Lutte contre la corruption au Cameroun : La morale, grande absente
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Lutte contre la corruption au Cameroun : La morale, grande absente :: CAMEROON

De toutes les pistes d’éradication du fléau, le retour aux bonnes mœurs ne sont pas intégrées dans l’arsenal de méthodes des acteurs.

Au Cameroun, corruption et délits apparentés ont pris une proportion importante depuis quelques années. Le pays a une très mauvaise image en matière de lutte contre la corruption et figure d’ailleurs parmi les pays les plus corrompus au monde, selon le classement annuel de l’ONG Transparency International. Les derniers rapports du Global Financial integrating montrent que le Cameroun a perdu entre 2000 et 2015 près de 6% de son PIB. Dans leurs analyses, uns déplorent que le phénomène se substitue à une vision en termes d’« inégalités » et la disqualifie.

D’autres s’interrogent sur son caractère spécifiquement national. Presque tous s’entendent à dénoncer le caractère généralisé du fléau. À la faveur des journées internationales de lutte contre la corruption et des droits de l’Homme à Yaoundé, les 9 et 10 décembre 2019, le Centre régional africain pour le développement endogène et communautaire (CRADEC) a voulu se démarquer de tous les nombreux questionnements en plaçant sa focale sur le processus de construction collective de la corruption, plus que sur les phénomènes auxquels elle peut renvoyer ou sur les lignages théoriques dont elle serait le résultat.

Retour aux valeurs

Et voilà décliné le sens du dialogue citoyen auquel ont participé plusieurs représentants des institutions publiques, associations de la société civile et partenaires au développement. Thème discuté : « protection de la fortune publique et promotion du développement, la paix et la sécurité ». Pendant les discussions, les participants ne se contentent pas de désigner des actes mais ils exposent surtout les solutions de leur éradication. À en croire Bruno Mvondo (chef traditionnel), l’approche et la crainte des valeurs est un exercice dont il faut restituer le sens. « Remarquons qu’un examen attentif de ces matériaux ne laisse aucun doute sur l’importance de la dimension culturelle dans les phénomènes étudiés », explique le dignitaire.

Pour aller dans le même sens, Jean Mballa Mballa rappelle, en parlant de construction de la corruption, que sa forme et son objet sont des enjeux qui existent avant que des enquêtes, des jugements et des institutions ne les encadrent et leur confèrent une quasi-immanence. Selon le directeur exécutif du CRADEC, « le cortège de notions qui gravite autour d’un récit de la corruption comme facteur explicatif de désordres sociaux et politiques et comme espace de mise en œuvre de mesures de correction, doit au moins être introduit ». « L’introduction d’autres thèmes plus récents (gouvernance, démocratie) mais aussi l’énonciation, ténue, puis répétée et dispersée, de la corruption comme intrinsèque à la pratique sociale mais aussi à l’organisation de la société, cernent peut-être davantage l’enjeu et l’objet », ajoute-t-il.

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