Cameroun anglophone: Journée ville morte largement respectée à Buea et à Bamenda
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Cameroun anglophone: Journée ville morte largement respectée à Buea et à Bamenda :: CAMEROON

La ville de Buea présente depuis ce matin le visage d’une ville fantôme. Les rues sont pratiquement, désertes et l'activité économique quasi-nulle.

Pour les séparatistes, c'est une façon de couper les régions anglophones, c'est-à-dire Nord-ouest et Sud-ouest du Cameroun, du réseau des autres régions du pays.

Pendant ces périodes pas d'activité que ces derniers appellent courament le "lock down", pas de circulation : les habitants sont appelés à rester chez eux par les groupes armés nés de la crise qui secoue depuis plus de 3 ans le Nord-ouest et le Sud-ouest du Cameroun.

Dans la capitale régionale du Sud ouest, la quasi-totalité des boutiques sont fermées, la circulation est très faible tandis que quelques taxi tournent à vide.Que ce soit à Upper farm, Bongo Square, Molyko, Small Soppo, la ville est apparue comme frappée de torpeur.

"Ce n'est qu'un avertissement ; le faux grand dialogue national organisé par Paul Biya le président de la "Riporblik" (République)"n'est que son dialogue à lui seul avec ses proches, a déclaré Michael Dorjang, opérateur économique de la ville de Buéa. Le but de cette opération est de montrer que nous [la communauté anglophone] avons des droits, que nous sommes autonomes et que nous sommes capables de faire pression, conclu notre source.

À Mamfé, les populations sont restées chez elles. Pratiquement tous les commerces ont été fermés."Je ne suis pas surpris que la ville morte ait été autant suivie. Les forces de sécurité étaient déployées, mais heureusement il n’y a eu aucun acte de violence. Les gens ont bien compris la nécessité d’être unis dans ce combat. Toutes les écoles de Mamfé sont restées fermées ce lundi. Je trouve que le fait que les parents n’aient pas laissé leurs enfants se rendre à l’école est une belle démonstration de solidarité, nous confie un habitant de la ville de Mamfé joint par la rédaction de camer.be

A Bamenda, chef-lieu du Nord-Ouest et épicentre de la contestation séparatiste, "les rues sont occupées par des militaires, peu de gens sont sortis", affirme à camer.be un fonctionnaire de l'administration régionale, sous couvert de l'anonymat. "Les rues sont remplies de militaires, il n'y a aucun civil dans les rues", affirme au téléphone un habitant de Bamenda".

Selon l'ONU, 437 000 personnes ont été déplacéesà cause de la crise anglophone, et plus de 32 000 autres ont fui au Nigeria voisin. Les habitants de cette zone riche en pétrole dénoncent leur marginalisation par le pouvoir francophone de Yaoundé. Les responsables de la contestation, qui a éclaté fin 2016, demandent en majorité un retour au fédéralisme et, pour une minorité, l'indépendance et la proclamation d'un nouvel État, «l'Ambazonie». Après un an de protestation, des séparatistes anglophones ont pris les armes fin 2017 contre Yaoundé, et depuis les combats sont quasi-quotidiens dans la région.

Le "grand dialogue national" s'est tenu du 30 septembre au 4 octobre 2019, au Cameroun pour tenter de mettre un terme au conflit meurtrier entre Yaoundé et des séparatistes anglophones. L'assemblée plénière de ces assises a adopté les recommandation d'une commission «visant à renforcer l'autonomie des collectivités territoriales décentralisées et susceptibles d'apporter des réponses à la crise dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest», dont «l'octroi d'un statut spécial», a lu un rapporteur à la tribune. La teneur exacte de ce statut n'a pas été spécifiée pour l'heure.

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