Cameroun, Libération des anglophones: La « black list » à problème de Paul Biya
CAMEROUN :: SOCIETE

Cameroun, Libération des anglophones: La « black list » à problème de Paul Biya :: CAMEROON

Malgré l’instruction présidentielle relayée par le Ministre, Secrétaire général de la Présidence de la république, les avis devant caméras sont aux antipodes de la réalité sur le terrain, d’après nos investigations. Dans l’euphorie populaire où les extraits des réactions convergeaient vers une instruction salutaire, l’on n’a pas regardé les graves préjudices causés aux nombreux ressortissants anglophones qui pour certains ont été abusivement arrêtés et incarcérés sans motifs solides. Pire encore ! Le régime répressif de Paul Biya oublie certainement les morts qu’il a causé et la désolation dans de nombreuses familles qui, au départ revendiquaient pacifiquement, mais pris à partie par des forces de maintien de l’ordre aux ordres et couvert par la main obscure d’un régime sanguinaire. A mondovision, si Ayah Paul Abine n’a prononcé en aucun moment le nom du Chef de l’Etat comme le bienfaiteur de sa sortie de prison, l’ancien avocat général à la Cour Suprême du Cameroun a à plusieurs reprises remercié DIEU de l’avoir sortie des griffes du « méchant ». Une réaction qui laisse comprendre que l’arrêt des poursuites n’a pas réglé le problème anglophone ni même les revendications présentées lors des concertations dans lequel le Consortium était convié avant d’être désavoué par le même gouvernement qui l’avait invité à la « palabre ».

D’après nos sources, rien ne sera plus comme avant et la décision du Chef de l’Etat de libérer les leaders de la contestation n’a fait que renforcer les positions chez certains. D’après quelques informations relayées sur la chaine de télévision privée Equinoxe télévision appartenant à Severin Tchounkeu, les proches du Magistrat Paul Ayah Abine affirme qu’il ne peut avoir réparation que dans le cas où le gouvernement qui a exécuté les ordres essaye de réparer les préjudices causés jusqu’ici. Comme l’a indiqué l’épouse de l’ex-detenu du SED « Mon mari avant d’aller en prison ne prenait aucun médicament. Aujourd’hui il boit 8 comprimés chaque matin pour être en santé ».

Pour le cas de Paul Ayah Abine, les ennuis de santé contractés en détention se sont empirés et ce dernier ressort de cet embastillement avec un œil qui n’a plus de capacité optimale. Pourrait-on réparer cela ? Pour un proche du Dr Fontem, il est question pour le leader cité dans le document amplement relayé « de continuer la contestation qui n’a connu aucune avancée significative ».

Pour le cas du très populaire Mancho « BBC », pas encore relâché avec de nombreux autres compatriotes tels qu’Awah Thomas Junior, journaliste exerçant dans la ville de Bamenda, également arrêté dans la rue par des forces de l’ordre, visiblement diminué, l’ancien animateur radio reste déterminé à poursuivre son idéologie. En détention à la prison centrale de Kondengui à Yaoundé, Mancho « BBC » ne pourra plus exercer car sa chaine de radio aura été purement et simplement fermé avec élimination du signal, juste avant son arrestation. D’après son témoignage, Mancho « BBC » avoue avoir échappé plusieurs fois aux autorités judiciaires mais s’était résigné à accepter son sort de « martyr ». Probablement relaxé dans les prochains jours, Mancho « BBC » sortira de prison et de son embastillement considérablement diminué et rongé par des « bobos » de santé dont le diagnostic reste incertain.

Une amnistie en vue ?

