CAMEROUN: LE REGIME DE YAOUNDE ETRANGLE LA PRESSE : 05 JOURNALISTES EN DANGER !
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CAMEROUN: LE REGIME DE YAOUNDE ETRANGLE LA PRESSE : 05 JOURNALISTES EN DANGER ! :: CAMEROON

L'ONG Mandela Center International porte à l’attention de la communauté nationale et internationale, que depuis son hold-up électoral du 07 octobre 2018, le régime de Yaoundé utilise des mesures de plus en plus autoritaires pour réprimer les journalistes au Cameroun;

Qu’au Cameroun, de nombreuses lois pénales punissent les journalistes et les écrivains en raison de leur travail, autorisent les détentions provisoires de longue durée dans des prisons surpeuplées, la torture systématique, et favorisent l’inexistence de procès équitable;

Que le journaliste MICHEL BIEM TONG, arbitrairement arrêté dans la journée du 23 octobre 2018 est toujours séquestré, dans des conditions épouvantables, dans une caserne militaire, au Service Central des Recherches Judiciaires (SCRJ) du Secrétariat d’Etat à la défense chargé de la gendarmerie nationale, malgré les dénonciations de la communauté nationale et internationale, sur instruction du Tribunal Miliaire de Yaoundé (TMY) ;

Que le cyber-journaliste qui a fait une série d’articles pour dénoncer les multiples exactions de l’armée camerounaise dans les zones anglophones du Cameroun, est poursuivi pour « apologie du terrorisme et incitation à l’insurrection », et risque la peine de mort prévue à l’article 2 de la Loi N° 2014/028 du 23 décembre 2014 portant répression des actes de terrorisme ;

Que le journaliste Gustave Flaubert KENGNE, directeur de Publication du journal « Orientation Hebdo » et Coordonnateur du Regroupement des médias citoyens, basé à Bafoussam, est écroué à la Prison centrale de Bafoussam à la suite d’une ordonnance de mise en détention provisoire du 29 octobre 2018 du juge d’instruction N°1 au tribunal militaire de Bafoussam, le Capitaine-Magistrat Daniel NDONGO ATEBA, agissant sur ordre ;

Que le journaliste qui a produit une série d’articles sur de nombreux cas d’abus et de violations des droits de l’homme dans cette partie du territoire camerounais a été inculpé de « Participation à des hostilités contre la patrie », alors qu’il enquêtait sur les fraudes massives ayant émaillé le dernier scrutin présidentiel au Cameroun et s’opposait ouvertement au holdup électoral de trop du régime Biya ;

Que le journaliste risque la peine de mort au terme de l’article 102 (a) de la loi N° 2016/007 du 12 juillet 2016 portant du Code pénal car Mandela Center International est en droit d’affirmer que son procès ne sera ni libre, ni juste, ni équitable;

Que le journaliste Michel KALABASSOU, Directeur de Publication du journal "Aigle du Sahel" est actuellement gardé à vue au Commissariat central de YAGOUA, dans le département de Mayo-Danay, dans la Région de l'Extrême-Nord depuis le vendredi 02 novembre, date de la commémoration mondiale des journalistes tombés pour leur travail;

Que le patron du journal "Aigle du Sahel" se trouve à la porte de la prison principale de Yagoua car est accusé de diffamation suite à une série de plaintes du chef de sécurité de la Société d’expansion et de modernisation de la riziculture de Yagoua (SEMRY) ;

Que le péché du jeune journaliste est d'avoir dénoncé des cas de vols à répétition orchestrés par le Sieur MAKTOUANDI Pierre, Chef de sécurité au sein de la SEMRY;

Que le journaliste sera présenté, à nouveau, au Procureur de la République près le Tribunal de Première et Grande Instance de Yagoua ce lundi 05 novembre 2018;

Que le 31 octobre dernier, la journaliste MIMI MEFO TAKAMBOU, rédactrice-en–chef de l'information anglaise et présentatrice à la chaîne de télévision et radio privée Equinoxe, basée à Douala, a été convoquée par le Colonel BOUM BISSOUE Raymond, Commandant en second de la Légion de gendarmerie nationale du Littoral à Douala, dans le cadre d'une fausse information et de cybercriminalité alors qu’elle n’a fait que son travail de journaliste;

Que la journaliste d’expression anglaise qui dirige également Mimi Mefo Info, son propre site d'informations, et publie des articles sur les médias sociaux concernant les troubles politiques dans les régions anglophones du Cameroun, doit se rendre au bureau de la gendarmerie de Douala ce 5 novembre à 14 heures, après que son avocat, Me Tamfu Richard ait obtenu un report de quelques jours;

