Opportunisme : Kamto pour une militarisation étrangère au NOSO
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Le leader du MRC, sans un mot sur les atrocités commises par les séparatistes, appelle à une "action internationale" et, surtout, à la France. En réaction, Jacques Fame Ndongo, le secrétaire à la communication du Rdpc argue que le chef de l'État œuvre pour le retour de la paix au Nord-Ouest et au Sud-Ouest.

« M. Kamto pond… un nouveau mensonge. » Réaction de Jacques Fame Ndongo rendue publique le 26 juin 2020. Le secrétaire à la communication et membre du bureau politique du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc) ridiculise une fois de plus le patron du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC). Fidèle à sa logique « nihiliste », dans un nouveau « canular », l’opposant au régime de Yaoundé peint les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest comme « une zone apocalyptique ».

Une grande puissance, en l’occurrence la France, serait sollicitée par le « tireur de pénalty » pour la saisine du Conseil de sécurité de l’ONU. « M. Kamto aurait besoin de ce coup, de pouce hypothétique, voire fugace ou centrifuge, pour marquer le but décisif et mettre ainsi fin à un match qui se déroule dans les nuages de son imagination en quenouille », explique le Pr Jacques Fame Ndongo.

À travers son secrétaire national à la communication, le Rdpc rappelle que le président Paul Biya œuvre méthodiquement au retour progressif de la paix dans cette zone ulcérée par les actes ignobles que commettent des hors-la-loi et que jugulent, avec professionnalisme, les forces de défense et de sécurité tout en respectant les droits de l’Homme. En outre, le chef de l’État met tout en œuvre pour la réinsertion socio-économique des ex-combattants « amazoniens ».

Plusieurs ont, du reste, pris une part active au Grand dialogue national du 30 septembre au 4 octobre 2019. Fame Ndongo cite plusieurs autres mesures prises par les pouvoirs publics pour ramener un climat de paix dans la zone anglophone, principalement : l’arrimage harmonieux du système judiciaire aux normes juridiques et juridictionnelles, la mise sur pied d’une « décentralisation accélérée et efficiente » en vue d’optimiser la démocratie régionale et locale, la consolidation du bilinguisme, du multiculturalisme et des deux sous-systèmes éducatifs d’essence anglophone ou francophone.

Politique fiction

En clair, conclut Fame Ndongo, pour qui le MRC est confiné dans… son manuel de politique fiction et de droit imaginaire, « Les allégations de M. Kamto sur le Nord-Ouest et le Sud-Ouest relèvent de la fantasmagorie et font fi de l’évolution positive de la situation sécuritaire, économique et sociale dans ces deux régions. » Jacques Fame Ndongo n’est d’ailleurs pas le seul à remonter les bretelles au leader du MRC. Le politologue Mathias Eric Owona Nguini en parle aussi. « Un leader sérieux et patriotique qui en plus prétend incarner la renaissance ne peut en appeler à une intervention musclée d’une ancienne puissance dans son pays. » Sur l’une des plateformes numériques ayant relayé les propos surréalistes de Maurice Kamto, un internaute, Mohamadou Laminou questionne : « Président hélu, as-tu un jour demandé aux Ambaboys d’arrêter d’enterrer les gens vivants, de couper leurs têtes, d’arrêter de frapper ou tuer les enfants et les enseignants qui ont décidé d’aller à l’école ? C’est quoi cette hypocrisie ?».

L'opposant Maurice Kamto a fait une nouvelle déclaration le 25 juin 2020 au sujet de la lutte armée dans les régions anglophones du Cameroun. Le leader du MRC a sollicité l'aide d’une puissance européenne pour la saisine du Conseil de sécurité des Nations Unies face à la situation préoccupante. « L’action internationale est impérieuse face à l’inhumanité en cours au Cameroun anglophone où, à l’instar de Ngarbuh, des enfants sont impunément assassinés ou victimes d’autres atrocités. Que ne peut la France au Conseil de sécurité pour mettre un terme à cette tragédie ?», s’est-il exprimé.

Survie politique

Pour de nombreux analystes politiques, Maurice Kamto joue sa survie politique, même si le pari reste difficile à tenir. Le leader du MRC n’a de cesse crier au hold-up électoral depuis son échec à la présidentielle de 2018. Il paye cher également le boycott des législatives et municipales du 9 février 2020. Le parti et ses dirigeants se nourrissent donc uniquement de l’agitation politique. Le 27 mars 2020, Maurice Kamto a donné 7 jours au chef de l’État Paul Biya, pour dévoiler un véritable plan de riposte contre la pandémie du Covid-19. Le 3 avril, il a constaté la défaillance du président de la République.

Le 1er juin, il a de nouveau appelé à la mobilisation générale et à la vigilance du peuple du changement, prétextant qu’une succession de gré à gré se préparait à la tête de l’Etat. À chaque fois, le natif de Bafoussam, ancien ministre délégué auprès du ministre de la Justice, de 2004 à 2011, s’est vu reprendre par le ministre d’État, ministre de l’Enseignement supérieur, Jacques Fame Ndongo. Exacerbés par les dérapages de leur leader, des militants du MRC démissionnent en masse. Les derniers cas en date étant les départs de 43 militants de la ville de Bengbis (Sud). Ils ont claqué la porte pour rejoindre les rangs du Mouvement populaire pour le dialogue et la réconciliation (MPDR) créé le 27 mai 2020.

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