Rareté des pièces : Vendre de l’argent devient monnaie courante
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En raison de la carence de jetons, beaucoup se sont lancés dans cette activité qui prend de l’ampleur.

A Douala, la transaction tend à se banaliser. C’est le passage obligé pour se faire de la monnaie en cette période de rareté des pièces. Depuis quelques mois, Pierre G., ancien vendeur de cigarettes, a fait du commerce de l’argent son activité principale. « L’idée m’est venue en voyant comment les gens souffraient pour se faire la monnaie dans les stations service. Il m’est arrivé moi-même d’y aller changer de gros billets », raconte-t-il.

Pour faire fleurir son affaire, il s’est installé quelque part à Bonanjo, en face d’un lieu où se trouvent plusieurs restaurants courus. « Pour un billet de 10 000 F, je prélève 100 F. Pour 5000 F, je prélève 50 F », explique notre source. Une activité qui n’arrange pas les clients, obligés de laisser quelques plumes. « Je suis allé manger dans un restaurant avec un billet de dix mille. En me remettant ma différence, la serveuse a pris 100 F sur la somme qu’elle devait me rembourser. Elle a expliqué qu’elle avait dû dépenser 100 F pour avoir la monnaie. C’est énervant mais parfois on n’a pas le choix », explique Manuel, fonctionnaire.

Dans certaines stations-service, l’activité existe depuis des années. Elle a pris de l’ampleur avec la rareté des pièces de monnaie, le taux passant du simple au double. « A la station, je dépense 200 F pour 10 000 F. J’y vais souvent quand j’ai besoin de faire la monnaie pour prévoir l’argent des beignets des enfants », témoigne Alain, enseignant. Ce « commerce » d’argent s’étend jusqu’aux taximen et autres petits commerçants menant des activités génératrices de pièces de monnaie. L’activité, nullement encadrée, nourrit plutôt bien son homme.

« Cette activité est illégale et par conséquent proscrite. Même à la banque, on n’exige rien de celui qui vient faire la monnaie », souligne Roger Ntoune, inspecteur de banque à la retraite. Heureusement pour les populations, le gouverneur de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (Beac), Abbas Mahamat Tolli, a annoncé en fin de semaine dernière, lors d’une réunion à Douala, que de nouvelles pièces de monnaie avaient été commandées et seraient disponibles d’ici novembre prochain .

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