Un étudiant froidement abattu à Bafoussam: La réaction amère de l'ONG Mandela Center International
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Mandela Center International, ONG internationale à Statut Consultatif Spécial auprès des Nations Unies, porte : A l’attention de la communauté nationale et internationale :

1. Que dans l’après-midi du 09 mai 2020, le jeune Cyrille EPANGA, âgé d'une vingtaine d'années, étudiant en pharmacie et dont sa sortie était programmée au mois de Juillet 2020, et conducteur de moto à ses heures libres, se livrait aux jeux de cartes avec ses camarades au lieu dit Abattoir, dans l’arrondissement de Bafoussam 1er, lorsque les gendarmes sont arrivés sur les lieux ;

2. Que sans sommation aucune, l’adjudant-chef MEZOU Marie Claudette, commandant de la brigade de Ndiengdam, a abattu, à bout portant, le jeune homme d’une balle dans la tête ;

3. Qu’il s’en est suivi des scènes d’émeutes dans la ville de Bafoussam ayant abouti à d’importants dégâts matériels dont la mise hors usage de deux véhicules de la gendarmerie nationale, assortie d’une tentative repoussée d’incendie de la brigade de gendarmerie de Ndiengdam;

4. Que la médaillée du mérite de la Force publique, en mai 2017, dans l’arrondissement de Nkong-Ni, qui se fait appeler « commandant 50 000 FCFA », est réputée pour ses écarts de conduite et ses abus de pouvoir, en raison de ses multiples arnaques sur les populations ;

5. Que l’adjudant-chef MEZOU Marie Claudette trimballe une triste réputation au sein de la gendarmerie pour avoir eu à soutirer une carte consulaire et un iPhone 4 appartenant au médecin colonel BAUH MUTEBA KEBEYA, ancien médecin de l'ex-président zaïrois, MUBUTU SESESEKO, lors de son incarcération à la prison centrale de Bafoussam en 2015 pour immigration clandestine ;

6. Que ce crime constitue le deuxième du genre perpétré par des Sous-officiers de la gendarmerie (commandant de brigade) sur des civils en l'espace de 72h dans la région de l’Ouest du Cameroun;

7. Qu’il s’agit là d’une exécution extrajudiciaire, sommaire ou arbitraire au sens du droit international des droits de l’homme;

8. Que le droit à la vie est le premier et le plus fondamental de tous les droits de l'homme, et est protégé par plusieurs traités internationaux, notamment : La Déclaration universelle des droits de l’homme (1948), le Pacte international relatif aux droits civils et politiques (1966), les Conventions de Genève (1949), la Convention européenne des droits de l’homme (1950), la Convention américaine relative aux droits de l’Homme (1969), la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples (1981) ;

9. Qu’il s’agit de graves violations des droits humains au sens de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme de 1946, du Pacte International relatif aux Droits Civils et Politiques de 1966, la Charte Africaine sur les Droits de l'Homme et des Peuples de 1981, tous dûment ratifiés par le Cameroun;

10. Que selon le droit international des droits de l’homme, l’État camerounais a l’obligation de respecter et de faire respecter le droit à la vie : « Tout individu a droit à la vie, à la liberté et à la sûreté de sa personne » (Déclaration universelle des droits de l'homme); « Le droit à la vie est inhérent à la personne humaine.
Ce droit doit être protégé par la loi. Nul ne peut être arbitrairement privé de la vie » (Pacte international relatif aux droits civils et politiques);

11. Que selon le droit international des droits de l’homme, le Gouvernement camerounais a l’obligation absolue d’empêcher l’exécution extrajudiciaire de personnes civiles, y compris de criminels présumés, que ce soit par la police ou d’autres forces de sécurité, de faire appel à ses forces de sécurité pour veiller, dans la mesure du possible, à ce que la population ne soit pas assassinée par ses agents, d’ouvrir une enquête sur les responsables d’exécutions illégales et les traduire en justice;

12. Que la responsabilité de tous ces faits est ainsi CLAIREMENT attribuée à l’Etat camerounais en vertu du droit international, au terme des articles 4 et suivants d’une résolution 56/83 de l’Assemblée générale en date du 12 décembre 2001 sur la responsabilité de l’Etat pour FAIT INTERNATIONALEMENT ILLICITE.

EU ÉGARD À TOUT CE QUI PRÉCÈDE, MANDELA CENTER INTERNATIONAL :

1. Exige, avec fermeté, l’interpellation immédiate de l’adjudant-chef MEZOU Marie Claudette et sa mise à la disposition de la justice;

2. Rappelle, avec détermination, aux autorités camerounaises qu’elles ont l’obligation absolue d’ordonner l’ouverture immédiate d’une enquête aux fins de déterminer les responsabilités et punir sévèrement les auteurs de cet acte criminel;

3. Recommande, avec insistance, au Gouvernement camerounais de continuer à prendre toutes les dispositions nécessaires aux fins de renforcer les capacités de ses
agents, forces de sécurité et de défense, dans le domaine des droits de l’homme.

Fait à Yaoundé, le 10 mai 2020

Le Secrétaire Exécutif Permanent
Jean Claude Fogno

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