Transport urbain : Le masque en déroute
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Malgré l’insistance sur le port du cache-nez, chauffeurs et passagers de Yaoundé ont repris les vieilles habitudes.

Lors de la levée de la mesure instruisant trois passagers par taxi le 30 avril dernier, le Premier ministre, Joseph Dion Ngute, a pris la peine de rappeler que le port du masque dans ces transports de masse reste obligatoire. Or, trois jours après la levée de cette mesure, la réalité reste la même : plusieurs passagers tout comme la majorité des transporteurs refusent d’arborer le masque. Dans certains véhicules, un passager sur quatre est couvert.

Dans d’autres, pas une trace de masques. Et quand bien même quelques-uns en ont, ils les baissent au-dessous du menton. « Moi je n’aime d’ailleurs ces affaires. Si j’accroche ça c’est simplement parce que je ne veux pas des problèmes avec le gouvernement », confie un taximan. Plus curieux encore, une dame, le masque sous menton, tente de convaincre celui qui les conduit ne respecte pas cette mesure barrière, tente le convaincre de l’existence du COVID-19, car révèle-t-elle, elle a perdu son oncle des suites cette pandémie. Comment le chauffeur la prendrait-il au sérieux quand elle-même ne montre pas le bon exemple ? Ce qui le préoccupe c’est comment avoir la recette journalière pour le patron puisque, fait-il savoir.

« Le dehors est dur ». C’est la lamentation de tous les conducteurs de ces engins à quatre roues. Pourtant, leur plus grand rêve, depuis que nombre de place a été limité à trois, de voir les choses redevenir normales. Mais là, ils se heurtent à la rareté des clients. Alors que patrons restent exigeants sur le versement journalier de 10.000Fcfa. « Qu’il pleuve ou qu’il neige, mon patron est au courant que désormais on porte quatre personnes dans le taxi. Tout ce qu’il attend le soir c’est ses 10 000 Fcfa de recette journalière, avec le plein du carburant. Il ne veut rien entendre », confie un taximan. Bien que d’autres propriétaires de taxis soient plus souples exigeant moins de 10.000Fcfa, vue la conjoncture, une réalité est évidente : il n’y a pas de clientèle. Aux arrêts taxi du marché Mvog-Mbi, Ekounou ou Mfoundi, les conducteurs se disputent la poignée de clients disponible.

« Comment y aurait-il les gens dans la ville en ce moment ? Plusieurs personnes sont allées se confiner dans leurs villages. En plus, il n’y a pas d’argent. Les gens vont prendre le taxi avec quoi ? », se demande Véronique, qui va à pieds, après avoir terminé ses courses.

La clientèle étant toujours rare jusqu’à lundi dernier, beaucoup attendent la reprise des classes avec impatience, persuadés que les recettes redeviendront plus considérables. Car, comme l’explique Yannick, « les élèves sont la principale source de revenue des taximen ». La réouverture des établissements est projetée pour le 1er juin prochain, ceci à condition qu’il y ait un fléchissement des cas de COVID-19.

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