Que selon des informations en possession de Mandela Center International, la meilleure présentatrice TV et meilleure femme journaliste au Cameroun en 2017 devait être retenue dans les locaux de la gendarmerie après sa comparution le vendredi 02 novembre pour être déférée au parquet le lundi 5 novembre;

Que le samedi 3 novembre 2018 aux environs de 22h30 minutes, le journaliste, délégué du personnel et syndicaliste, Joseph OLINGA NDOA, chef d'agence du quotidien Le Messager à Bafoussam a été arrêté par les éléments du groupement de la gendarmerie nationale Bafoussam, après avoir subi des actes de torture, de traitements cruels, inhumains et dégradants, copieusement roué de nombreux coups de poings, matraques, de bottes et trainé au sol sur une longue distance ;

Que le journaliste qui séjourne les locaux infestes de la brigade de recherche I de la gendarmerie nationale de Bafoussam est accusé de « rébellion aux corps constitués » alors qu’il s’est opposé à un abus de pouvoir d’une autorité administrative de la ville de Bafoussam en compagnie des gendarmes, avec à leur tête le commandant de groupement de la gendarmerie, dans un cabaret de la ville ;

Que dès lors, le journaliste du Messager n’a reçu aucune visite, et n’a pas eu le droit de se soigner et le Directeur de Publication du Quotidien Le Messager, DENWO CHANNON Jean François, dans un communiqué de presse, dit craindre désormais pour sa vie;

Que les Canons et les fourches caudines de ce beau métier de Théophraste Renaudot qu’est le journalisme continuent d’être mis à rude épreuve par le régime Biya qui a basculé dans l’autoritarisme;

Que selon PEN International, basée en Angleterre, Committee to Protect Journalists, fondé en 1981, basé aux États-Unis, ayant pour objet d'observer les abus contre la presse et promouvoir la liberté de la presse à travers le monde et Internet sans frontières, fondée à Paris en 2007, depuis 2012, le Cameroun est un « pays dans lequel être un écrivain ou journaliste, à la fois en ligne et hors ligne, est risqué »;

Que la Déclaration universelle des droits de l’homme (DUDH) et le Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP) protègent le droit à la liberté d’expression dans leurs Articles 19 respectifs;

Que la liberté d’expression est non seulement importante en soi mais aussi essentielle à l’exercice d’autres droits humains, à la dignité et à l’épanouissement de chaque individu;

Que la République du Cameroun a ratifié tous les instruments relatifs à la liberté d’expression qui est essentielle à la bonne gouvernance et, de ce fait, au progrès économique et social;

Que la liberté d’expression et la liberté d’information contribuent à améliorer la qualité de la gouvernance en garantissant que des personnes honnêtes et compétentes administrent l’Etat, à la dénonciation de la corruption et d’autres irrégularités et à se prémunir d’une culture de la malhonnêteté;

Que selon le Secrétaire général de l’ONU, M. BAN KI-MOON : « Les droits à la liberté d’expression, d’information et de réunion ne sont pas des principes abstraits; ce sont des droits que les États ont une obligation à respecter »;

Que la République du Cameroun a l’obligation de se conformer à la Déclaration de Windhoek du 03 mai 1991 sur l’importance d’une presse libre pour le développement et la préservation de la démocratie ainsi que pour le développement économique.

Eu égard à tout ce qui précède, Mandela Center International :

1. Exige, avec toute la fermeté, la libération immédiate et sans condition des journalistes MICHEL BIEM TONG, Gustave Flaubert KENGNE, Michel KALABASSOU, Joseph OLINGA NDOA et l’abandon de toutes les charges contre eux ;

2. Demande ouvertement au régime de Yaoundé de mettre IMMÉDIATEMENT un terme à l’intimidation des journalistes dont Mimi Mefo et de veiller à ce qu'ils puissent travailler en toute sécurité sans crainte de représailles ;

3. Met directement en garde les autorités camerounaises contre l’instrumentalisation de la justice militaire contre les civils alors que selon les Principes et directives sur le droit à un procès équitable et à l’assistance judiciaire en Afrique adoptés du 15 au 28 novembre 2007 à Niamey, « Les tribunaux militaires ne peuvent, en aucune circonstance, juger des civils » ;

4. Rappelle toujours au régime de Yaoundé qu’il a l’obligation de se conformer strictement à ses engagements internationaux qu’il a librement souscrits.

Pour toute information complémentaire, bien vouloir nous contacter aux adresses suivantes :
Email : ongmandelacenter@yaho.com  ou comptoirasssitancejudiciaire@gmail.com  ou solutionscameroun@gmail.com 
Tél. : (00237) 679 79 81 80 / 678 912 205 / 699 25 87 77

Fait à Yaoundé, le 05 novembre 2018

Le Secrétaire Exécutif Permanent

Jean Claude Fogno

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