CAN 2019 : Les infrastructures qui attendent Roland Berger
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Retenu sur appel d’offres pour réaliser l'audit de l'évolution des travaux des préparatifs de la prochaine Coupe d'Afrique des nations de football, le cabinet allemand à qui la Caf a prescrit rigueur et professionnalisme, est annoncé dans nos murs.

1-Le gendarme arrive!
Cheval gagnant ? Espérons que cette fois l’expertise allemande sera la bonne. Trois mois après le curieux désistement de Price Waterhouse Coopers (Pwc), la Confédération africaine de football mise sur le cabinet Roland Berger, retenu parmi une bonne brochette de candidats pour examiner tous les secteurs à prendre en compte dans le cadre de la Can 2019 (stades, hôtels, hôpitaux, moyens de transport et de communication, aéroports, sécurité, etc.). Ce, en conformité avec le nouveau cahier de charges remis au Cameroun après la décision du Comité exécutif de la Caf de passer de 16 à 24 équipes. Le moins que l’on puisse dire c’est que la feuille de route de l’heureux élu est des plus impressionnantes. En plus de développer et approuver les critères d’évaluation du projet, il aura la lourde charge de « faire l’évaluation technique des infrastructures et logistiques essentiels du pays hôte, évaluer la capacité d’absorption macroéconomique du pays hôte, élaborer un rapport des observations et le présenter aux parties essentielles».

En ce qui concerne les sites d’entraînement, l’auditeur devra présenter un récapitulatif de la situation actuelle des sites d’entraînement choisis et leur conformité avec les exigences techniques pour accueillir un tournoi final. Ils devront «préparer la meilleure combinaison des sites d’entraînement en termes d’équipements et de distance par rapport aux sites de l’événement». Non sans aller sur les sites au cas où «l’information serait insuffisante ». En ce qui concerne le logement, le cabinet devra «évaluer l’inventaire d’hôtels répondant aux critères de chaque ville hôte pour les différentes parties prenantes (équipes, médias, organisateurs, sponsors, etc) ». Sur le plan des transports, l’évaluation des infrastructures camerounaises devra inclure l’état actuel des routes et aéroports, les projets prévus à l’horizon 2019, l’état des bus devant servir au transport des différentes catégories concernées, la durée des voyages ; mais aussi «la convenance des zones proposées pour spectateurs et les lieux proposés pour les cérémonies officielles, et proposer des sites alternatifs».

A côté  de ces points essentiels, la Caf greffe une évaluation de la sécurité du public, des médias nationaux, les aspects commerciaux et droits marketing, la billetterie, la taxation et le cadre juridique, le budget de l’événement, les accréditations.

2-Japoma, lentement ais sûrement
En attendant que la date de la première visite d’inspection soit arrêtée par l’instance faîtière du football africain, l’état d’avancement des travaux sur les différents chantiers laisse planer inquiétude et incertitudes quoique des efforts soient faits par endroits. Sur le site du complexe sportif de Japoma, les travaux avancent progressivement. L’entreprise turque et ses près de 650 employés, dont 450 camerounais, sont à pied d’oeuvre et les travaux avancent visiblement bien, comme en témoigne l’évolution des tâches dévolues au génie civil. Dieudonné Ivaha Diboua, gouverneur de la région du Littoral qui a effectué en fin septembre dernier, une visite des stades, a pu s’en convaincre. Le président du comité de site de la ville de Douala qu’accompagnait une impressionnante file de personnalités, a pu se rendre compte himself de l’état d’avancement des travaux.

Même la saison pluvieuse qui joue les prolongations ne semble pas freiner l’ardeur des techniciens déterminés à terminer avant le jour-j. D’après le chef du projet de ce complexe, la construction du site est évaluée à ce jour à 20%. Nevzat Pekoz en vient à avancer une date franche de sa livraison en septembre 2018. « Nous gardons le même rythme pour finir à temps parce que le contrat prévoit que les travaux soient achevés avant la fin du mois de septembre 2018, et nous allons livrer le stade à date », avait-il rassuré.

C’est dire que dans un an précisément, les inconditionnels du football verront au moins sortir de terre, un stade de compétition avec tribunes et gradins couverts d’une capacité de 50 000 places ; deux terrains d’entraînement de 1000 places chacun avec gradins non couverts. Un gymnase couvert d’une capacité de 2000 places assises offrant une possibilité d’accueillir simultanément deux compétitions pour ne citer que ces infrastructures.

3-Olembé attend (toujours) ses préfabriqués
Si à Japoma, il y’a des raisons d’espérer, à Olembé, le ciel du complexe sportif qui va abriter le « stade Paul Biya » est encore gris. La vaste étendue de terre nue, avec des balises d’orientation faites de piquets et de bandes rouges et blanches trahissent le retard qu’accuse ce chantier. Même si le site (cuvette) qui va abriter le stade principal se dessine progressivement et que les engins lourds travaillent à une vitesse exponentielle pour faciliter la tâche aux plus de 800 ouvriers déployés ici, les doutes autour de la livraison de ce chantier en rajoutent à la psychose générale dans laquelle baignent les fans des Lions indomptables.

Annoncés pour la mi-septembre, les 9000 tonnes de matériaux préfabriqués en provenance de l’Italie pour le complexe portuaire de Kribi, avant d’être acheminés sur Yaoundé, restent attendus. L’accostage du premier bateau que vantait le gouvernement en juillet dernier, s’est transformé en un véritable serpent de mer. Pour se dédouaner, le Directeur général du projet pour le compte de Piccini Construction et les autres responsables impliqués, accusent les « tracasseries de voyage et les lenteurs administratives ».

Pourtant, apprend-on, la mobilisation des fonds qui relève du ministère des Finances et celui en charge de l’Economie, est d’ores et déjà bouclé. A la banque italienne Intesa Sanpaolo qui finance à 85% le projet, les financements sont prêts et disponibles depuis plus de quatre mois. De même que la contrepartie camerounaise. Qu’est ce qui peut donc expliquer qu’on en soit à attendre ce fameux bateau comme le Messie ? Question à deux sous.

4-Les infrastructures et le ramadan financier
Quid du stade Omnisports Ahmadou Ahidjo de Yaoundé, du stade Omnisports de Bafoussam, de Limbe et le stade Roumde Adja de Garoua, des infrastructures routières, aéroportuaires, hôtelières, hospitalières etc ? A ce niveau également, les travaux quoiqu’ayant démarré par endroits, piétinent. D’ailleurs, beaucoup d’observateurs, quoique patriotes, voient en cette Can, une compétition qui va poser encore plus de problèmes aux finances publiques. Le coût jugé énorme des stades de Japoma et Olembé d’environ 300 milliards de Fcfa, croient-ils savoir, reste une ambition démesurée.

Surtout en ces temps où le pays des quintuples champions d’Afrique vit un véritable ramadan financier. Le récent prêt d’un montant presque égal accordé par le Fonds monétaire international (Fmi) au Cameroun, les quatre élections (Présidentielles, Législatives, Sénatoriales et municipales) à organiser l’année prochaine, le financement de la guerre contre les terroristes de Boko Haram dans la région de l’Extrême-Nord et l’interminable crise anglophone, n’en portent-ils pas déjà les stigmates ?

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