La présidentielle 2018 est désormais derrière nous après la prestation de serment du président le 6 novembre 2018. Mais dans les esprits on n’a pas encore totalement évacué la frayeur due au climat sociopolitique qui a prévalu avant et au cours de cette échéance électorale. Entre les exactions des sécessionnistes au Nord-Ouest et au Sud-Ouest, la menace Boko Haram qui continue de planer au-dessus de l’Extrême-Nord, les tensions sécuritaires à l’Est, et surtout le désir de certaines formations politiques de prendre le pouvoir même par la rue, beaucoup craignaient que la situation ne dégénère au terme du scrutin du 7 octobre 2018.

Conscients de cette psychose qui s’est emparée des populations, les autorités camerounaises le Système des Nations unies ont signé le 15 octobre 2018, un projet conjoint de «renforcement des capacités des acteurs et appui pour un processus électoral pacifique en vue de favoriser la cohésion sociale». L'info claire et nette. Financé par le Fonds pour la consolidation de la paix, le projet va être mis en œuvre par le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), ONU femmes et l’Organisation des Nations unies pour l’Education, la science et la culture (Uesco).

A court terme, l’objectif est de maintenir au Cameroun d’ici 2020, un environnement pré-électoral, électoral, post-électoral pacifique et dans lequel, les femmes, les jeunes et les autres groupes vulnérables sont mieux intégrés dans le processus électoral et disposent des mécanismes pacifiques de résolution des contentieux électoraux. Ce faisant, lors de la cérémonie de lancement du projet à Yaoundé le 15 novembre 2018 par le ministre de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire (Mnepat), Alamine Ousmane Mey et la représentante du Système des Nations unies au Cameroun, Alegra Baiocchi, le Minepat a signifié qu’ «une approche pragmatique est nécessaire en vue de faire en sorte que les 18 mois d’exécution de ce projet permettent de consolider notre démocratie qui au regard du déroulement de l’élection présidentielle du 7 octobre 2018 a fait preuve de grande maturité saluée.»

Pour le Système des Nations unies, cela va être possible grâce à «un partenariat renforcé et un partage d’informations entre Elections Cameroon, les partis politiques, les acteurs des médias, les organisations de la société civile et les communautés cibles ; un renforcement des capacités des groupes de jeunes et de femmes pour une participation effective aux processus de prise de décision, et une contribution au suivi, à la prévention et à l’atténuation des tensions liées aux élections ; une capacitation des forces de sécurité à contribuer à un processus électoral pacifique qui empêche et atténue les tensions liées aux élections.»

Si le projet a été officiellement lancé le 15 novembre 2018, le Minepat fait savoir que «c’est l’aboutissement d’un long et fructueux processus qui a débuté depuis le mois de septembre 2018 avec les experts des deux parties.»