Le commerce des décoctions tient bon devant les hôpitaux
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Issus de la pharmacopée locale, tisanes et autres breuvages supposés être des antidotes au coronavirus se vendent aux perrons des formations sanitaires.

Découvrir en chair et en os quelques héros de la pharmacopée traditionnelle, entendre leurs mots, acheter des flacons de tisanes anti- Covid-19. Rien qu’à l’entrée de l’Hôpital central de Yaoundé, charlatans et tradipraticiens anonymes se disputent l’affiche et tournent désormais, pour certains, devant d’autres formations sanitaires de Yaoundé. Dans un contexte où rien n’est assez risqué pour se soigner ou prévenir le coronavirus, beaucoup ont senti le filon. «Il y a une forte demande à satisfaire», justifie «Professor Johnson».

Originaire de la région du Nord-Ouest du Cameroun. L’homme se dit conscient de son potentiel. «Je soigne le corona et les gens le savent», assure-t-il en guise d’argument de promotion de son produit. «Préparée avec des plantes de qualité et un dosage adéquat, ma tisane a bon gout», vante-t-il ce 30 mai 2020. Vu la gravité de la situation, le natif de Mankon (département de la Mazam) a choisi de rester dans une gamme de prix réduits, n’excédant pas 1500FCFA le litre.

Pas cher…

Venu de l’Est-Cameroun, «Général Corona» a opté pour la même stratégie. Dans un sac porté en bandoulière, il confère une caution de qualité à son produit, tiré, d’après lui, des confins de la forêt de Moloundou. «C’est bon! C’est contre la maladie coronavirus. Je ne vends pas cher. Parfois, je fournis gratuitement à quelques personnes», allègue-t-il joyeusement. Quelques témoignages lui taillent d’ailleurs une jolie notoriété ici à l’Hôpital central de Yaoundé. Il se raconte qu’il a «tiré de la mort et en deux doses, prises en deux jours» un sportif. Cette performance le galvanise pour opérer sur plusieurs marchés: «Hôpital général, je suis làbas avec mon produit. Stade militaire aussi».

Au parfum des chiffres inquiétants des cas confirmés de Covid-19 au Cameroun, «Général Corona» s’attache à remodeler chaque jour son business, mettant à contribution une discrète équipe publicitaire. «Les gens ne croient pas en ce que nous, les tradipraticiens, faisons. Ce sont les garde-malades que nous approchons, même si le malade luimême est couché à l’intérieur de l’hôpital», avoue-t-il. Avec son breuvage baptisé «Dernière chance», Amadou est aussi dans le coup.

Sous le manteau, il vend son remède contre le coronavirus devant l’HCY depuis un mois. Mais déjà, il affiche deux ambitions très concrètes. La première: «produire plus, parce que la maladie tue déjà beaucoup de personnes ». La seconde: «rencontrer Mgr Kleda pour un partenariat». Reste que dans ce tableau tenu par des certitudes difficilement vérifiables, la Covid-19 circule toujours.

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