D’après nos sources, au départ du lancement de l’opération d’embastillement des principaux leaders identifiés dans le cadre de la crise anglophone, les services de renseignement à travers un système

d’écoute téléphonique avait recensé une « short list » de 135 personnes. Nos sources nous indiqueront par ailleurs que parmi ces personnes y figurent des syndicalistes ayant signé les mots d’ordre de grève qui ont permis de déclencher la contestation, des hommes d’église, avocats, etc. Pour la plupart, ces membres recensés par les services de renseignement sont en fuite et ne compte pas revenir de si tôt ; le Chef de l’Etat n’ayant pas signé une Amnistie Générale afin de les épargner des poursuites judiciaires dans le cas où il serait tenter de revenir en territoire camerounais. Un achoppement qui sera très certainement mis sur la table lorsqu’il faudra renégocier avec les leaders anglophones.

D’après plusieurs analyses, le régime de Paul Biya et toute sa machine répressive au lieu de converger dans le sens de l’apaisement et ceci relayé par la plupart des frondeurs, il utilise au contraire l’intimidation. En envoyant en plus des militaires stationnés dans les deux régions, un contingent supplémentaire de plus de 1 000 hommes armés et aux ordres pour soi-disant sécuriser les enfants qui iront à l’école pour la rentrée scolaire, veux-t-on faire comprendre à la minorité anglophone qu’elle n’a aucun droit de protester et devrait subir le diktat des décisions alambiquées du régime Biya ?

En faisant une analyse profonde de cet acte « présidentiel » intimant l’ordre d’arrêter les poursuites contre les leaders anglophones, le calcul politique du Chef de l’Etat Paul Biya vise tout simplement l’organisation de la CAN 2019. D’après notre analyse, si la CAF d’Ahmad Ahmad a annulé la première visite officielle en terre camerounaise, ce sera aussi pour prétexter de cette insécurité générée par cette crise anglophone. Le stade de Limbé dans l’une des parties anglophones devant être visité par les officiels, le prétexte de l’insécurité avait alors toute sa quintessence pour au final aboutir à la suspension de l’organisation de cette CAN 2019 par le Cameroun. Au finish a-t-on reglé le problème ?

Rentrée scolaire sous « embargo »

Dans un dilatoire continu, le gouvernement annonce à coups de ramdam médiatique que la rentrée scolaire sera effective dans les deux régions frondeuses. Comme avec le concours officiel du DCE, quelques journalistes « corrompus » s’adonneront au jeu du poker menteur en étant embarqué dans un environnement maquillé de rentrée scolaire alors que pour une information dénuée de toute manipulation, la déontologie exigerait de faire un rendu d’information mettant en lumière le reflet de l’exactitude de l’environnement prévalent dans ces régions. Pour être assez affirmation, l’appel au « Ghost Town » n’a pas encore été levé par le leader de l’Ambazonie qui gouverne un Etat fictif hors de son territoire. En imitant le Hamas pour le cas de l’Etat Palestinien, ses « injonctions » jusqu’ici trouvent adhésions et échos auprès de la population. Si pour le cas des « Ghosts Town » la population coopère, il est réaliste de noter que la rentrée scolaire de cette année débutera avec une lourdeur académico-administrative du côté des régions anglophones. Le dilatoire politique du gouvernement se butera à la réalité sur le terrain qui est celle des villes meurtri par plusieurs mois de fronde et de front face au gouvernement. D’après notre enquête, la nouvelle année vient trouver des parents pas du tout prêt à affronter la nouvelle année scolaire financièrement car restée incertaine jusqu’à la décision « présidentiel » de stopper les poursuites judiciaires dans le cadre de cette crise. Pour certaines pontes du régime comme Elung Paul Che, Ministre délégué aux Finances, ressortissant de Tombel, c’est à coup de milliers de Fcfa que l’imposition de la réalité scolaire sera effective dans sa contrée. D’après nos sources, les familles pour ne pas être accusées de coopérer avec les frondeurs avaient prétexté le fait d’être démunis. Ce qui avait pour corollaire d’envisager une année blanche au préjudice des enfants.

Lire aussi dans la rubrique SOCIETE

Les + récents

partenaire

Vidéo de la semaine

évènement

Vidéo


L'actualité en vidéo