Délestage à Yaoundé : Des étudiants broient du noir à Ayené
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Depuis près de quatre semaines, plus de la moitié de ce quartier est sans énergie électrique.

«Je préfère passer ma journée ailleurs et venir dormir le soir. Ça ne vaut pas la peine de rester là et de s’ennuyer sans rien faire dans un secteur où les populations sont abandonnées », s’indigne Tomi, étudiant. Sa soeur, Ghislaine, envisage même déjà de quitter pendant quelques temps le quartier Ayené, situé dans l’arrondissement de Yaoundé 4e. La raison de ces plaintes est l’absence de l’énergie électrique. En effet, depuis près d’un mois, près de la moitié de la population de Ayené est plongée dans le noir. Tout commence dans la matinée du 31 octobre dernier. A peine sortis de leur sommeil, des habitants sont privés de lumière aux environs de 8h.

« Nous avons pensé que, comme d’habitude, tout allait revenir à la normale dans les minutes ou les heures qui suivraient », avait alors espéré Tomi. Hélas ! Un, deux, trois, quatre jours, sans énergie. Une semaine plus tard, toujours pas de lumière. Trois semaines après, c’est le statu quo. Conséquence : certains étudiants ont quitté le quartier pour élire domicile en famille ou chez les voisins qui sont alimentés. « C’est déplorable que nous soyons en pleine capitale politique et les populations vivent un tel traumatisme ! », regrette Rostand.

Incivisme

Le quartier dans son ensemble a été doté de trois transformateurs répartis en trois blocs. Le premier bloc (le seul encore éclairé), alimente l’Université catholique d’Afrique centrale (Ucac) et les maisons environnantes. Les deux autres alimentent la zone jusqu’ici plongée dans le noir. La cause de ce désagrément est l’explosion du transformateur qui alimente le secteur frontalier à la base aérienne. Après avoir passé pratiquement un mois sans énergie, un des habitants décide de connecter ledit secteur au transformateur du troisième bloc. Patatras ! Le transformateur explose. Informés de la situation, les équipes d’Eneo (entreprise en charge de la distribution de l’énergie électrique au Cameroun) effectuent une descente dans le quartier pour tenter régler la situation. Sur le terrain, ils constatent que moins de cinq maisons sur 10 n’ont pas de compteurs. Et que le piratage du courant, communément appelé « Song Loulou » dans le jargon camerounais, a fait son nid dans tout le quartier.

Abandon

C’est ainsi qu’ils lancent une campagne d’installation des compteurs ; l’initiative étant de doter chaque domicile d’un compteur à raison de 50000 Fcfa. Une somme à payer en deux tranches de 25000 Fcfa chacune. Après cette opération, chacun des ménages doit se procurer un câble conducteur du courant. Lancée la deuxième semaine après la coupure, l’initiative devait prendre fin avec la fixation d’autres transformateurs (lesquels alimentent le secteur), avant de connecter à la lumière les deux secteurs touchés. Selon l’évaluation faite par un de ces agents sur le terrain, tout devait revenir dans l’ordre au plus tard le 21 novembre dernier. Sauf que jusqu’ici, les populations restent plongées dans le noir. Obligées d’aller au lit dès la tombée de la nuit. Du coup, les habitants sont dans tous leurs états. Toutes les petites activités économiques liées à l’électricité et qu’ils menaient se sont arrêtées. Le portail des camerounais de Belgique (Camer.be). Pire, aucun agent d’Eneo n’est plus perceptible dans le quartier depuis près d’une semaine. « Maintenant que nous sommes privés de l’énergie, nous sommes abandonnés », s’offusque une dame. Les populations ne savent plus à quel saint se vouer. « Dites au ministre de l’Eau et de l’Energie que nous souffrons. Et, nous voulons que cette situation s’arrête », interpelle Paul. Un malheur appelant un autre, certains habitants ont déjà commencé à changer les phases du courant, question de se connecter au réseau alimenté. Le risque étant de voir le transformateur du premier bloc exploser à son tour, ou, pire encore que tout le quartier parte en fumée en cas d’incendie ; ceci au regard de la promiscuité qui caractérise les habitations.

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