Bafoussam, Abus :le Sed instruit une enquête à la légion de Gendarmerie
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La procédure diligentée par le Secrétariat d’Etat à la défense fait suite à deux plaintes et des lettres de dénonciations, contre des éléments de la brigade de recherche I de Bafoussam et un greffier.

Le journaliste Guy Modeste Dzudie a été entendu, durant trois heures, à la légion de Gendarmerie de Bafoussam. L’audition qui s’est déroulée le vendredi 30 août 2019, fait suite à deux plaintes déposées par le journaliste au Secrétariat d’Etat à la défense (Sed) puis au Ministère de la justice. Les deux plaintes, déposées le 14 août 2019, ont pour objet : «Violation des droits de la défense, tortures et menaces sur un citoyen». L’audition conduite par un officier en service à la légion de Gendarmerie (Bureau des enquêtes) de Bafoussam ont porté sur la recherche de l’identification des gendarmes incriminés dans l’arrestation «arbitraire» puis les violences commises sur le dénonciateur-plaignant Guy Modeste Dzudie. Aussi, le Secrétariat d’Etat à la défense recherche d’éventuels liens ou des antécédents entre le plaignant et le greffier Iliassou Mewada Amaïla. Dans un deuxième temps, le Sed entend interroger le respect des procédures par le commandant de la brigade des recherches et certains personnels de cette unité.

Des sources proches de l’enquête soutiennent que les auditions du commandant de la brigade de recherche I de Bafoussam et celle du greffier Iliassou sont prévues dans la semaine en cours. Au terme de ces auditions, une confrontation sera organisée afin de filtrer dans les allégations des principaux acteurs. Il s’agira aussi pour la légion de gendarmerie de Bafoussam, indique une source proche de l’enquête, de recueillir les témoignages d’autres témoins de cette affaire qui a connu son apogée le 31 juillet 2019- Dans le même temps, la plainte pour «diffamation et violation du droit à l’image» rédigée après l’interpellation du dénonciateur a été datée du 26 juillet 2019. Des exigences exprimées par la note de transmission diligentée, le 16 août 2019, par le Secrétariat d’Etat à la défense, en charge de la gendarmerie à la légion de Bafoussam. «Les conclusions des différentes auditions seront transmises au Secrétariat d’Etat à la défense et au Commissaire du gouvernement pour la suite de la procédure.» souligne une source proche de la légion de gendarmerie.

Les plaintes déposées au Secrétariat d’Etat à la défense et au Ministère de la justice font suite à des faits qui se déroulent le 30 septembre 2019 à Bafoussam. En rappel, le journaliste Guy Modeste Dzudie a été interpellé par des éléments de la brigade de recherche de Bafoussam I, sans mandat et à la requête «verbale» du nommé Iliassou Mewada, se présentant comme greffier dans les services du Procureur de la République. L’interpellation du journaliste Guy Modeste Dzudie intervient à la suite des dénonciations adressées au délégué départemental des domaines et des affaires foncières de la Mifi ; au Préfet de la Mifi et, au Procureur général près la Cour d’appel de l’Ouest à Bafoussam.

Conduis à la brigade de recherche I de Bafoussam, le journaliste sera maintenu menotté, durant des heures dans une pièce de cette unité. Aux journalistes, aux visiteurs et aux membres du Syndicat national des journalistes du Cameroun (Snjc) venus aux nouvelles, le commandant de la brigade de recherche I de Bafoussam a indiqué que le journaliste avait essayé de s’évader. Une assertion qui contraste avec l’état physique de l’homme qui a, par ailleurs, été rudoyé par les éléments de cette unité de «sécurité».

«Escroquerie foncière»

Les dénonciations signées du nommé Fotso, représentant de la famille «propriétaire» du terrain querellé et du journaliste Guy Modeste Dzudie, accuse le nommé Iliassou Mewada, greffier exerçant dans les services du Procureur de la République, d’avoir conduis des individus se présentant comme des agents du cadastre sur un site appartenant à la famille Nzeukou, en vue de procéder à des relevés topographiques. Des personnes qui, selon les mêmes lettres de dénonciation, auraient menacés le chef de quartier et des voisins de l’espace, qui a été détruis par la suite, par des hommes conduis par le même greffier. Selon le plaignant et les dénonciateurs, le même individu aurait procédé au déguerpissement «forcé» des occupants des cases à polémique. Des faits pour lesquels le principal accusé, le greffier Iliassou Mewada n’a pas voulu donner sa version, malgré les rendez-vous pris à cet effet et nos nombreuses relances (voir Le Messager du 14 août 2019).

L’affaire qui fait des émules dans la ville de Bafoussam porte sur un espace foncier au quartier Famla. En effet, les ayants droit de la famille Nzeukou, installé depuis le début des années 1950, accusent le greffier d’user d’un «titre foncier douteux», dans l’optique de «s’accaparer» d’une parcelle de 254 mètres carrés au quartier Famla. Un espace inclus dans le titre foncier N° 8543/ Mifi, incluse dans le domaine privé de l’Etat, couvrant de nombreux lots dans les quartiers Famla I et II. Pour sa part, le greffier, à l’origine de la polémique présente un titre foncier immatriculé N° 10 347 signé le 17 juin 2004 au bénéfice de la nommée Djilo Pauline. Un document présenté, par le greffier Iliassou Mewada, lors de l’expulsion des habitants des cases qui étaient construites sur le site à polémique par le greffier alors accompagné de personnes non identifiées.

Des sources proches du dossier indiquent que le ministère de la justice, lui aussi, saisi dans le cadre de ses affaires pourraient donner de la voix dans un avenir proche, dans l’optique de démêler les écheveaux dans ces différentes affaires impliquant, au premier plan, l’un des personnels de cette administration. Selon les mêmes sources, les dénonciations et plaintes contre le greffier Iliassou Mewada viennent à la suite d’autres complaintes de natures diverses, mettant souvent en scène les mêmes acteurs dans la région de l’Ouest et la ville de Bafoussam.

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