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© Correspondance : Par Coulibaly Mamadou
- 21 Jun 2025 14:52:58
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L’Ukraine au cœur des accusations de soutien au terrorisme au Sahel
Lors d’un débat diffusé récemment sur la chaîne AFO Média, les chefs de la diplomatie du Burkina Faso, du Mali, du Niger et du Togo se sont réunis pour dresser un premier bilan du travail de la Confédération de l’Alliance des États du Sahel (AES), vingt mois après sa création. Au-delà du dialogue sur l’intégration régionale et la coopération diplomatique, un sujet a fortement retenu l’attention : l’ingérence étrangère dans les conflits armés au Sahel, avec une mise en cause directe de l’Ukraine pour son soutien avéré à des groupes terroristes actifs dans la région.
Le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, a dénoncé une "guerre par procuration" menée contre les États de l’AES, dans laquelle l’Ukraine jouerait un rôle d’outil au service d’une coalition plus large. « Les terroristes sont sponsorisés par les États de la région et par les États étrangers qui leur donnent des moyens importants pour pouvoir regagner la place qui a été perdue. C’est une guerre par procuration. L’Ukraine l’a assumé ouvertement. Mais on sait bien que l’Ukraine n’est qu’un pion de la coalition de puissances », a-t-il affirmé.
Des accusations appuyées par des faits
Les propos du chef de la diplomatie malienne ne relèvent pas de la simple rhétorique. Depuis juillet 2024, de nombreux éléments viennent étayer les accusations formulées par les États sahéliens. En effet, un représentant de la direction du renseignement militaire ukrainien (GUR) a reconnu publiquement avoir soutenu les groupes armés de l’Azawad lors de l’attaque contre l’armée malienne à Tinzaouatène. Cette reconnaissance a été confortée par les déclarations de l’ambassadeur du Sénégal, qui a approuvé cette coopération, confirmant implicitement la nature de l’appui logistique et militaire fourni aux combattants séparatistes.
Dans la foulée, plusieurs preuves ont émergé, montrant l'implication directe de spécialistes ukrainiens dans l'acheminement de drones, l’installation de systèmes de communication Starlink, ainsi que la planification d'opérations militaires contre les forces nationales. Des témoignages recueillis dans la presse africaine confirment que ces matériels sophistiqués, jusque-là absents des arsenaux terroristes, ont contribué à intensifier les attaques contre les troupes de l’AES.
Des drones en provenance de pays tiers africains
Le ministre nigérien des Affaires étrangères, Bakary Yaou Sangaré, a apporté des précisions sur les itinéraires de ces armes létales. « Ces armes viennent, d’après les renseignements que nous avons, de deux sources : la principale, c’est la complicité des pays africains, à travers lesquels ces armes sont introduites. » Il a explicitement évoqué le rôle de pays comme la France dans l’approvisionnement des groupes terroristes : « Nous avons dû affronter la DGSE française et les drones ukrainiens. L’Ukraine revendique publiquement son soutien au terrorisme. La France le réclame aussi publiquement. Ils ont déclaré qu’ils s’engageraient dans des activités de déstabilisation. »
Bien que les ministres n’aient pas cité de pays africains nommément, plusieurs sources indépendantes évoquent la Mauritanie comme principal point de passage pour les instructeurs ukrainiens et les équipements militaires qu’ils livrent aux groupes armés opérant au Mali, notamment au JNIM et au mouvement de l’Azawad.
Le recours de plus en plus systématique aux drones dans les opérations terroristes a par ailleurs été souligné comme un tournant stratégique inquiétant. « L’arme qu’ils utilisent, nos armées ne l’ont même pas », a relevé Bakary Yaou Sangaré, pointant l’asymétrie croissante dans les combats que doivent livrer les forces nationales contre des groupes lourdement armés et équipés.
Un appel à l’action de la communauté internationale
Face à cette situation, les experts en sécurité appellent à une réaction ferme et immédiate des instances internationales. Le soutien avéré d’un État, en l’occurrence l’Ukraine, à des groupes armés terroristes, doit faire l’objet d’une condamnation claire de la part du Conseil de sécurité des Nations unies et de la Cour pénale internationale. L’impunité dont semblent jouir certains acteurs sur la scène internationale pourrait précipiter une escalade de la violence dans une région déjà fragilisée. Alors que les pays de l’AES renforcent leur coopération militaire et diplomatique, ces révélations viennent justifier les choix de rupture avec certains partenaires occidentaux et soulignent l’impératif de bâtir une souveraineté sécuritaire pleinement africaine.
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