BAFOUSSAM : Des prisonniers de la crise anglophone toujours détenus
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Jugés pour des faits similaires, 14 personnes restent incarcérées à la prison de Bafoussam, tandis que 10 autres sont exclus de la mesure présidentielle.

Sur l’esplanade du camp militaire de Bafoussam, leur joie contraste avec les menottes à leurs poignets. Ils sont 16 prisonniers, bénéficiaires de la mesure présidentielle visant à élargir certains détenus de la crise dite anglophone. Tous incarcérés à la prison centrale de Bafoussam. Ils y ont été soustraits en cette mi-journée pour déférer à l’audience spéciale convoquée ce 14 décembre 2018 au Tribunal militaire de Bafoussam. Séance dont la cour était principalement constituée du magistrat colonel Neih Kometa (président du Tribunal militaire), le commissaire du gouvernement, lieutenant colonel, Mbia Ondoua Aline et la greffière audiencier, lieutenant Wirkom Ophilia.

Les 16 présumés libérés le 14 décembre 2018 étaient poursuivis pour financement du terrorisme, complicité de terrorisme, pratiques de sorcellerie et tentative de corruption. Chacun a son histoire, même si elles se ressemblent. Joseph Zifack a été interpellé dans la localité de Fongo Tongo, alors qu’il transportait des marchandises (riz, arachides, sel, ainsi que des légumineuses et des produits alimentaires manufacturés) vers une localité de la région du Nord-ouest. Une expérience connue de Joseph Dongmo, conducteur professionnel de camion qui a été interpellé dans la localité d’Alou (à la frontière entre la région de l’Ouest et celle du Sud-ouest), alors qu’il transportait des produits alimentaires à la demande d’un client.

Interpellé par les vigiles d’un chef de village local, Joseph Dongmo a aussitôt été conduit dans un camp militaire environnant, puis transféré à la brigade territoriale de gendarmerie de Dschang où il a été accusé d’activités terroristes avant d’échouer à la prison centrale de Bafoussam. Idem de Blaise Tsoupa, commerçant, originaire du village Bamendou interpellé puis inculpé de complicité de terrorisme. Pour sa part, Jérôme Njumecha, âgé de 71 ans, a été interpellé le 7 octobre 2018 alors qu’il se rendait dans un bureau de vote pour y exercer son droit citoyen. L'information claire et nette. A cette liste non exhaustive, l’on pourrait ajouter les cas d’Evangelina Ntemata et de Patricia Kegnam. Seules femmes du contingent bénéficiaire de la mesure présidentielle, elles ont été inculpées pour…pratiques de sorcellerie et ont séjourné à la prison centrale de Bafoussam durant six mois. Une période de détention que partagent la plupart des élus de la clémence présidentielle du 13 décembre 2018 à Bafoussam.

Délit d’antériorité

A circonstances similaires, la mesure du président de la République ne s’applique pas à tous les détenus interpellés dans le cadre de la crise qui sévit dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-ouest. Jugés avant l’ordonnance de mise en liberté du chef de l’Etat, une quinzaine de prisonniers restent incarcérés à la prison centrale de Bafoussam. Motif ? «La mesure appliquée concerne exclusivement les personnes dont les procédures étaient en instance au moment de la décision du chef de l’Etat.» Souligne le président du Tribunal militaire de Bafoussam, le colonel Neih Kometa. Des sources pénitentiaires indiquent aussi qu’une dizaine d’autres détenus de la crise anglophone restent incarcérés à la prison de Bafoussam. «Il s’agit des personnes considérées comme ayant commis des actes criminels ou considérées comme des commanditaires des violences perpétrées dans le cadre de cette crise.»

Des sources judiciaires et pénitentiaires à Bafoussam apprécient à 24 le nombre de personnes toujours incarcérées à la prison de centrale dans le cadre de la crise. Sur les 16 prisonniers élargis le 14 décembre 2018 à Bafoussam, dix avaient des procédures judiciaires ouvertes tandis que cinq ont reçu des ordonnances de main levée d’office du mandat de détention provisoire. Si le juge ordonne la restitution des objets saisis lors des différentes interpellations ou le produit de la vente aux enchères desdits produits et autres effets. Des procès verbaux d’élection de domicile sont établis pour tous les bénéficiaires de la mesure présidentielle. «Un bus est mis à leur disposition pour se rendre à leur domicile respectif.» Précise le président du Tribunal militaire de Bafoussam.

Liste des personnes élargies à Bafoussam :

  1. Tsoupa Blase Leonard
  2. Dongmo Joseph
  3. Djoufack Momo Raoul Martin
  4. Zifack Boelert
  5. Foteck Ernest
  6. Awoumlefack Mexcellus
  7. Shey Adamu
  8. Zifac Joseph
  9. Njinju Félix
  10. Ajap Joseph Ndungakwo
  11. Anu Nkengafack
  12. Efuetnji Marcelous Nkemawang
  13. Tolefack Elvis
  14. Njumecha Jérôme Wamba
  15. Ntemata Evangelina
  16. Kegnam Patricia

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