Bruxelles: La diaspora camerounaise interpelle la communauté internationale sur le cas du Cameroun
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Les manifestants se sont retrouvés devant les locaux abritant les bureaux des institutions européennes, emblème historique de l'union européenne pour protester contre la réélection frauduleuse de Paul Biya au Cameroun et la répression qu'il mène dans le pays.

Assis à l'entrée de la station métro Shuman qui mène tout droit à l'entrée du grand bâtiment de la commission européenne, Evina Albert, un étudiant Camerounais fait flotter sur ses épaules le drapeau national, vert, rouge et jaune. Non loin de lui, et plus précisément à la place Schuman, plusieurs fonctionnaires européens et des passants s’agglutinent pour écouter les orateurs du jour. Nombreux sont ceux parmi eux qui n'hésitent pas à prendre des photos et même des vidéos. Il n’est pas encore 14h, heure de la manifestation, mais une cinquantaine de manifestants est déjà là. La police belge est présente. Une manière de rassurer les manifestants.

Plusieurs d'entre les manifestants venus de l'Allemagne, France, Italie etc...portent des messages hostiles au pouvoir de Yaoundé.

Au milieu de la foule, plusieurs d’entre eux, lancent des slogans: «Non au Hold-up électoral au Cameroun!», «Libérez Maurice Kamto, Ekoka, Valsero, Paul Eric Kingué, Célestin Djamen, Michèle Ndoki, tous les militants et sympathisants du MRC (Mouvement pour la Renaissance du Cameroun, Ndlr) emprisonnés au Cameroun ». " Paul Biya, respectez le choix du peuple", " Non à la guerre au Nord-Ouest et au Sud-Ouest" etc.

Les Camerounais se sont donnés rendez-vous sur la place Schuman pour dénoncer la réélection frauduleuse du président au pouvoir depuis 1982, exiger la fin de la guerre dans les régions anglophones du Cameroun et aussi, exiger la libération de tous les manifestants emprisonnés au Cameroun..

La fine pluie de l'après midi dans la capitale des institutions européennes n'a pas freiné l'ardeur des manifestants décidés à en découdre avec le pouvoir "néocolonial de Yaoundé"

«Les Camerounais sont sortis de manière pacifique le 26 janvier dernier. Ils ont été arrêtés et certains d'entre eux ont reçu des balles des forces de l'ordre dans leurs jambes, explique le cinéaste Djiff Djimeli, plus connu au sein de la diaspora camerounaise comme "nouvel ambassadeur par intérim du peuple de la résistance à Berlin. Selon lui, c'est Maurice Kamto qui est le président élu du Cameroun.

Pour Elie Kadji, membre du MRC Belux, " Il est important de savoir ce qui se passe actuellement au Cameroun car, on ne peux pas vivre sous cette dictature en place. Il ajoute qu'il est là pour défendre les valeurs qui dépassent le niveau national[...]Le tribalisme entretenu par le pouvoir en place risquera d'aboutir à une interminable guerre difficile à maîtriser" ajoute t-il.

«La communauté internationale doit prendre ses responsabilités»

La manifestation est devenu une immense ronde autour de ceux qui veulent prendre le microphone raccordé à un appareil de haut décibel. La communauté internationale est régulièrement interpellée.

Guy Fokou quant à lui, par ailleurs, responsable du MRC Belux, «Il faut que les européens prennent leurs responsabilités», Idem pour Henri Djoko le responsable du MRC Région Europe, venu spécialement de Strasbourg. Il ajoute qu'il est venu à Bruxelles et ce, devant les institutions européennes pour exprimer la colère face à l'arrestation des cadres du MRC, les membres de coalition autour de la candidature de Maurice Kamto à l'élection présidentielle d'octobre 2018, plusieurs autres militants et sympathisants.

A l'égard de l'Union européenne et des amis du Cameroun, il a expliqué que "la préoccupation du respect des droits de l'Homme et des libertés publiques ne doit pas être une démarche sélective". Il a enfin exhorté cette institution à afficher "le caractère ferme vis-à-vis du pouvoir de Yaoundé comme il le fait avec d'autres Etats".

Une diaspora camerounaise éveillée

Les Camerounais de la diaspora sont déterminés à faire entendre leurs voix et n’entendent reculer devant rien. Qu’on l’admette ou pas, ils vont crier leur ras-le-bol vis-à-vis du pouvoir "illégitime" de Yaoundé, affirme pour sa part Madame SIKE Ariane, une activiste de la diaspora camerounaise de Belgique. « Nous devons rester en alerte et il faut que l'injustice cesse. Il faut que la guerre entretenue par les autorités camerounaises dans les régions anglophones cesse. C'est le message fort et clair que passons au cours de nos manifestations" a conclu cette dernière.

Le régime en place au Cameroun saura-t-il gérer la colère de la population qui n'est pas prête à baisser les bras si ses aspirations ne sont pas respectées? Quelle pourra être la solution idoine pour mettre fin à cette crise politique qui secoue le Cameroun ? Pourquoi toutes les manifestations de l’opposition camerounaise sont réprimées par les forces de l'ordre ? Pourquoi emprisonner des manifestants non violents ? Pourquoi instaurer un climat de terreur dans les régions anglophones du Cameroun ? Ce sont là des questions auxquelles les autorités de Yaoundé doivent très vite répondre afin d'éviter le pire. La balle est dans leur camp.

Les manifestants ont convenu de la prochaine manifestation qui aura lieu le mois prochain après une séance de travail avec les institutions européennes et organisations internationales.

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