Le bilan de la dernière attaque de Boko Haram passe à huit morts
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Le bilan de la récente attaque menée par la secte islamiste nigériane Boko Haram dans la région camerounaise de l'Extrême-Nord s'est alourdi, passant à huit morts, tous civils, d'après des sources locales concordantes. L'incursion a eu lieu dans la nuit de lundi à mardi à Blaram, une commune de l'arrondissement de Blangoua, frontalière du Nigeria. "Ils étaient plus de 50 combattants qui ont surpris les villageois dans leur sommeil", a confié à Xinhua Abba Madé, un habitant du village.

"Ils se sont divisés en deux : pendant qu'un groupe a pris pour cible une position de l'armée, installée non loin de la localité, un autre s'est dirigé vers le village", a-t-il ajouté.

Les îles du lac Tchad constituent des bases arrières naturelles de Boko Haram. Selon les riverains, les assaillants sont venus massivement en provenance du Nigeria. "Ils sont venus à bord d'une embarcation parce que la localité donne directement sur le lac Tchad. Ils ont tiré des coups de feu qui ont créé une débandade générale. Et c'est dans la foulée que cinq personnes ont trouvé la mort", tandis que deux blessés ont succombé pendant leur évacuation, a précisé M. Madé.

Parmi la dizaine de personnes blessées, une est morte mardi après-midi, d'après des sources sanitaires jointes par Xinhua, portant le dernier bilan en date à huit morts. L'attaque a duré quelques heures et les assaillants ont également pillé des maisons. Les soldats du peloton de Blangoua venus en renfort ont finalement repoussé les ennemis, qui ont su profiter de l'enclavement de la zone constituée de forêts et de marécages.

Au lendemain de l'attaque, des militaires ont procédé toute la journée au ratissage des localités suspectes en vue d'y extirper les djihadistes infiltrés parmi la population. Une vague de riverains ont par ailleurs déserté les localités jugées peu sécurisées pour se mettre à l'abri. Le maire de Blangoua, Mahamat Abdoulkarim, a indiqué que sa municipalité était la cible régulière de Boko Haram, déplorant que la presse n'en parlait pas toujours.

Actif depuis 2014 dans l'Extrême-Nord camerounais, la région la plus touchée du pays, Boko Haram a tué plus de 2.000 personnes. Une accalmie relative avait pu se maintenir depuis juillet dernier. Fin 2018, le président camerounais Paul Biya a créé le Comité national de désarmement, de démobilisation et de réintégration (CNDDR) en vue de superviser et de gérer le désarmement et la réintégration des ex-combattants de Boko Haram, ainsi que des séparatistes armés dans les régions anglophones du pays.

Cependant, le groupe terroriste a multiplié ses attaques ces derniers temps. Le 19 avril dernier, il s'en était pris à un village de l'arrondissement de Mora, faisant 11 morts, dont trois enfants, et incendiant presque toute la localité. Le 12 avril, quatre soldats du Bataillon d'intervention rapide (BIR) de l'armée camerounaise avaient été tués par une bombe artisanale à Gouzda-Vreket dans l'arrondissement de Mayo Moskotapar. Début avril, de violents affrontements avaient opposé des éléments de la Force multinationale mixte à des combattants de Boko Haram à Ardebe. Cinq soldats camerounais avaient ainsi perdu la vie lors de ces combats.

Face à la résurgence de l'insécurité, le gouverneur de l'Extrême-Nord, Midjiyawa Bakari, a appelé à redynamiser les comités de vigilance locaux et à renforcer la collaboration avec les forces de défense et de sécurité.

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