Présidentielle 2025, Bangangté : la vie chère et le rejet du système Biya en perspective
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Les populations, particulièrement les conducteurs de motos taxis, s’organisent pour barrer la route aux éventuels bourrages des urnes et falsification des procès-verbaux.

Midi vient de passer ce mardi 1er juillet 2025 à Bangangté. Des ouvriers agricoles récoltent des fruits de tomates dans une plantation logée au bord de la rivière  Ngam au quartier Batéla-Matap. A peine avoir bouclé leur tâche, la pluie est menaçante. Ils s’empressent à charger les paniers de tomate dans l’arrière d’un véhicule de marque Toyota. 

En majorité, ces manœuvres s’expriment en « piding-english » (un anglais « camerounisé »). Ce qui laisse présager qu’ils sont des déplacés internes de la crise anglophone. « Ces anglophones sont venus ici fuyant les hostilités. Ils sont nombreux et travailleurs. Mais, ils livrent une concurrence aux autochtones. Ils sont particulièrement sollicités pour les travaux champêtres et les travaux de construction dans les chantiers de construction des bâtiments. Les enfants du village sont au chômage », se plaint Tchatchep, un habitant de Batéla. 

Celui-ci dénonce les conditions de vie, devenues de plus en plus difficiles,  non seulement à cause du flux important des déplacés internes à Bangangté et dans ses environs, mais aussi, à cause de la mal gouvernance perpétrée par le système Biya. « Il est difficile de trouver du  travail. Tout est cher au marché. Les prix des denrées alimentaires comme ceux des produits manufacturés flambent. On paie  un litre d’huile de palme sur le marché de Bangangté à 800 Fcfa. C’est inadmissible. Pourquoi même se plaindre des anglophones ? C’est Paul Biya et sa clique qui sont responsables de nos misères. Cette fois-ci, je suis engagé. 

Je vais surveiller les élections. Il n’y aura ni bourrage des urnes ni falsification des procès-verbaux au niveau des bureaux de vote de l’école publique de Batela », affirme-t-il. Il poursuit en faisant savoir qu’il n’est pas le seul inscrit dans une logique de « défense populaire des votes ». «Batela est un quartier réputé hostile au Rassemblement démocratique du peuple camerounais(Rdpc). Ici, il y a encore les membres de la cellule du Front social-démocrate (Sdf en anglais). Ils sont actifs et sont prêts à s’opposer aux fraudes électorales, comme toujours », explique-t-il. En plus, les affidés de feu Isaac Tchoumba Ngouankeu, l’un des  leaders de l’Union des populations du Cameroun (Upc) et originaire de Batela, sont là, et ligués contre le système Biya.

La négation du bourrage des urnes

Au cœur de la ville de Bangangté, juste derrière la tribune de la place des fêtes, la majorité des conducteurs de motos taxis, ont fait le serment de soutenir le Pr Maurice Kamto, candidat déclaré à la prochaine élection présidentielle d’octobre 2025, et de veiller à la sécurisation des votes. « En 2018, nous avons majoritairement voté pour Maurice Kamto à Bangangté. Mais nous avons été surpris par les résultats proclamés. Il y’aurait eu  bourrage des urnes et falsification des procès-verbaux dans les bureaux de votes fictifs logés dans les chefferies traditionnelles  et les foyers privés. Pour l’élection présidentielle à venir, nous sommes déterminés à barrer la voie à toute fraude. Nous n’avons plus peur. Les élites ne peuvent plus nous intimider. Ils ne peuvent plus nous caporaliser et nous instrumentaliser pour leurs intérêts personnels.  De nombreux jeunes ont pris conscience et sont résolus à défendre leur avenir en promouvant des élections justes et transparentes », soutient un conducteur de moto taxi. Sous anonymat, un militant du Rdpc proche du maire de la commune de Bangangté, Eric Niat, confesse : « En 2018, j’ai bourré les urnes pour le compte du Président Paul Biya à Mandja.»

Il n’est plus prêt à recommencer. A cause des menaces perpétrées par des citoyens qui, spontanément, s’organisent pour contrer les fraudes lors de l’élection présidentielle prévue en octobre 2025. Le fait que Marcel Niat Njifendji, président du Sénat et deuxième personnalité protocolaire de la République, ne freine pas l’ardeur des opposants locaux.   Achille Ngapet, secrétaire de la fédération communale du Mouvement pour la renaissance du Cameroun(Mrc), parti du Pr Maurice Kamto, soutient que toutes les dispositions ont été prises afin que les populations de Bangangté votent pour leur candidat à la présidentielle prochaine et les résultats sortis des urnes soient le reflet de la volontaire populaire.

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