L'Archevêque Jean Mbarga, livre des catholiques à la répression du régime de son ami Biya
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Des militants de l'opposition se sont rendus dimanche à la cathédrale Notre Dame des Victoires de Yaoundé, pour adresser des prières à Dieu pour qu'il apporte l'alternance pacifique à la tête de l'Etat, par ces temps où le Cameroun est au bord de l'implosion. Cette démarche n'a pas plu au maître des céans, l'Archevêque Jean Mbarga, un proche du président Biya, qui, il y a quelques jours, a appelé les Camerounais qui contestent vivement la réélection de Biya, à adresser leurs félicitations à son ami président réélu par un coup de force avalisé par le Conseil Constitutionnel du pays.

Le rassemblement à la cathédrale de Yaoundé des militants de l'opposition dont de nombreux du MRC de Maurice Kamto, faisait partie du Programme de Résistance Nationale contre le hold-up électoral mis sur pied par la direction du MRC, qui comprenait, outre des marches de protestation pacifiques, des prières dans les lieux de culte pour appeler Dieu au secours du Cameroun meurtri.

Les manifestants pacifiques qui n'ont pas pu accéder à l'intérieur de la cathédrale pendant le culte du dimanche 28 octobre ont donc campé à l'extérieur, en brandissant des pancartes sur lesquelles il était écrit le message « non au hold-up électoral ».

Pour cela, ils ont été arrêtés par la ppolice qui a emmené une quinzaine d'entre eux dans les commissariats de police, et d'autres vers des destinations encore inconnues au moment où nous mettions sous presse.

Malgré ces arrestations, l'Archevêque ne décolère pas à cause de cet affront fait à son ami le président Biya, et a tenu à le faire savoir officiellement :

« L'archidiocèse de Yaoundé exprime par ma voix sa profonde indignation pour la profanation que certains adeptes politiques ont fait subir à notre Eglise-Cathédrale ce matin du dimanche 28 octobre 2018 en venant ici exhiber leurs tracts politiques. L'Eglise dont notre diocèse est une institution apolitique et de neutralité politique. Elle ne doit être aucunement mêlée à des manifestations politiques quelles qu'elles soient. Elle ne doit pas servir de base, d'instrument ou de relais d'une militance politique quelconque. C'est pourquoi nous condamnons cette profanation et cette confusion qui vient semer du désordre dans les esprits des chrétiens et des croyants. Nous demandons à leurs auteurs de ne plus provoquer la colère de Dieu et de cesser ce genre d'actes irrespectueux de l'Eglise et de sa neutralité politique dans notre pays ».

"Dieu reconnaîtra les siens", a-t-on coutume de dire. En attendant, le représentant du fils de Dieu à Yaoundé a déjà reconnu "le sien", et n'entend pas laisser les opposants y toucher. Ambiance!

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