

-
© Camer.be : Alain Ndanga
- 02 Feb 2020 16:09:00
- |
- 6740
- |
CAMEROUN :: Obsèques de l’enseignant poignardé:: Paul Biya "présent",parents inconsolables,proviseur absent... :: CAMEROON
L’enseignant de Mathématiques tué le 14 janvier dernier, par son élève du Lycée de Nkolbisson de Yaoundé, a été inhumé ce samedi 1er février 2020 à Ndipta III, dans le groupement Bazou-département du Ndé-région de l’Ouest du Cameroun.
Ils sont incapables de dire le moindre mot. Le chagrin étreint les parents de Boris Kevin Njomi Tchakounté. Ils sont inconsolables. Ils vivent les derniers instants avec le corps de leurs fils, étalé dans un cercueil en bois massif. Leurs « génie » tué par son élève, à 2 coups de couteau, au Lycée classique de Nkolbisson de Yaoundé, le 14 janvier 2020, est inhumé ce samedi 1er février 2020 à Ndipta III, dans l’arrondissement de Bazou. La peine et le désespoir se lisent sur le visage meurtri de sa mère. Sa greffe ébouriffée, couvrant sa tête, trahit son dégout de la vie. Telle une coulée de perfusion, les larmes dégoulinent de ses yeux rougis. Des membres de la famille la contrôlent à la loupe, au cas où. Soutenus de part et d’autre, les parents se mettent debout. Ils reçoivent la poignée de main du Sous-préfet de l’arrondissement de Bazou, Mfopou Aliyou. L’autorité administrative vient de lire le message de condoléances de Chantal et de Paul Biya. Le message qui marque la fin de la phase protocolaire de la cérémonie. L’on a l’impression que le couple présidentiel est présent. Un silence de cimetière s'empare du site des obsèques. Le village est en émoi.
Les éléments de la police sont parés. Munis de leurs armes et de leurs équipements de protection, ils surveillent le moindre geste des près de 400 enseignants venus des 4 coins du Cameroun. Les forces de maintien de l'ordre sont éparpillées autour de l’enceinte de l’école primaire publique de Ndipta III, lieu des cérémoniales. D’autres restent dans le camion garé tout près du chapiteau prévu pour la famille et le corps pastoral. A la question de savoir ce qui explique leur présence massive ce jour, le commissaire parle de droit de réserve. Il ne dit plus un seul autre mot. Si oui, repositionner ses troupes par des gestes de la main.
« Il ne pouvait même pas venir », hurlent les enseignants. « Le proviseur est traumatisé », lance le chef de la délégation du Lycée de Nkolbisson, Erick Ndemou. S’agenouillant devant les parents du défunt, en costume noire tailleur, une échappe en tissu traditionnel appelé « Ndop », pleurant à chaudes larmes, « je vous demande pardon, les enseignants et le proviseur de notre lycée vous demandent pardon ». Le père de Kevin le soulève en lui tapotant le dos.
Lycée de Panke Njindoun
Les grands ne pleurent pas. Mais, il a pleuré. Caché dans ses lunettes sombres, Jean Claude Mbwentchou ne résiste pas. Le mouchoir blanc est son compagnon de circonstance. Les différents témoignages qui se succèdent au pupitre, ne laissent personne indifférente. L'ami intime de Boris, Clovis, ses camarades des 56ème et 58ème promotions de l’Ecole normale supérieure de Yaoundé prennent la parole. Des témoignages qui expliquent tout : les circonstances de son décès, les ambitions du défunt et surtout son attachement à Dieu. Tous les yeux sont rouges. Des cris percent les cœurs. La tension monte. Les intervenants trient les mots. «Le décès de Kevin n’est pas vain. C’est une mort sacrificielle. Les choses ne seront plus jamais comme avant », déclare un chef de la délégation des enseignants, qui déplore leurs conditions de travail.
Le Lycée de Panke Njindoun, dans l’arrondissement de Foumbot, département du Noun, est représenté par sa communauté éducative.
Le proviseur, Kouanjou Watat Roger exprime son regret. « Il commence les cours au lendemain de son affectation dans mon lycée, le 9 octobre 2019. La discipline est son maitre-mot. Au passage dans sa classe, le lundi 13 janvier 2020, je trouve des élèves assidus. Boris Kevin en leur laissant les travaux dirigés de Mathématiques, précise qu’il revient le mercredi 15 janvier au prochain cours. Le 14, nous apprenons qu’un élève l’a poignardé au Lycée de Nkolbisson. Son crime est qu'il veut discipliner l'élève. La nouvelle est tombée comme une météorite.
Une nouvelle qui nous a laissés sans voix ». Des propos laudateurs, parfois dramatiques, dont le dessein est de rendre le dernier hommage à Boris Kevin Njomi Tchakounté. Il est inhumé aux environs de 14 heures. Une tombe couverte par une dalle à ciel ouvert, entourée de gerbes de fleurs. Au crépuscule, sa mère et ses sœurs s’y recueillent. Une chose est certaine, Kevin n'enseignera les Mathématiques désormais qu'au ciel.
Lire aussi dans la rubrique SOCIETE
Les + récents
Les Biya en Suisse : 153 Millions d’Euros Dépensés en Suites Présidentielles !
SASSOU NGUESSO A MOSCOU : PRESENCE STRATEGIQUE D’UN BATISSEUR D’ÉTAT
𝑨𝒅𝒆𝒍 𝑲𝑨𝑻𝑻 𝒑𝒓ê𝒕𝒆 à 𝒆𝒏𝒗𝒐û𝒕𝒆𝒓 𝒍𝒆𝒔 𝑺𝒂𝒍𝒐𝒏𝒔 𝑯𝒐𝒄𝒉𝒆 𝒅𝒆 𝑷𝒂𝒓𝒊𝒔 !
LYDOL/ NGANNOU : DEUX DRAMES, DEUX RESPONSABILITES, POUR UNE JURISPRUDENCE MORALE
Grace DECCA à Tours, c’est confirmé !
SOCIETE :: les + lus

26 élèves surpris en train de tourner un film osé à Bafoussam
- 30 April 2015
- /
- 1005388

Brenda biya sème la terreur en boîte de nuit à Yaoundé
- 15 July 2015
- /
- 544356

Menacée de mort par sa famille car elle est lesbienne
- 03 March 2016
- /
- 429725

Oyom-Abang : une femme marche nue à Yaoundé VII
- 09 July 2015
- /
- 382938

LE DéBAT




Afrique : Quel droit à l'image pour les défunts au Cameroun ?
- 17 December 2017
- /
- 197595

Vidéo de la semaine
évènement
