jour. Et il riait. C’est dommage ! ».

Claude Ndzoundja avant sa mort vivait très réservé du fait des frustrations subies. « Avec tout ce qu’il a pu faire pour les gens, tous se sont détournés. C’est quelqu’un qui a passé toute sa vie à aider les gens. Il y a des gens même qui lui ont signé des chèques et qui n’étaient pas capables de venir lui dire bonjour, alors qu’ils gagnent de l’argent. On en parlait souvent. Je crois être le seul resté fidèle jusqu’à sa mort, pendant les moments difficiles », se désole Angibeau Nguidjol. C’est un monument qui est tombé. Salut l’artiste !

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