Aminatou Ahidjo attaque Kamto et défend le RDPC, malgré l’exil non résolu de son père au Sénégal
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La scène politique camerounaise s’est de nouveau enflammée ce week-end après des propos virulents tenus par Aminatou Ahidjo, fille cadette de l’ancien président Ahmadou Ahidjo, premier chef d’État du Cameroun indépendant. Dans une déclaration publique, elle a critiqué avec fermeté Maurice Kamto, président du MRC (Mouvement pour la Renaissance du Cameroun), qu’elle accuse d’illusionnisme politique.

« J'entends que le MRC a déjà des élus. C’est une moquerie ou quoi ? Kamto se moque de lui-même », a-t-elle lancé. Selon elle, le MRC ne pourra se défaire des conséquences de son boycott électoral de 2020 que bien après 2025, quelle que soit sa stratégie actuelle. « Les lois ne sont pas des loisirs », a-t-elle ajouté, dans un ton tranchant.

Cette sortie soulève une forte contradiction : Aminatou Ahidjo, membre du RDPC, le parti au pouvoir, reste loyale à la formation politique dirigée par Paul Biya le même régime qui empêche depuis plus de 30 ans le rapatriement des restes de son propre père, mort en exil au Sénégal. Ce paradoxe n’échappe pas à l’opinion publique, notamment dans le nord du pays où la mémoire d’Ahmadou Ahidjo reste vivace.

Concernant la tournée européenne de Maurice Kamto, Aminatou Ahidjo estime qu’elle ne changera rien : « Il peut se balader comme un pèlerin dans le monde entier, mais c’est dans les institutions camerounaises que tout se décide. » Elle suggère que ces déplacements visent davantage à justifier l'appel aux dons qu’à produire un réel impact politique.

Pour Aminatou, la légitimité politique passe par une présence effective dans les rouages de l’État. En boycottant les élections, le MRC se serait lui-même exclu du jeu démocratique. Mais cette position reflète aussi un débat plus profond sur la nature du pouvoir au Cameroun, et sur la capacité réelle des institutions à représenter les citoyens.

Entre mémoire familiale non soldée, contradictions politiques et rivalités idéologiques, le duel verbal entre Aminatou Ahidjo et Maurice Kamto illustre les fractures persistantes d’un système politique camerounais où passé et présent s’entrechoquent.

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