Présumé coupable: Prisonniers politiques et Système politique à Yaoundé
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Les prisonniers politiques reconnus et défendus par notre organisation sont toujours présentés par la propagande et les théories du complot du régime de Yaoundé comme des «pommes pourries» autonomes qui viennent de nulle part pour compromettre la foi dans les institutions voulues républicaines dont nous aurions réellement besoin. À cet égard, le fait que tous nos prisonniers politiques soient tous de hauts fonctionnaires appartenant à la noblesse d'État ne joue aucun rôle ici. Ils sont simplement présentés par une campagne systématique de désinformation, comme des "prévaricateurs de la fortune publique" qui méritent leur sort croupissant dans les camps de concentration du régime de Yaoundé infectés depuis peu de Covid.

Alors, pourquoi nous en soucions-nous?

Nous nous en soucions parce que nous faisons campagne pour fournir un cadre et un langage afin de lever définitivement le voile de l'ignorance pour expliquer qu'il ne s'agit pas d'un problème de personnes mais d'un problème de système. Car il y a véritablement un problème de contexte épistémologique lorsque vous avez l’équivalent de tout un gouvernement en prison.

Aussi, pour comprendre ce point de vue épistémologique, nous prenons bien le soin de l’expliquer parce qu’au fond il s'agit également d'une question anthropologique portant sur l'authenticité et qui vient à contrario renforcer les différents traits pathologiques et préjugés implicites puis tous les stéréotypes faisant souvent état d’un manque criant de standards et de professionnalisme chez les Africains. En pratique, il s’agit de comprendre comment les relations politiques et économiques génèrent un contexte politique et des subjectivités pouvant produire des résultats tels que les prisonniers politiques que nous défendons.

Tout cela pour dire et redire que ces gens ne viennent pas de nulle part, mais sont créés par le régime de Yaoundé et son système de gouvernance.

D'ailleurs, en tant que propagandiste en chef du régime camerounais, le professeur Jacques Fame N'dongo secrétaire chargé de la communication du parti-État RDPC reconnaît que nous sommes tous des «créatures» du “Nnôm Ngui” (le Chef des Chefs) et que c'est la seule perspective qui prévaut et devrait prévaloir à jamais. Car les autres points de vue ne le sont pas et n’existent d’ailleurs pas, parce qu’ils ne sont pas autorisés.

Doit donc prévaloir uniquement une batterie de théories du complot pour détourner en permanence l'attention des échecs monumentaux du système politique de Paul Biya, et dans ce processus, créer des tribus de vrais Camerounais opposés ou à opposer aux faux et aux traîtres, généralement le long des réseaux clientélistes et patrimoniaux privatisés qui composent le sérail du régime en place.

En conséquence, nous nous en soucions aussi parce que la discrimination légalisée de la part d'un appareil essentiellement répressif et ethnofasciste ne peut pas ou plus durer, sans entraîner un indispensable examen indépendant, notamment sur la culture bureaucratique du régime de Yaoundé, ses politiques prédatrices et les fautes de gestions répertoriées sur le plan professionnel.

Ainsi donc, pour être honnête, nous sommes ici face à un problème systémique car le président est responsable du leadership, du standard d'évaluation et du professionnalisme de la bureaucratie camerounaise.

Les prisonniers politiques sont en ce sens un symptôme de notre époque et nos protestations contre leur incarcération illégale ne sont pas simplement des formes de masturbation politique qui ne peuvent que conduire à plus de violence. Les tentatives d'aider les autres, de rectifier les torts ou de créer des changements ne sont pas simplement narcissiques, égoïstes et délirantes.

Le CL2P possède les connaissances, l'expertise et les faits historiques qui ne peuvent être simplement écartés par la propagande de la dictature sans se soucier des conséquences parfois irréversibles sur les victimes. Essentiellement, les effets cumulatifs de 38 années de vie et de famille ruinées, la fuite des cerveaux qui en résulte pour les camerounais talentueux qui refusent d'être soumis à ce type d'oppression ethnofasciste; condamnant le pays à vivre dans un état de crise permanente et sous perfusion constante de donateurs internationaux; puis le cercle vicieux des cycles de misères à répétition sans issue de sortie.

En résumé, nous ne pouvons plus laisser les théories du complot saper la conviction solidement ancrée et prouvée selon laquelle nous avons besoin d’institutions fortes et non d’hommes forts.

Le Comité de Libération des Prisonniers Politiques – CL2P

http://www.cl2p.org 

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