Le torchon brûle entre Grégoire Owona et Nathalie Yamb
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L’activiste camerouno-suisse accuse le ministre du travail et de la sécurité sociale d’avoir une double nationalité.

Ils ne se connaissent pas particulièrement. Mais entre Grégoire Owona et Nathalie Yamb, la guerre est déclarée. A l’origine de la brouille, un commentaire du ministre du Travail et de la Sécurité sociale au sujet de l’expulsion de l’activiste camerouno-suisse du territoire ivoirien le 2 décembre dernier. « Nous sommes loin d’un incident diplomatique, a déclaré Grégoire Owona à un journaliste ivoirien. Nous sommes face à l’application des règles et si cette citoyenne dont nous ne maîtrisons pas spécialement la nationalité a une plainte, elle s’adressera à l’ambassade camerounaise, ce qui n’est pas le cas pour le moment ».

Une sortie mal encaissée par une Nathalie Yamb qui n’a pas hésité à répliquer sur son compte twitter, en laissant sous-entendre que le ministre camerounais du Travail et de la Sécurité Sociale aurait comme elle, une double nationalité. « J’espère que vous maîtrisez très spécialement votre propre nationalité Owona Grégoire ? Parce qu’il me souvient que je vous ai croisé dans la file des passagers ayant un passeport de l’Union européenne lors d’un contrôle aux frontières à l’entrée d’un pays européen », a-t-elle écrit.
Des propos « mensongers » à en croire Grégoire Owona qui, lui aussi, ne s’est pas fait prier pour répondre sur le même réseau social. « Chère Mme Nathalie Yamb, le respect que je vous dois pour vous être intéressée à ce que j'ai dit dans mon interview à Abidjan m'oblige à vous dire la vérité : je suis de nationalité camerounaise et ce n'est pas moi que vous avez vu avec un passeport européen, je ne me rappelle pas vous avoir ni vu ni aperçu. Je n’ai jamais demandé à prendre une autre nationalité. Enfin, lisez bien ce que j’ai dit. Merci », a publié le ministre.

Le film de l’expulsion

Pour mémoire, Nathalie Yamb a été expulsée de Côte d’Ivoire quelques semaines après son intervention contre la « Françafrique », lors du sommet Russie-Afrique à Sotchi. Ce 2 décembre là, la militante du parti d’opposition ivoirien Lider (Liberté et Démocratie pour la République), convoquée à la préfecture avait dû passer la journée sans pouvoir communiquer avec l’extérieur. « Ils l’ont mise dans l’avion pour Zurich avec un changement à Paris. Elle a découvert sa destination à l’aéroport. On a pu lui parler brièvement. On lui reproche une “activité incompatible avec l’intérêt national”, nous a-t-elle dit », a rapporté à l’AFP, le chef de file du Lider, Mamadou Koulibaly, ancien président de l’Assemblée nationale et ancien ministre ivoirien, candidat à la présidentielle du 31 octobre 2020. « On lui dit qu’elle est une étrangère qui fait de la politique en Côte d’Ivoire, qu’elle critique trop les autorités, que c’est un trouble à l’ordre public, a-t-il ajouté. Normalement, il devrait y avoir un procès. Mais ils s’abritent derrière un acte administratif et même si on fait un recours, cela prendra plusieurs mois ».

L’homme voit en l’expulsion de sa camarade, une stratégie du pouvoir pour « fragiliser le Lider » avant l’élection. A Sotchi, fin octobre, Nathalie Yamb avait notamment déclaré : « La France considère toujours le continent africain comme sa propriété. […] Nous voulons sortir du franc CFA. […] Nous voulons le démantèlement des bases militaires françaises qui, sous le couvert d’accords de défense bidons, ne servent qu’à permettre le pillage de nos ressources, l’entretien de rébellions, l’entraînement de terroristes et le maintien de dictateurs à la tête de nos Etats ».

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